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Guerre en Ukraine, procès des attentats de Nice, bouclier fiscal… Les actualités se succèdent, mais pourraient sembler futiles lorsque l’on est sans domicile. Pourtant, beaucoup conservent ce lien avec la société.
Dans une étude prévisionnelle pour l’hiver 2022-2023 publiée mercredi 14 septembre, le gestionnaire RTE France a alerté sur les tensions liées à l’acheminement d’électricité pour les mois à venir. Pour y répondre, il a élargi son dispositif EcoWatt, une plateforme née en 2020 en Bretagne et en PACA, à l’ensemble du territoire.
Ce dispositif citoyen, accessible via le site internet monecowatt.fr permet aux citoyens, entreprises et collectivités de connaître sur les quatre jours à venir le niveau de consommation en France métropolitaine. Une indication essentielle pour anticiper les périodes durant lesquelles éviter de trop faire tourner ses appareils électroménagers. Pour l’heure, ce site internet est le seul à proposer cette « météo de l’électricité ». Un exercice délicat, car le niveau de consommation varie beaucoup selon les facteurs météorologiques (climat, vent). Ainsi, dans l’Express, le responsable énergie chez Terra Nova Nicolas Goldberg déclarait : « Quand nous perdons un degré, la consommation d’électricité de l’ensemble du pays augmente de 2400 mégawatts. »
Sur la plateforme, chacune des prévisions journalières est détaillée heure par heure, et se colore selon le niveau de tension national. La présence d’un voyant vert signifie que la consommation globale prévue est inférieure à la production disponible. En revanche, si l’indicateur se teinte d’orange, le gestionnaire sera amené à réaliser des mesures particulières pour atténuer la situation de crise (diminution de consommation pour les industries, baisse de tension sur l’ensemble du réseau). Un voyant rouge sera synonyme de tension maximale, et poussera le gestionnaire à mener des opérations de délestage.
Les probabilités de coupure intempestive sont redoutées par le gouvernement, qui a réaffirmé mercredi 14 septembre l’objectif de réduction de 10 % de la consommation d’énergie par rapport à l’an dernier. Plus l’hiver sera rude, plus les chances d’extinction forcée se multiplieront. Notamment aux périodes de forte consommation, entre 8 et 13 heures, puis entre 18 et 20 heures. Le service propose de souscrire sur téléphone ou via une adresse mail à une « alerte vigilance coupure », afin d’informer la population et éviter une surtension des réseaux. EcoWatt signale également les zones concernées par des coupures locales, d’une durée de deux heures maximum.
En complément des informations prévisionnelles, EcoWatt se propose de conseiller les ménages dans leur vie quotidienne hivernale. Sur les questions de chauffage, d’éclairage, sur les règles d’utilisation des appareils numériques ou électroménagers en période de crise, le site met à disposition de nombreuses suggestions. Un appui qui est également tourné vers les entreprises, avec la signature de la charte EcoWatt. Pour l’heure, des enseignes comme Carrefour, Casino, ou encore La Poste se sont engagées à appliquer les règles d’urgence prévues par le dispositif durant les périodes de tension.
Quentin CELET
Édité par Milan BUSIGNIES
Pour atteindre les objectifs de sobriété cet hiver, cet outil en ligne permet aux utilisateurs de visualiser leur consommation énergétique en temps réel, afin d’éviter la surtension des réseaux électriques.
Ville-monde depuis l’Antiquité, la cité ouzbèke accueille le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai. Elle renoue ainsi avec son rôle de carrefour des civilisations.
Les yeux du monde sont rivés sur une ville qui n’avait pas fait l’objet d’une telle attention depuis de nombreuses années. Ce jeudi 15 septembre, Samarcande, la deuxième cité la plus peuplée d’Ouzbékistan, après la capitale Tachkent, accueille le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS).
Vladimir Poutine et Xi Jinping, les leaders des deux pays membres les plus puissants de cette organisation à vocation économique, politique et sécuritaire, s’y rencontrent pour la première fois depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, il y a six mois. La venue des autres dirigeants, notamment de la Turquie, de l’Iran, de l’Inde et du Pakistan, en serait presque éclipsée. Pourtant, le but affiché de cette rencontre au sommet des puissances eurasiatiques est de renvoyer l’image d’un front uni autour de la Russie, isolée sur la scène diplomatique et affaiblie par les sanctions européennes et étatsuniennes.
Le choix de Samarcande comme théâtre de cette conférence n’a rien d’anodin. La ville a longtemps été le cœur battant de l’Asie et, d’une certaine manière, du monde. Elle pourrait être appelée à le redevenir si la constitution d’un bloc oriental en concurrence avec l’Occident se concrétise dans les années à venir.
Joyaux de l’Asie
Riche d’une culture trois fois millénaire, la lointaine Samarcande, au cœur de l’Asie centrale, est l’une des plus anciennes de la région. Au cours de son histoire mouvementée, elle a vu s’élever et disparaître de nombreux empires.
De capitale provinciale du royaume perse achéménide, elle est conquise par Alexandre le Grand au IIIe siècle avant notre ère ; reprise par les Perses – mais sassanides cette fois –, elle passe sous contrôle des Arabes omeyyades, puis de multiples tribus turques, avant d’être conquise par les Mongols, eux-mêmes délogés par le redoutable Tamerlan, qui fait de Samarcande la capitale de son empire. Les Ouzbeks, enfin, s’y établissent au XVIe siècle, et y règnent sans partage avant de passer sous le joug de l’Empire russe dans la seconde moitié du XIXe siècle. En 1925, Samarcande devient la capitale de la République socialiste soviétique d’Ouzbékistan.