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La Haute Représentante de l'Union européenne, Federica Mogherini et les eurodéputés ont débattu mardi soir sur la situation dans l'est de l'Ukraine. La chef de la diplomatie européenne et la plupart des députés présents ont estimé que la réunion prévue mercredi à Minsk entre les présidents russe, ukrainien, français et la chancelière allemande constituait la dernière chance de sortir de la crise.

"La grande opportunité offerte aujourd'hui au Parlement, c'est de donner un message. Un message aux parties et à la Russie. Il faut enfin se mettre d'accord sur les mesures d'application des accords de Minsk. C'est la seule manière de trouver une issue à la crise." Les mots de Federica Mogherini illustrent à quel point la réunion de mercredi entre la France, l'Allemagne, l'Ukraine et la Russie sera décisive. Selon elle, cette réunion "format Normandie" - en référence à la réunion entre ces quatre parties lors des cérémonies du 70ème anniversaire du débarquement en Normandie - est l'ultime moyen de créer un dialogue entre l'Ukraine et son voisin russe.

 

La plupart des députés présents dans l'hémicycle ont approuvé la position de la chef de la diplomatie et l'initiative de résolution diplomatique lancée depuis la semaine dernière par le couple franco-allemand.

 

Elmar Brok, président PPE de la commission des affaires étrangères du Parlement, a déclaré que "le PPE soutient Minsk et un cessez-le-feu, qui est la dernière tentatvie de résoudre ce conflit dans le respect du droit international. Dans cet accord on parle des mesures d'applications, pour éviter à Poutine de gagner du temps encore une fois."

 

Même son de cloche chez l'Allemande Knut Fleckenstein des S&D: "Minsk est peut-être la dernière chance de trouver une solution diplomatique. Nous attendons de la Russie des efforts sérieux pour arriver à une solution politique du conflit et influencer les séparatistes de façon positive. Une solution militaire ne fonctionnera pas, c'est pourquoi nous ne voulons pas de livraison d'arme à l'Ukraine. Notre but est que la Russie participe à la résolution des conflits internationaux."

 

Les libéraux et démocrates ont également soutenu la solution diplomatique, à l'instar du Néerlandais Johannes Cornelis Van Baalen qui estime que  "c'est le moment pour la Russie de montrer qu'elle est une nation pacifique. Il faut un Minsk 2 pour appliquer un Minsk 1. Si Poutine ne veut pas de la branche d'olivier, il sera puni."

 

Les Verts/Alliance libre européenne et la Gauche unitaire européenne espèrent également une réussite des négociations. Même si ces derniers ont refusé de se concentrer sur la seule responsabilité de la Russie dans la crise. 

 

Bien que l'unité ait dominé lors de ce débat, certains députés ont commencé à évoquer des solutions alternatives en cas d'échec des négociations dans la capitale biélorusse, notamment la livraison d'armes à l'Ukraine.

 

Ce à quoi Federica Mogherini a répondu qu'il ne fallait pas "envisager de plan B avant les négociations", ajoutant que cela faisait partie "des bases de la diplomatie et du bon sens."

 

Benjamin Hourticq

 

 

 

 

Dimítris Papadimoulis (Syriza), Pablo Iglesias (Podemos) et Giovanni Battistini (attaché de presse pour la GUE) lors de la déclaration conjointe de la gauche radicale

« Nous ne voulons pas que l’argent de l’Europe soit lancé par la fenêtre. Nous voulons que l’Europe fasse comme en 2012 : adopter de mesures qui rendent viable la dette grecque » a revendiqué mardi soir Dimítris Papadimoulis, député européen de Syriza, lors d'une déclaration conjointe avec Pablo Iglesias (secrétaire général de Podemos) et Gaby Zimmer (Die Linke). Convoquée à la dernière minute, cette conférence de presse organisée par la GUE visait à soutenir la position "constructive" du parti d'Aleixs Tsipras. « Nous respectons les règles, mais elles ne comprennent ni l'austérité ni la Troïka » a ajouté Papadimoulis.

« Voici mon offre : rien. Renoncez à votre programme et faites ce qui a conduit les autres pays européens à la catastrophe », a parodié Pablo Iglesias, faisant référence à la décision prise le 6 février par la BCE, qui a sévèrement limité le refinancement des banques grecques. L’eurodéputé de Podemos attribue ce choix au refus des élites européennes d' accepter  la volonté de changement exprimée par les électeurs grecs le 26 janvier. Il en a profité pour dénoncer la position du gouvernement espagnol de Mariano Rajoy vis-à-vis de la Grèce : « Malheureusement l’attitude de notre gouvernement a été arrogante et maladroite. Il devrait suivre le sens commun du président Obama».

