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Une montagne de bâtonnets de bois est posée sur son tapis de circuit de petites voitures. Il doit lire pour l’école mais il ne s’en contente pas. Le nombre de pages ne semble pas l’inquiéter, il a déjà fini quatre tomes de Harry Potter. L’aspirant astronaute a aussi dévoré toute la saga Cabane magique. Son livre favori ? L’encyclopédie des animaux. Tout comme sa sœur, il est scolarisé en section bilingue germanophone dans le quartier de la gare de Strasbourg, ce qui explique la rangée entière de livre écrits en allemand, dans sa bibliothèque. La famille Naroura est elle aussi portée sur les langues étrangères. A la maison, on parle trois langues : le français, l’arabe et le polonais. Quand ils rentrent du bibliobus, les enfants peuvent passer des heures à lire. Ilyas, 8 ans, lit seul, son petit frère Rayane ne sait pas encore lire mais ses parents lui racontent une histoire chaque soir. “Il est très important que nos enfants aient envie de lire”, affirme Magda Naroura. Dès leur plus jeune âge, les parents disposaient une dizaine de livres sur leurs lits pour qu’ils commencent à les manipuler, comme pour établir un tout premier contact. Un rituel que Kenzi découvre à son tour. Les deux plus grands partagent leur chambre et un lit superposé, dans lequel est encastrée une petite bibliothèque.
Pauline Dumortier, Héloïse Lévêque et Marie Pannetrat
Nicolas Massol et Nicolas Robertson
Laurie Correia & Emma Conquet
Le bibliobus de Strasbourg fait un arrêt tous les mercredis sur la place du centre socio-culturel (CSC), rue Virgile, à Koenigshoffen. Chaque semaine, les enfants Romary et Naroura viennent y assouvir leur soif de lecture.
Le bibliobus jaune s’arrête - comme tous les mercredis - sur une des places centrales du quartier. Entre 10h30 et 12h15, les lecteurs, sacs jaunes à la main, investissent le lieu. Si le bibliobus est surtout fréquenté par des enfants entre 6 et 12 ans, il propose également 5 000 livres, revues, CD et DVD aux adultes. A 11h30, Fabien Romary, 41 ans, et sa fille Elise, 7 ans, posent leur vélo devant le centre socio-culturel du quartier. Quelques minutes plus tard, Magda Naroura, 36 ans, vient rendre les livres de ses fils Ilyas et Rayane. Elle est accompagnée du petit dernier, Kenzi, 1 an, calme dans sa poussette.
Un bus ludique
Le mercredi après-midi, Fabien Romary s’occupe de ses enfants, Elise 7 ans et Bruno 11 ans. La lecture est au cœur de leur éducation. Pour lui, emprunter des livres est primordial. “Je viens là toutes les semaines avec Elise”, confie-t-il. Ce gestionnaire immobilier dynamique, féru de lecture a transmis sa passion à ses enfants. Depuis qu’ils ont emménagé dans le quartier, il y a sept ans, le bibliobus est un incontournable. Elise y trouve son bonheur. Habitant à seulement 300 mètres du bus jaune, elle s’y rend parfois seule à vélo. Mais il ne faut pas louper le coche car les horaires sont restreints. Bruno n’est pas libéré de l’école suffisamment tôt pour s’y rendre, et le choix reste limité. “C’est vrai que nous utilisons le bibliobus régulièrement mais nous ne pouvons pas nous contenter de cela”, déclare Fabien Romary. Pour lui, ce dispositif est une façon ludique de proposer des livres à sa fille, qui apprend à lire. “Elle est contente de monter dans un bus, c’est amusant”. Le jeune quadra, à la silhouette élancée, fréquente beaucoup de bibliothèques.
C’est vrai que c’est un certain budget.
Mais avoir accès à la lecture est une priorité
Pour Magda Naroura, le bibliobus est davantage une nécessité. “C’est très compliqué d’aller dans d’autres bibliothèques avec la poussette, il faut trouver une place pour se garer”, explique-t-elle. Ses deux enfants sont satisfaits du bus, et Magda précise que c’est aussi un lieu de rencontre avec les habitants du quartier. Depuis que la famille s’est installée rue des Capucins - il y a cinq ans - elle s’y rend chaque semaine. Rayane, 5 ans, ne s’en lasse pas, Ilyas, lui, pense en avoir fait le tour, du haut de ses 8 ans. Ainsi, la famille achète régulièrement des livres au centre ville. “C’est vrai que c’est un certain budget. Pour une famille de cinq personnes, ça devient vite cher, précise-t-elle. Mais avoir accès à la lecture est une priorité”.
L’histoire des Foulouh est aussi liée à celle du Hohberg. "On a grandi avec le Hohberg, il a évolué, on a évolué avec lui", souligne Najima. Sa petite sœur approuve. Au fil des années, cette cité de Strasbourg s’est développée avec ses commerces, ses établissements scolaires, ses services sociaux et administratifs. "C’est pratique, il y a tout à proximité", ajoute Mouna, en agitant son doigt autour d’elle.