Sur les toits, en plein milieu de la route, dans les rues et les parcs... Les pigeons sont partout à Strasbourg. Au grand dam des habitants, contraints d'éviter et de nettoyer leurs fientes très corrosives. Pour réguler la population des volatiles, la municipalité a longtemps misé sur des méthodes jugées cruelles par différentes associations de protection des animaux. Avant d’y renoncer en 2016. L’arrivée de l’équipe de Jeanne Barseghian à la tête de la ville au printemps dernier a relancé la lutte contre la prolifération de ces oiseaux. Marie-Françoise Hamard, conseillère municipale déléguée aux animaux dans la ville, a décidé de prendre le pigeon par les ailes. En novembre 2020, elle a lancé une campagne d’affichage contre son nourrissage. D’ici à la fin de l’été, elle souhaite installer des pigeonniers contraceptifs, comme il en existe à Paris ou Haguenau. Elle précise à Cuej.info qu'elle en prévoit une dizaine et que le premier devrait être installé en septembre. Une solution qui coûterait 15 000 euros par pigeonnier, mais plus respectueuse des oiseaux.
Eva Moysan et Marie Vancaeckenbergh
Les experts de la Nasa l’ont baptisé les “7 minutes de terreur”. C’est le laps de temps pendant lequel la sonde de la mission “Mars 2020” doit atterrir sur la planète Mars. En quoi consiste l’expédition américaine ?
La sonde spatiale a entamé son voyage le 30 juillet dernier à bord de la fusée Atlas V, la partie la plus périlleuse de la mission est prévue ce jeudi. L’objectif : déposer, sur la planète rouge, le rover Perseverance ainsi qu’un drone hélicoptère appelé Ingenuity, le premier de l’histoire à voler dans l’atmosphère martienne. Mais le poids de l’objet et lieu sur lequel la sonde devrait atterrir suscite l’incertitude. Le rover d’un poids de 1 tonne va devoir réussir son atterrissage sur Jezero dans un cratère au sol vallonné.
Le choix du cratère a été mûrement réfléchi par la Nasa qui justifie cette décision par la possibilité de trouver des éléments géologiques probants dans cet ancien lac. “La collecte et le stockage des échantillons martiens seront ensuite récupérés par une mission future pour les rapporter sur Terre”, précise le Centre national d’études spatiales (CNES). Le CNES est, par ailleurs, impliqué dans la mission américaine. Perseverance sera équipé de la “SuperCam”, un équipement made in France destiné à analyser la composition chimique des roches.
Prouver que la vie y a existé
L’enjeu de cette mission est multiple : récupérer des échantillons qui pourraient attester d’une ancienne présence de vie sur la planète rouge. Et aussi préparer le terrain pour d’éventuelles futures missions humaines. Un instrument baptisé “Moxie” devrait pouvoir produire jusqu’à 10g d’oxygène par heure.
Tout dépend donc de ces “7 minutes de terreur“. A environ 124 kilomètres d’altitude la sonde entrera dans l’atmosphère martienne et descendra à la vitesse de 20 000 kilomètres par heure. Elle atteindra progressivement la vitesse de 1500 km/h avant le déploiement du parachute. S’ensuit une descente propulsée avec huit moteurs qui vont s’allumer simultanément pour faire descendre la vitesse de la sonde à 2 km/h. Le rover sera ensuite déposée par une “grue volante” à l’aide de câbles. Et c’est donc toute la Nasa qui retiendra son souffle pendant ces étapes d’atterrissage où le signal sera coupé. Ce jeudi aux alentours de 21h55, heure française, les regards seront donc tournés en direction de Mars pour assister à une avancée majeure en termes d’exploration spatiale.
Valentin Naturel
Jeudi 18 février, le véhicule mobile américain Perseverance devrait atterrir sur la planète Mars peu avant 22h. Mené par les Etats-Unis, la mission “Mars 2020” va vivre son moment le plus périlleux avec l'atterrissage d’un astromobile destiné à explorer la surface martienne.
Face aux rues désertées pendant le confinement, les réseaux sociaux sont devenus les alliés des nouveaux restaurateurs. Instagram, Facebook et Snapchat sont incontournables pour se faire connaître. “La communauté de l’Artisan du wrap s’agrandit rapidement grâce aux partages et aux avis positifs”, explique Gaëtan Griess.
Des emprunts à rembourser
Rien à espérer en revanche de la part de l'État car ils n’ont pas de chiffre d’affaires antérieur sur lequel se baser pour calculer les aides potentielles. “Et pourtant on a quand même le loyer qui tombe et des emprunts à rembourser”, soupire Samy Messissi. Les restaurateurs ne trouvent pas de réconfort auprès des politiques locales. Aucune aide ne leur est accordée par la Ville de Strasbourg. Pour les obtenir, il aurait fallu ouvrir avant le 1er mars 2020.
Tous tablent sur un retour à la normale rapide. Elena Arato rêve de voir les terrasses ouvrir prochainement. “Il va commencer à faire chaud, les gens vont organiser des apéros sauvages. Il vaut mieux que cela soit encadré”, espère la restauratrice. Pour l’heure, aucune date n’a été annoncée par le gouvernement.
Claire Birague et Maike Daub
Des nouveaux restaurants ont ouvert à Strasbourg depuis novembre 2020 en dépit de la crise sanitaire. Sans clients sur place, leurs premiers bilans sont moins positifs que ceux espérés.