« Le fait est que Merkel a peur de perdre le contrôle » a assuré ensuite Gaby Zimmer, qui avertit que l'enjeu n'est pas seulement le futur de la Grèce mais « le fil directeur du modèle européen ».

                                                                                                                                                                                             Enric Bonet

 

Les présidents des six groupes politiques du parlement ont tenu mardi à s'exprimer sur la question grecque.

Pour le président du Parti Populaire Européen, Manfred Weber, le fait de « changer le gouvernement ne veut pas dire changer le pays »: la Grèce doit donc « respecter ses partenaires » et « s’en tenir aux accords » conclus par le gouvernement précédent.

Syed Kamali, le leader des Conservateurs-Réformistes rappelle de son côté que dans la zone euro la Grèce ne peut pas prendre des décisions seule.

L’Alliance des Libéraux et des Démocrates voit dans le nouveau gouvernement une « énorme opportunité pour la Grèce », mais suggère avant tout des réformes structurelles. Celles-là ne sont plus des mesures d’austérité, mais la lutte contre la corruption, réduction du secteur public, libéralisation du secteur bancaire etc. Cependant le premier-ministre grec ayant réclamé à l’Allemagne le remboursement d’un prêt imposé à la Banque de Grèce par les nazis lors de la Seconde guerre mondiale, ainsi que les indemnités de guerre, Guy Verhofstadt juge que « ce n’est pas une bonne stratégie de regarder en arrière »

Les Sociaux-Démocrates jugent que l’Europe doit être plus solidaire vis-à-vis de la Grèce, mais que celle–là doit en même temps faire preuve du réalisme.

Les Verts eux prônent « plus de discretion et moins de gesticulation politique ».

Le parti de la Gauche unitaire européenne est le seul à  soutenir fermement la position de Tsipras qui veut rompre avec la Troïka. La présidente Gabriele Zimmer, l’approuve en proposant de mettre le FMI « à la poubelle de l’histoire ».

Danara Ismetova

L'hémicycle vide avant le début de la session du mardi 10 février 2015, concentré sur les questions d'emploi et d'affaires sociales. 

© European Union 2015 EP - Architecture Studio

Présentation : Baptiste Mathon
Rédaction en chef : Christophe Carnino

Au sommaire de cette édition :

  • Jean-Marie Le Pen à Strasbourg. Philippe Breton, politologue, est notre invité
  • Arnaque : 29 personnes jugées pour chèques falsifiés
  • Made in Elsass : le luxe s'exporte à Dubaï

Alexeï Pouchkov est un invité regulier de la commission des affaires étrangères du Parlement européen. Photo: Tsvetana Balabanova

La livraison d'armes à l'Ukraine ne pourrait qu'aggraver la situation actuelle, alors que l'initiative franco-allemande pour un nouveau plan de paix qui sera discuté mercredi à Minsk, est saluée par la Russie comme une possible résolution durable de la crise. C'est la position qu'a présentée lundi soir au Parlement européen Alexeï Pouchkov, président de la commission des affaires internationales de la Douma (l'assemblée nationale russe).

"Cette guerre peut se poursuivre pendant longtemps à un faible niveau d'intensité" mais elle peut également "s'étendre et commencer à représenter un problème considérable pour la sécurité européenne", a déclaré le parlementaire russe invité pour la réunion extraordinaire de la commission des affaires étrangères (AFET). Il a expliqué l'échec des accords signés en Biélorussie en septembre dernier par le fait qu'ils étaient violés des deux côtés et a souligné la nécessité d'un compromis politique urgent. D'après Pouchkov, le statut de l'est de l'Ukraine est une question clé pour la sortie du “statu quo”. “Donbass doit rester en Ukraine mais il est clair que la région ne pourrait pas garder le même statut... et c'est aux gens qui y vivent de prendre cette décision”, a affirmé le représentant de la Douma, qui est aussi professeur à l'Institut d'État des relations internationales de Moscou. Il a ajouté que si le cessez-le-feu du côté de Kiev est garanti par les pays européens, le Kremlin exercerait son influence sur les rebelles pro-russes.

« La Russie doit reconnaître son implication directe dans le conflit en Ukraine » et respecter le droit international et la souveraineté des autres pays, a déclaré de son côté le président de la commission AFET, l'allemand Elmar Brok (PPE). Si ces conditions sont observées, l'Union européenne est toujours prête à lever les sanctions imposées à Moscou. Quant aux ministres des Affaires étrangères de l'UE, ils ont adopté la liste noire réactualisée mais ont reporté sa mise en oeuvre pour la semaine prochaine afin de laisser les portes ouvertes à la diplomacie.

