Le module est validé, il peut être inséré dans un article pour être consulté par les internautes.
Deux ans, sept mois et vingt-six jours que le président chinois Xi Jinping n’avait pas réalisé de voyages officiels à l’étranger. Pour le trentième anniversaire des relations sino-kazakhes, il s’entretenait mercredi avec son homologue kazakh Kassym-Jomart Toakaïev dans l’objectif affiché de renforcer la sécurité régionale. Hasard du calendrier, le pape François prenait part à un sommet inter-religieux à Nour-Soultan, dans la capitale kazakhe. Dans un contexte de tensions liées à la guerre en Ukraine, le pape a fait l’éloge du multilatéralisme face à la logique de « blocs ». Pékin n’a pas condamné le conflit russo-ukrainien et a même dénoncé les sanctions occidentales vis-à-vis de la Russie et les ventes d’armes à Kiev. Interrogé sur une éventuelle rencontre avec le président chinois, le pape a répondu n'avoir « aucune information ». « Je suis toujours prêt à aller en Chine », a-t-il cependant ajouté.
Dimanche 11 septembre la Suède est allée aux urnes pour élire son nouveau parlement. Pour la première fois, la tête du gouvernement pourrait revenir à la droite. Les résultats définitifs sont attendus mercredi 14 septembre dans la soirée. Mais « la course politique pour former le prochain gouvernement suédois ne pourrait pas être plus serrée », rapporte la chaîne de télévision Euronews. A l’heure des derniers décomptes des votes par correspondance, seulement 60 000 voix séparent le bloc de droite (SD, Modérés, chrétiens-démocrates et libéraux) et l’alliance de gauche (Sociaux-démocrates, Parti de gauche, Verts et parti du centre).
Pour le magazine allemand Der Spiegel, la droite est pourtant déjà la grande gagnante de ces élections législatives. Le parti nationaliste SD est devenu la deuxième force politique derrière les sociaux-démocrates de la première ministre sortante Andersson. Avec le jeu des alliances politiques, c’est cependant le bloc de droite qui devance pour l’instant d’une très courte tête la gauche. D’après les résultats provisoires de l’élection, le bloc de droite obtiendrait pile la majorité absolue au parlement, soit 175 des 349 sièges, contre 174 sièges pour l’alliance de gauche.
Une campagne marquée par le thème de la violence armée
Problèmes d’intégration des immigrés, montée en puissance de la criminalité et règlements de compte entre gangs... La campagne électorale a été marquée par des thèmes favorables au parti nationaliste SD, analyse Le Parisien. Certaines de ses propositions anti-immigration sont désormais tolérées et même reproduites par d’autres formations. La BBC note que « depuis le début de l’année, 47 personnes sont mortes dans des fusillades dans le pays, soit plus que pour toute l'année 2021 ».
Alors que le Parti social-démocrate était le vainqueur historique de toutes les élections depuis plus d’un siècle, l’année 2022 pourrait marquer un tournant sans précédent dans le paysage politique suédois et mettre fin à l’isolement du SD. Le parti d’extrême-droite né en 1988 et dirigé par Jimmie Åkesson est considéré comme héritier d’un groupe néofasciste. El País explique que le SD, de plus en plus populaire, était déjà arrivé à un premier accord avec le Parti modéré et les Chrétiens-démocrates en 2021. Ce dernier portait sur l’approbation de budgets alternatifs à ceux du gouvernement social-démocrate de Magdalena Andersson.
Des incertitudes sur la forme du nouveau gouvernement
Le quotidien italien La Stampa, de son côté, estime que le soutien du parti nationaliste « est désormais indispensable si le bloc de droite doit gouverner après les élections de dimanche ». Mais pour le quotidien madrilène El País, « nommer le leader d’extrême droite Premier ministre serait une étape difficilement concevable, puisqu’il soutiendrait une criminalisation des immigrés contraire à l’essence des principes démocratiques européens. »
Le bouleversement de l’échiquier politique du pays amène le quotidien suédois Göteburgs-Posten à s’interroger sur les habitudes électorales de ses citoyennes et citoyens. Alors qu’un homme sur quatre et seulement 16% des femmes auraient voté pour le SD, une enquête dans les bureaux de vote (Valu) montre que femmes et hommes n’ont pas été sensibles aux mêmes thèmes pendant la campagne. Les femmes interrogées auraient considéré la santé et l’école comme des enjeux importants, « mais la campagne électorale a plutôt porté sur des questions typiquement masculines [sic] telles que la loi et l'ordre - et surtout l'énergie nucléaire. »
Des incertitudes demeurent sur la forme exacte que le gouvernement et la majorité prendront. La victoire du bloc de droite semble être l’issue la plus probable. Des politologues estiment cependant que le SD pourrait seulement appuyer le gouvernement au parlement, sans en faire directement partie.
Christina Genet
Édité par Nils Hollenstein
« Mais le vrai problème de fond, c’est le manque de personnel. Les départs à la retraite non-remplacés font qu’aujourd’hui on n'est plus assez nombreux », affirme Lorène. Elle poursuit : « Personne n’en parle, mais les vacataires c’est plus d’une centaine de personnes par an. Et pour 80%, ce sont des étudiants, qui vont donc perdre leur complément de revenu. » Ces derniers travaillant souvent entre 12 et 14 heures, la Ville n’aura donc plus à faire appel à eux avec les nouveaux horaires.