Quand des restaurants baissent le rideau depuis mars 2020, d’autres ouvrent leurs portes ces derniers mois malgré les contraintes liés à la pandémie de Covid-19. À l’image de Street Canteen, à la Krutenau, qui propose sa cuisine depuis le 7 décembre 2020. À emporter seulement. Le projet du restaurant de poulet frit, mûri depuis deux ans, s’est concrétisé lors du premier confinement grâce à une baisse des loyers. “C’est le moment, crise ou pas crise”, se sont dit Samy Messissi et son associé Mohammed Tribak. Dans les locaux depuis cinq mois, l’ouverture fin 2020 était inévitable “pour payer le loyer et les deux employés”. Avec leur chiffre d’affaires actuel, cela n’est possible qu’en se privant d’un salaire eux-mêmes. “Tant qu'on n'est pas dans le négatif, on est content, relativise Sammy Messissi. On patiente et on survit."
S’adapter face à la crise
Chez L’Artisan du Wrap sur les Quais des bateliers, Gaëtan Griess essaie aussi de garder un bon esprit. “On aimerait que ce soit plus vivant, évidemment”, affirme t-il en regardant les chaises vides du restaurant. Pour le moment, ils sont obligés de recourir aux applications de livraison, ce qui n’était pas prévu au début et a engendré une augmentation des prix. “Les clients en sont mécontents”, déplore Yao Maglo, le cuisinier de l’établissement. Ouvert à la clientèle seulement deux jours avant le confinement de novembre, les deux amis et leur troisième associé se sont adaptés : pas d’ouverture le soir et une équipe sur place réduite de quatre à deux personnes. Et pour cause : un chiffre d’affaires divisé par deux par rapport aux prévisions.
Au Grande Torino, juste à côté, la partie traiteur assure les revenus depuis l'ouverture le 1er février. Ce modèle italien de la “gastronomia” semblait être le plus adapté pour Elena Arato et son conjoint, patrons du restaurant. “On voulait un commerce dit essentiel, pour ne pas être obligé de fermer quelle que soit la situation”, affirme la gérante.
Adaptée de la série israélienne à succès “BeTipul”, “En Thérapie”, la nouvelle collaboration d’Eric Toledano et Olivier Nakache, diffusée actuellement sur Arte, connaît une réussite inattendue. Les cinq premiers épisodes, suivis par 1,8 million de téléspectateurs, ont été plébiscités. Un succès largement mérité.
Ils sont désormais tous disponibles sur le site d’Arte: les 35 épisodes de la série d’Olivier Nakache et Eric Toledano En thérapie, diffusés cinq par cinq sur la chaîne tous les jeudis soirs depuis deux semaines. Et la série demeure tout aussi captivante, au fur et à mesure que les personnages révèlent leurs failles sur le divan du Dr Dayan (Frédéric Pierrot). Au fil des épisodes, les protagonistes se révèlent petit à petit. Loin d’être prévisible, l’intrigue se complexifie (attention spoiler). Le cabinet du psychanalyste se transforme en une petite société, dans laquelle certains, comme Ariane (Mélanie Thierry) et Adel (Reda Kateb) se croisent et d’autres comme Léonora (Clémence Poésy) et Damien (Pio Marmaï), se séparent. Certaines personnes centrales dans la vie des protagonistes apparaissent brièvement: la rencontre avec le père d’Adel et les parents de Camille (Céleste Brunnquell), permettent subtilement de mieux comprendre les traumatismes des principaux intéressés. Comme Philippe Dayan, le spectateur, installé confortablement dans son fauteuil se prend au jeu et essaie à son tour de reconstituer le puzzle psychique des personnages avec les pièces glanées petit à petit, dans un mot, un regard, une attitude.
Le pari gagnant de la sobriété
Pour ceux qui n’auraient pas encore commencé la série, l’intrigue est simple: au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, les réalisateurs filment le dialogue entre un psychanalyste et ses patients, qui se succèdent chaque jour de la semaine dans son cabinet pour évoquer leur quotidien, leurs tracas, leurs souvenirs d’enfance, leurs relations familiales, dans des épisodes d’une demi-heure.
Le dispositif n’est pas plus complexe. C’est, la plupart du temps, une série de champs-contrechamps qui permet une libération progressive de la parole. Cette apparente simplicité permet aux réalisateurs de nous livrer un très bel objet artistique, qui mêle poésie et mise en scène d’une certaine trivialité de l’existence.
Des histoires singulières mais concernantes
L’interprétation sans fausses notes de Mélanie Thierry, Reda Kateb, Céleste Brunnquell (remarquée notamment dans Les Éblouis de Sarah Suco en 2019), Clémence Poésy, Pio Marmaï et Carole Bouquet, incite presque le spectateur à entreprendre son analyse psychologique personnelle. Loin d’être démoralisante, la thématique des attentats, évoquée de manière plus ou moins répétée par les personnages, permet à chacun de se reconnaître dans les propos accouchés par le psychanalyste. Et si au premier abord, le côté “intello” du tableau peut dérouter, c’est finalement ce rôle d’homme mûr, cultivé et serein en apparence qui fait la force du personnage de Philippe Dayan, de plus en plus torturé par ses propres états d’âme au fil des entretiens.
Enfin, la temporalité de la série, dirigée par le rythme tranquille de la conversation, est une de ses grandes forces. Elle permet, d’aborder les sujets du traumatisme d’enfance, de la violence quotidienne, du viol et de la maladie, sans jamais entraîner le sujet dans le mélodrame pathétique.
Alix Woesteland