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Comme une éclaircie dans la morosité ambiante, le déconfinement et la réouverture se sont traduits par une hausse exceptionnelle de leur activité. S'il ne faut pas en tirer des conclusions hâtives, de nouvelles têtes sont apparues dans les boutiques. La preuve d’un regain d’intérêt pour les circuits courts, selon Judith Bertolozzi. “Certains clients nous disent : on a redécouvert les commerces de proximité, comme on mange des courgettes locales, on veut aussi des livres vendus à Strasbourg.”

Dématérialisation limitée 

Mais le numérique ne fait pas tout, et les liens directs avec le client restent l'essence du métier de libraire indépendant. Sur la Grande île strasbourgeoise, chez “Ex libro”, la librairie de Sirpa Kaihua, une cliente fidèle se réjouit de retrouver son magasin : “J’aime manipuler les livres.” Et la gérante complète : “Beaucoup de gens aiment prendre un livre et regarder la quatrième de couverture.” La discussion par écrans interposés aura toujours moins de saveur que des conseils donnés de vive voix... même si cela doit se faire à travers une vitre en plexiglas.

Killian Moreau
David Darloy

Pour étendre l’influence de leur communication, 14 des 41 libraires bas-rhinois se sont inscrits sur le site “ Je soutiens ma librairie”. Lancé par Adèle Fabre, diplômée d’un master de commerce du livre, il répertorie les initiatives de nombreux gérants en France. Adèle Fabre évolue dans cet univers depuis plusieurs années. “L’informatisation du métier est essentielle. De nombreuses boutiques qui m’ont contactée n’avaient pas de site marchand. Il y a un effort à faire sur ce que permet la mise en ligne."

On mange des courgettes locales, on veut aussi des livres de Strasbourg”

Le confinement a mis en exergue les difficultés de ces commerces de proximité. Les habitués ont constitué l’ensemble de la clientèle pendant deux mois. Judith Bertolozzi, qui vend des livres d’occasion dans sa petite librairie “La feuille de route”, s’est mise à livrer ses clients les plus fidèles à vélo autour de la place d’Austerlitz à Strasbourg. 

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Depuis le début du confinement, Kahina passe jusqu'à 10h par jour derrière sa machine à coudre. © DR

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Masqués et à un mètre de distance les uns des autres, les clients font la queue devant la mercerie Self Tissus. © DR

L’entraînement individuel en attendant les compétitions

Malgré tout, le cyclisme fait partie des sports les moins mal lotis. Si les terrains urbains de basket et les skateparks ont rouvert, footballeurs, handballeurs et autres gymnastes doivent ronger leur frein. “Nous sommes des chanceux car notre pratique ne dépend pas d’équipements sportifs à proprement dit. Elle est compatible avec l’état de la crise sanitaire”, concède Ludovic Lechner. 

La majorité des cyclistes pratique la petite reine en solo et se félicite surtout de pouvoir pédaler à nouveau sur les routes bas-rhinoises. “En temps normal, nos coureurs roulent rarement ensemble puisqu’ils sont disséminés sur tout le département”, admet Jacky Ruez. 

Les compétitions professionnelles françaises reprennent le 1er août, le Tour de France aura lieu en septembre, mais l’avenir des courses d’amateurs demeure flou. Leur organisation prend plusieurs semaines, parfois des mois, et l’évolution de la situation sanitaire ne permet pas de se projeter. “Il faut des routes, avoir l’autorisation préfectorale, trouver des bénévoles et des motards… On ne peut pas décider de ça huit jours avant”, observe Daniel Krieger, de l’Unité VC Schwenheim. 

Julien Nehr, membre du club de N2 (deuxième division amatrice française), préfère prendre la situation avec philosophie : “S’il y a une saison blanche, je serai encore plus motivé l’année prochaine. En attendant, je roulerai pour le plaisir, avec des sorties plus longues.” Pour ce puncheur, qui a mal vécu ses deux mois de home trainer, se mettre en danseuse sur les routes escarpées n’aura jamais paru aussi agréable.

Arthur Massot
Thibault Nadal

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