Les députés ont largement retoqué l’article 2 de la réforme des retraites, contre l’avis du gouvernement. Il prévoyait la création d’un « index » du taux d’emploi des seniors et l’obligation pour les entreprises de le publier.
Sans rancune
L’élu local n’a pas caché sa déception. « Nous accueillons cette nouvelle avec amertume, car nous aurions aimé qu’ils examinent le fond de l’affaire » afin d’établir « une jurisprudence attendue par mes collègues maires », a-t-il déclaré à la presse. Thibaud Philipps a ensuite réaffirmé qu’en de pareilles circonstances, il « agirai[t] exactement de la même façon » tandis que son conseil rappelait non sans verve que « la démarche qui consiste à saisir le juge pour faire célébrer un mariage n’a strictement aucun sens ».
Le maire d’Illkirch, mieux habilité à ce type de cérémonie, a cependant rappelé au couple litigieux rester « tout à fait disposé » à célébrer son mariage. Un jour qui aurait été bien choisi pour une nouvelle demande en mariage.
Louis Llavori
Édité par Cyprien Durand-Morel
12 500 euros réclamés
Coup de théâtre : lundi 6 février au matin, Thibaud Philipps annonce dans un communiqué être « désormais personnellement attaqué par les futurs mariés devant le tribunal judiciaire dans le cadre d’une procédure en référé ». Le couple lui réclame 10 000 euros à titre de provision sur des dommages et intérêts et 2.500 euros de frais de justice. En sus, ils exigent qu’il célèbre sans délai leur mariage. Émoi chez les élus locaux : du PS à l’UDI, des maires aux sénateurs, on soutient la décision de l’homme politique illkirchois.
Curieux, collègues et soutiens du maire se pressaient mardi 14 février dans la salle de comparution, située au deuxième étage du Tribunal judiciaire de Strasbourg. En revanche, ni le couple de requérants, ni leur avocat Me Mohamed Aachour n’étaient présents. Assis droit comme un i au deuxième rang, derrière son avocat Me Olivier Maetz, Thibaud Philipps semblait quant à lui confiant et prêt à répondre de ses actes. Il n’a finalement pas eu à s’en donner la peine, puisque le dossier a été immédiatement clôturé devant le tribunal pour « caducité de l’assignation », c’est-à-dire pour vice de procédure, la plainte n’ayant pas été déposée dans les temps.
La date prête à sourire. Thibaud Philipps, maire d’Illkirch-Graffenstaden, était appelé à comparaître devant le tribunal de Strasbourg un jour de Saint-Valentin. En cause : son refus de célébrer un mariage dans sa commune, sur fond de rodéo urbain et de coups de feu à blanc en marge du cortège nuptial.
Automne 2022, un après-midi ensoleillé. Vers 15 heures, voilà les appels au 17 qui se multiplient dans la petite ville située au sud de Strasbourg, d’ordinaire si calme. La raison : un « cortège de berlines louées en Allemagne » roule à toutes berzingues vers la mairie, où s’apprête à convoler un couple de vingtenaires. Par la fenêtre de son véhicule, le frère de la mariée tire plusieurs coups de feu, porté par « l’émotion » du moment, expliquera-t-il plus tard au tribunal qui le condamne à 500 euros d'amende et à effectuer un stage de citoyenneté.
L’allégresse des convives retombe comme un soufflet devant la mairie, où l’édile LR de la commune leur oppose une fin de non-recevoir : « C’est trop facile de ne pas respecter la loi à l’extérieur et de faire comme si de rien n’était à l’intérieur de la mairie. J’ai jugé que les futurs mariés étaient responsables », justifiera-t-il. Pas de mariage, donc. Circulez ! Et sagement cette fois.
Ce mardi comparaissait Thibaud Philipps, maire de la commune d’Illkirch-Graffenstaden, devant le Tribunal judiciaire de Strasbourg. Il était poursuivi en justice par un couple dont il avait refusé de célébrer le mariage en octobre 2022. Il a bénéficié d’un non-lieu.
Symbole des crispations existantes, le ton monte lorsqu’un fidèle prend parti pour la Palestine durant la cérémonie. En face de lui, une femme lui reproche de ne pas parler de la mort d’un enfant israélien victime d’un attentat à Jérusalem. Deux camps se dessinent : certains dénoncent la colonisation israélienne en Cisjordanie, alors que d’autres pointent du doigt le lien entre antisionisme et antisémitisme. L’ambiance s’apaise ensuite, Georges Federmann se félicitant que ces questions soient abordées « sans tabou ».
« J’ai un devoir envers les personnes vulnérables »
S’il assure être en dehors de tout parti politique, le psychiatre se définit clairement d’extrême-gauche et assume cette visée dans son travail. « J’ai un devoir envers les personnes vulnérables. Je me dois d’accueillir tout le monde », clame-t-il. Dans son cabinet, il dit recevoir régulièrement des personnes démunies, sans-papiers ou toxicomanes, le tout sans rendez-vous. Au cours de la séance, la dose de soins thérapeutiques est choisie par le patient, sans contrainte du médecin.
Cette vision de la médecine pour tous, Georges Federmann l’a consolidée après un drame personnel survenu en 2005. Le 15 novembre, son patient Bouchaïb Chadli fait irruption dans son cabinet et ouvre le feu sur lui et sa femme, Véronique Dutriez. Responsable locale du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples, elle meurt le lendemain. Symboliquement, son mari conserve son cabinet au même endroit, et choisit de poursuivre ses combats. Cinq ans plus tard, l’auteur des faits est déclaré irresponsable pénalement, mais il ne peut plus se rendre dans le Bas-Rhin jusqu’en 2030.
Dans la lignée de ses actions, Georges Federmann affirme son opposition à l’émergence des idées du Front National - désormais Rassemblement National - dans le débat public. En 2022, l’élu du RN Laurent Husser insulte le psychiatre de « passeur » et de « crapule » sur Facebook. Des propos qui lui valent une condamnation en première instance pour diffamation, mais le politique est finalement relaxé en appel pour un vice de procédure.
Les particularités de Georges Federmann ont aussi jailli sur grand écran. Le réalisateur Swen de Pauw lui a consacré deux documentaires. Comme elle vient, réalisé en 2019, est le dernier en date.
Milan Busignies
Edité par Juliette Vienot de Vaublanc