« Pour l’instant, on vit au jour le jour »
Dans le hall du Musée des Beaux-Arts, installé au sein du Palais Rohan, Justine*, une employée, se désole : « Ça nous attriste vraiment tous cette réforme. On ne sait pas trop comment ça va se passer. Pour l’instant, on vit au jour le jour. » Pour Iris*, sa collègue, la modification des horaires a aussi un impact sur les 550 000 visiteurs qui déambulent chaque année dans les couloirs des musées strasbourgeois : « Bientôt, un touriste aura une chance sur deux de voir le musée qu’il veut visiter fermé. »
Un préavis de grève a été déposé par la CGT pour le samedi 17 septembre, premier jour des Journées européennes du patrimoine. Dans cet appel, le syndicat s’oppose à la fermeture des musées et réclame notamment le remplacement des personnes parties à la retraite ainsi que le renforcement des équipes par des vacataires. « On y sera toutes, c’est très important pour nous », assure Lorène. Mais cette dernière ne se fait guère d’illusions : « On verra comment ça va évoluer. Ça commence par la culture, mais ça risque de s’étendre vers les autres services », affirme-t-elle.
Corentin Chabot
Édité par Louise Llavori
*Les prénoms ont été modifiés. Soumis à un devoir de réserve par la municipalité, les personnes interrogées n’ont pas souhaité apparaître dans l’article.
Après presque 30 minutes d’attente, Altana Mage se trouve enfin devant une pompe à essence. Dans cette station-service à l’est de Strasbourg, proche de la frontière allemande, les voitures ne cessent de défiler. Cette mère célibataire est allemande. Elle habite à Rheinau, une petite ville située à environ 17 kilomètres de Strasbourg. Elle se rend en France régulièrement pour faire le plein d’essence - depuis que les prix y ont été réduits. Ce mercredi matin, le litre d’essence sans plomb est vendu à 1,44 euros, le gazole à 1,78.
Depuis le 1er septembre, l’Etat français a renforcé la remise à la pompe, la faisant passer de 18 à 30 centimes par litre. Le même jour, en Allemagne, les remises gouvernementales se sont arrêtées. La différence des prix entre les deux pays est frappante. «J’économise plus de 20 euros à chaque plein», souligne Norbert Weiss, un autre automobiliste allemand. À Willstaett, son village, le litre lui aurait coûté 2,05 euros - une différence de près de 60 centimes par litre. Avant de franchir la frontière, le technicien de 63 ans n’hésite pas à comparer les prix en ligne. Cela fait presque cinq ans qu’il n'est pas venu en France pour faire le plein, habituellement toujours moins cher en Allemagne. Depuis début septembre pourtant, il revient régulièrement.
«En France au moins, l'État s’engage vraiment face à l’inflation»
Une demande en hausse, renforcée par une ristourne supplémentaire dans la station frontalière, a vite conduit à une rupture de stock dès samedi. Les cuves d’essence étant de nouveau remplies ce mercredi, Altana Mage et Norbert Weiss ne sont pas les seuls Allemands qui ont fait le trajet en France ce matin. Deux tiers des voitures dans la file d’attente ont des plaques allemandes. Quelques-unes sont aussi immatriculées en Belgique. Étudiants, retraités, ingénieurs ou vendeurs, tous se pressent pour économiser quelques dizaines d’euros. Altana Mage ouvre le bouchon du réservoir, prend le pistolet et appuie sur la gâchette. Silence, rien ne se passe. «Ça ne marche pas. Il n’y a plus d’essence?», demande-t-elle en plissant le front. «Ce n’est pas possible.» Un automobiliste allemand, vient voir ce qu’il se passe. Il craint, lui aussi, de retourner en Allemagne sans essence. Après cinq minutes, le soulagement est palpable : il fallait attendre que la distribution soit autorisée par la caissière.
«Franchement, c’est dur», confie l’apprentie et mère de 25 ans, tuyau à la main. L’Allemagne souffre d’une inflation de huit pour cent. «Si je n’avais pas mes parents qui m’aident, je ne saurais pas comment payer mes factures», insiste la jeune femme. Norbert Weiss explique, lui, qu'il a coupé son chauffage au gaz et utilisera son poêle à bois, quand ce sera nécessaire. «Il faut s’adapter, sinon on est dans le pétrin.» Même écho chez un autre automobiliste, qui se plaint vivement du gouvernement allemand. «En France au moins, l'État s’engage vraiment face à l’inflation», abonde-t-il. Altana Mage a enfin rempli le réservoir de sa voiture. «Quel stress», lâche-t-elle, en se dépêchant de retourner dans son véhicule. Derrière elle, vingt voitures attendent encore leur tour.
Lucia Bramert
Édité par Audrey Senecal
Mercredi 14 septembre, deux individus ont été jugés pour un vol de smartphone commis à la gare de Strasbourg en juillet dernier. Le tribunal les a condamnés à 8 et 5 mois de prison ferme, malgré leurs tentatives de dédouanement réciproques.