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L’obscurité, l’humidité et la température stable offrent un environnement idéal à cette culture. Au plafond, de puissants néons éclairent des allées spécialement élargies pour les personnes malvoyantes. “Dans des conditions optimales, on ramasse entre 60 et 100 kilos de pleurotes sur deux mois”, confie fièrement Fabien Simon, chef d’atelier.
Pleurotes et résidences d'artistes
Autour d’une table aux pieds en fer forgé façonnés par les Compagnons, il explique son rôle : assurer le lien avec les 500 entreprises partenaires en Alsace tout en gérant les 170 résidents. À ses côtés, Judith Fauvet, 21 ans, se forme à la pâtisserie depuis quatre ans, “Je suis rentrée car j’étais passionnée par mon métier. Si je reste c’est pour ce qu’il y a autour : les valeurs et la communauté.” Chez les Compagnons, l’entraide, le respect ou la politesse sont fondamentaux.
La lourde porte métallique ne s’ouvre que deux ou trois fois par semaine. Dans la rue du Rempart, à Strasbourg, un panneau en bois arbore en lettres vertes “Bunker comestible”. Derrière d’épais murs de pierre, une forte odeur de terre saisit le visiteur. Sur les côtés de la champignonnière, des pleurotes poussent en amas sur des blocs en matière végétale. Dans l’allée centrale, une brume d’eau cache des shiitakés, une variété japonaise.
Dans cette ancienne poudrière tenue depuis 2020 par la Fédération des aveugles Alsace-Lorraine Grand Est, des déficients visuels se relaient pour cultiver et récolter les champignons, qu’ils revendent ensuite à des grossistes ou des restaurateurs.