“Le Parlement européen souhaite de bonnes relations avec la Russie”, a conclu Elmar Brok, faisant écho au geste de Pouchkov qui a invité un groupe d'eurodéputés à Moscou afin de continuer le dialogue.

De nombreux parlementaires lui ont posé la question des garanties que Kremlin donnerait lui-même pour que le nouvel accord, s'il voit le jour, ne s'effondre pas comme le dernier. Toute l'attention est tournée vers Minsk, où aura lieu demain le sommet spécial entre les présidents russe, Vladimir Poutine, ukrainien, Petro Porochenko, français, François Hollande, et la chancelière allemande, Angela Merkel.

Tsvetana Balabanova

Promotion de l'actionnariat des employés

 

La Commission veut inciter les PME à  développer l'actionnariat de leurs employés, appelé aussi participation financière des employés (EFP). La commissaire Vera Jourova en charge de la justice, des consommateurs et de l’égalité des genres a indiqué qu'une proposition législative verrait probablement le jour en 2016 .

Cette loi s'inspirerait du plan d'action publié en 2014 avec la création d’un centre virtuel pour l’EFP, d'un calculateur en ligne des taux d’imposition effectif dans chaque pays ou d'un régime commun optionnel pour l’actionnariat salariale.

Tous les députés ou presque ont salué l’initiative de la commission qui est l'aboutissement d'un sujet dans les dossiers de l’Union Européenne depuis 20 ans. En 2012, près de 8,7 millions de salariés en France ont eu accès à au moins un dispositif de participation, d’intéressement ou d’épargne salariale au sein de leur entreprise.

 

Thomas Destelle

Plaie d'argent pour les refugiés palestiniens

La Commission européenne versera 82 millions d'euros à l’UNRWA, a annoncé le commissaire Johannes Hahn, aux eurodéputés., mardi 10 février. L'office onusien, dont dépend le sort de dizaines de milliers de réfugiés palestiniens,  a suspendu  fin janvier ses programmes d'aide à la réparation des habitats de Gaza, n'ayant pas reçu les fonds promis lors de la conférence des donateurs du Caire d’octobre 2014. Durant le débat, les députés européens se sont accordés sur le rôle essentiel de l'UNWRA, et sur la nécessité de trouver une solution durable au conflit. Le PPE et M. Hahn ont proposé de faire appel à des donateurs « non traditionnels », comme les pays émergents ou les pays du Golfe. Johannes Hahn a conclu le débat en indiquant qu’ECHO,  l’office d’aide humanitaire et de protection civile de l’Union préparait de son côté un don de 5 millions d'euros, dont 4 dédiés à la construction d'abris.

mathilde loire

 

Renouer le dialogue à l’OIT

Depuis plus deux ans, le dialogue social est suspendu au sein de L’Organisation Internationale du Travail (OIT). Maryanne Thyssen, commissaire en charge de l’emploi et des affaires sociales, a affirmé mardi que la Commission, qui y dispose d'un statut d'observateur, entend dès le 23 février peser pour la reprise des négociations.

Chaque année, l'Organisation Internationale du Travail (OIT), réunissant représentants des gouvernements, des employeurs et des syndicats de 184 pays, tient sa Conférence internationale du travail. Elle y étudie les violations des normes internationales du travail par certains pays. 

En juin 2012, la représentation des employeurs refuse de statuer sur le respect du droit de grève. Elle argue que ce droit n'est pas inscrit dans les textes de l'OIT mais découle d'avis basés sur la convention n°87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical. Une remise en cause de la jurisprudence que les représentants des salariés ne supportent pas. 

Un an plus tard, les négociations tripartites entre patronnant, syndicats et gouvernements repartent pourtant. La conférence s'intéresse à l'Algérie, au Cambodge et au Swaziland. Les représentants des employeurs déposent alors une motion excluant le droit de grève de l'étude du respect de la fameuse Convention n°87, un geste qui débouche sur la suspension des travaux de la Conférence.

Les représentants des salariés et des employeurs restant sur leur position, l’étude du respect du droit international du travail est donc suspendu au sein de L’OIT. Un blocage qui n'était pas arrivé depuis sa création, il y a une centaine d'années. 

Une réunion tripartite informelle entre représentants des gouvernements, des employeurs et des salariés aura lieu les 23 et 24 février prochains. La commissaire, soutenue par tous les groupes politiques,entend y rappeler que le droit de grève est un droit fondamental et manifester sa volonté de renouer le dialogue social. Si aucun accord n'est trouvé, la résolution du conflit pourrait se voir confiée à  la Cour internationale de justice de La Haye.

 

 

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