14 h 23 : L’extrême-droite ne réagit que très sobrement à la mort de Robert Badinter
Pendant longtemps, les relations entre l’ex garde des Sceaux et l’extrême-droite étaient houleuses. L’abolition de la peine de mort était vu comme du laxisme par ses détracteurs. Encore aujourd’hui, l’abolition ne convainc pas les militants frontistes. Selon un sondage Ipsos d’octobre 2023, 81 % des sympathisans du Rassemblement National serait pour le rétablissement de la peine de mort.
14 h 11 : Emmanuel Bompard, le coordinateur national de la France Insoumise, le décrit sur X comme « un combattant infatigable pour les droits humains ».
Aujourd’hui, le Struthof est devenu un lieu de mémoire. « Contrairement à Auschwitz, nous sommes ici dans un camp de travail, pas d’extermination. Cela fait moins de bruit car la journée, les déportés travaillaient à l’extérieur. Le site est en pleine montagne, il n’y avait personne qui puisse témoigner de ce qui se passait », explique Guillaume Simon. Parmi ces déportés, issus de plus de trente nationalités, des prisonniers politiques, de droit commun, des résistants, des homosexuels, des juifs, et des « Nacht und Nebel » (Nuit et brouillard), voués à disparaître. « Pour les SS, ils étaient tous des « Stück », des morceaux. Les journées de travail pouvaient durer jusqu’à douze heures. L’objectif était de les épuiser.» Sur les 17 000 qui ont transité par le camp, 3 000 n’en sont jamais ressortis.
Sur le plan historique, les certitudes manquent quant aux conditions de vie et au quotidien précis des « Lagerkommandant » du KL Natzweiler-Struthof. Certains guides insistent sur la nécessité de poursuivre les recherches sur ce point. « Plus de 500 000 archives attendent encore d’être ouvertes et dans les dix années à venir, ce sont encore bien d’autres qui seront déclassifiées », confie l’un d’entre eux. Le travail est encore long avant que la « Zone d’intérêt » ait dévoilé tous ses secrets.
Rien d’étonnant. Tucker Carlson n’est pas n’importe qui pour les Américains. Journaliste conservateur, il est le porte-drapeau médiatique des idées d’extrême-droite américaine. Suprématie blanche, climato-scepticisme, positions pro-russes, anti-avortement… tout y passe.
De Fox News à Twitter
Et ça fait de l’audience. Trois millions de téléspectateurs par jour pour son ancienne émission à succès : “Tucker Carlson Tonight”, émission-phare de la chaîne Fox News à l’époque. Pendant le Covid-19, Tucker Carlson multiplie les prises de position contre le port du masque, contribuant alors à radicaliser une partie de la population américaine.
Certains lui attribuent même une part de responsabilité dans l’attentat raciste de Buffalo survenu le 14 mai 2022 dans une supérette de la ville de l’Etat de New York. Pendant son émission, il développe régulièrement les théories du grand remplacement. L’auteur de la tuerie l'avait brandi dans le manifeste qu’il a laissé après avoir causé la mort de dix personnes.
En avril 2023, Tucker Carlson annonce brutalement quitter Fox News pour lancer sa propre émission sur X. Toutes les semaines, il publie une interview, enchaînant les invités plus sulfureux les uns que les autres. Les derniers en date, Russel Brand, acteur britannique qui a viré au complotisme ces dernières années, ou encore Chaya Raichik, derrière le compte “Libs of Tiktok” ouvertement anti-LGBT. Le succès est immédiat : son compte dénombre aujourd'hui plus de 12 millions d’abonnés. Et l’émission consacrée à Poutine cumule déjà plus de 80 millions de vues sur X.
Julie Lescarmontier et Eva Pontecaille
Edité par Zoé Dert-Chopin
Pendant les quatre années d’activité du camp de concentration, cinq commandants SS se succèdent. Seul le troisième, Joseph Kramer, a véritablement résidé dans la villa Ehret. « Le bâtiment a été aménagé pour intégrer son logement ainsi qu’un centre de communication. Malgré sa proximité avec le camp, elle restera toujours en dehors de ses murs », raconte Guillaume Simon, archéologue et guide au Cerd depuis deux ans, qui organise la visite ce matin-là.
“L’objectif était d’humilier les déportés au-delà de la mort”
Depuis la maison typiquement alsacienne en forme de losange, on ne voyait pas la cheminée, mais on sentait les effluves de la cheminée du four crématoire. À quelques dizaines de mètres, ils brûlaient les corps des déportés achevés par le travail forcé. « Une fois les corps calcinés, les cendres des non germaniques étaient jetées dans la fosse aux cendres, reprend le guide. Une fosse commune où se déversaient également les eaux usées du camp. L’objectif était d’humilier les déportés au-delà de la mort. » Leurs cendres étaient récupérées par des prisonniers pour être utilisées comme engrais dans le potager de la kommandantur, près de la villa.