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Alors où sont passés les autres ? Ils dorment ?”, plaisante Whitney Vallenari, une Américaine chargée d’enseigner le français au Quai 67. Depuis le boulevard de Nancy, au quartier Gare de Strasbourg, la vitrine ne laisse paraître qu’un café. Dans une grande salle à l’arrière, huit femmes sortent leur cahier pour la leçon du jour. En septembre, 76 élèves s’étaient inscrits aux cinq cours répartis sur trois jours dans la semaine. “Une grande partie d’entre eux sont en situation irrégulière, c’est difficile de les garder jusqu’au bout”, détaille Whitney.

 

Depuis 2020, le boulevard de Nancy, artère majeure du quartier Gare de Strasbourg, héberge le café Quai 67. Derrière les ateliers socioculturels qu'il propose, une Église évangélique est à la manœuvre.


© Alexia Lamblé

 

À une clientèle cosmopolite, dix boutiques du quartier Gare proposent de transférer de l’argent à l’étranger.

Le parvis de la gare dans sa multitude d'élements, d'habitués et d'activités. © Fanny Gelb et Jean Lebreton

 

Alina* sort de son sac une carte d’identité et deux billets de 50 euros. “Pour la même personne que la dernière fois”, dit-elle dans un français hésitant. De l’autre côté du guichet, le responsable de l’agence s’assure du pays de destination : la Roumanie. D’ici 20 minutes, la famille d’Alina pourra aller récupérer l’argent dans une boutique partenaire, à 2 000 km d’ici. Changée en 500 lei roumains, la somme paiera la nourriture et l’électricité pour un mois. Ni Alina ni sa famille n’ont besoin de posséder un compte bancaire pour effectuer cet envoi d’argent.

Dans le quartier de la gare, ils sont nombreux en ce début de mois de novembre à se rendre dans une des dix boutiques proposant le service de transfert d'argent à l’étranger. Parmi eux, des immigrés comme Alina, qui expédient des espèces à leur famille restée au pays, mais aussi des patrons de PME ou encore des étudiants. Ils viennent de Strasbourg, de Bischheim, de Lingolsheim, ou de plus loin, comme Saverne.

Neuf de ces enseignes sont des commerces multiservices, partenaires de sociétés de transfert d’argent comme Ria. Dans ces téléboutiques, les clients peuvent aussi appeler à l’étranger dans une cabine téléphonique ou grâce à une carte SIM prépayée, acheter un téléphone, un ordinateur, un chargeur, faire réparer leur appareil électronique, récupérer un colis et parfois prendre un café ou une boisson fraîche à la machine. Moneytrans, rue Thiergarten, est la seule agence dont l’activité principale est la remise de fonds.

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Sur le carrefour, les habitants sont souvent témoins d'accidents plus ou moins sérieux. © Mina Peltier

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© Alexia Lamblé

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Estella Peverelli se tient devant l'espace jeunesse où se trouvent des livres labellisés “+ juste, + égalitaire”. © Marine Lebegue 

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La priorité donnée au tramway provoque des situations difficiles qui engorgent encore plus le carrefour. © Mina Peltier

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