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UE-Moldavie : les eurodéputés envoient un signal politique fort

Le Parlement a souhaité envoyer un message politique à Chisinau, en saluant les nombreux efforts européens de la Moldavie, pays candidat à l’adhésion.

Cet état d’Europe centrale a accueilli depuis le début de la guerre en Ukraine plus de 400 000 réfugiés, « plus que n’importe quel autre pays de l’UE, si on rapporte ce chiffre à sa population », a rappelé l’eurodéputé roumain Mureşan Siegfried (PPE, droite). Largement saluée par l’ensemble des parlementaires, la solidarité du peuple moldave a été interprétée comme un signal d’adhésion à « l’esprit de l’UE ». « À travers ses citoyens, le pays a rendu claire son ambition européenne et a eu le courage d’assumer ses valeurs européennes dans une situation politique qui menace sa sécurité nationale », a tenu à souligner Tudorache Dragoş (Renew, libéraux). Il a ainsi rappelé les explosions qui ont secoué l’enclave moldave pro-russe de la Transnistrie, le 25 avril. 

Dans ce contexte, les eurodéputés ont enjoint la Commission à accélérer son évaluation sur la demande d’adhésion. « Nous souhaitons que l’avis soit donné très rapidement au Conseil » , a déclaré Picula Tonino (S&D, sociaux-démocrates). « La Commission s’est fixée l’horizon des 24 et 25 juin prochains », a précisé le commissaire Olivér Várhelyi.

Avec la hausse des prix des matières premières et de l'énergie, le pouvoir d'achat des Européens est affecté par la guerre d'agression de la Russie en Ukraine. © Victor Topenot

Les électeurs européens pourraient avoir un deuxième bulletin de vote pour les élections européennes de 2024. © Khélian Yousfi

Protection des minorités religieuses : un rapport qui n'arrive pas à mobiliser

« Je pense que ce rapport remplit son rôle », a soutenu, mi-figue mi-raisin, Karol Karski (ECR, ultraconservateurs), chargé d'une résolution sur la persécution des minorités. Son but était d’attirer l’attention sur les atteintes à la liberté de croyance. Cependant, le rapporteur se dit lui-même déçu. Selon lui, de nombreux groupes parlementaires ont vidé le texte de sa substance.

Le rapport dresse un portrait des violences sans détailler les pays où elles sont commises ou les groupes qui sont le plus pris pour cible. Karol Karski a donc tenu, dans sa présentation, à donner des éléments qui n’apparaissent pas dans le rapport final. Selon lui, les chrétiens seraient le groupe le plus persécuté, devant les musulmans puis les juifs. Au contraire, l’Espagnole Soraya Rodriguez-Ramos (Renew, libéraux) s'est dit satisfaite. Pour elle, le texte se devait d’aller « au-delà de la foi » en condamnant toutes les persécutions, comme celles visant le personnes LGBT, et sans hiérarchiser les répressions subies. 

Un plan pour le mix énergétique

C’est d’ailleurs ce que demandent certains groupes politiques à la Commission européenne. L’extrême-gauche souhaite que dans le deuxième plan visant à rendre l'Europe indépendante des combustibles fossiles russes d’ici 2027 (REPowerEU), l'exécutif européen affiche un nouvel objectif de 50% d’énergies renouvelables d’ici 2030. La droite européenne (PPE, droite) est moins ambitieuse. Elle défend un objectif à 45%. Car le PPE n’oublie pas l’uranium, affirmant qu’il a un rôle important à jouer. « Il faut impérativement demander aux Etats membres de ne pas fermer leurs centrales nucléaires, en particulier la Belgique et l’Allemagne », affirme François-Xavier Bellamy (PPE, droite). Selon l’eurodéputé, « il ne faut pas passer dans la dépendance à d’autres sources de gaz naturel ».

Pour se passer le plus rapidement possible des énergies fossiles, un autre levier est dans les mains de l’UE : l’efficacité énergétique, qui permet de jouer sur la consommation. De nouvelles propositions pourraient aller dans le sens des économies d’énergie dans le prochain volet de REPowerEU. Les eurodéputés regrettent cependant un manque de discussions autour de ces sujets. Une frustration que partage Nicolas Berghmans, chercheur à l’Iddri: « L’avantage législatif de l’efficacité, c’est la possibilité d’appliquer des normes à tous les États membres ». Ce que l’Union pourrait le plus rapidement mettre en place.

 

Baptiste Candas et Quentin Celet

Des écologistes de plus en plus inquiets

Ces alternatives aux énergies fossiles inquiètent les députés écologistes et socialistes, qui doutent de la capacité de l’Union Européenne à atteindre ses objectifs climatiques. Dans le Pacte Vert, la Commission s’est engagée à respecter une part minimale de 40% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique global, pour la sortie progressive des énergies fossiles. Un objectif rappelé par les eurodéputés : « Notre autonomie ne se fera pas si l’on ne sort pas du fossile », a déclaré l’eurodéputé socialiste Nicolás González Casares (S&D, sociaux-démocrates) en session.

L’eurodéputée Marie Toussaint (Verts/ALE, écologistes) a tenu à préciser les dernières recommandations du GIEC : « il faut cesser de construire des infrastructures gazières et il faudra en fermer certaines avant retour sur investissements ». La Commission se veut rassurante. Pour elle, ces infrastructures gazières seront réutilisées à l’avenir pour l’acheminement de biométhane et d’hydrogène vert. Mais du point de vue des scientifiques, parmi lesquels l’institut de recherche Iddri, « les technologies utilisant de l’hydrogène vert ne représentent pas une solution déterminante à horizon 2030 ». L’organisme insiste sur le fait qu’il est « impératif d'accélérer les ambitions dans les énergies renouvelables ».

« Il faut à tout prix éviter les plus graves conséquences pour l’hiver prochain », a alerté la Commissaire européenne à l’Énergie Kadri Simson, lors d’une session de questions/réponses au Parlement Européen (voir encadré). À l’heure de l’adoption d’un embargo sur le pétrole russe, l’urgence de reconsidérer les approvisionnements énergétiques européens à court-terme se fait ressentir dans les institutions européennes.

Pour s’extraire de sa dépendance - en 2021, 45% du gaz importé dans l’UE était russe - , la Commission a décidé de se tourner vers les autres fournisseurs de gaz naturel. Elle mise sur la construction de nouveaux terminaux méthaniers d’ici 2 ans, qui permettront l’acheminement de plus de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de pays tiers (Etats-Unis, Qatar, Algérie). L’Union a aussi annoncé avoir remis dans les tuyaux des projets de gazoduc, comme celui de Midcat devant relier la péninsule ibérique au reste de l’Europe, qui avait été abandonné en 2019. Cela pour remédier aux lacunes du transport du gaz en Europe, qui condamne encore certains pays ne disposant pas de terminaux à la dépendance énergétique aux puissances extérieures.

Le Parlement européen s’est une nouvelle fois concentré sur le cas de Varsovie et de Budapest, accusées de violer les valeurs de l’Union européenne. Une résolution a été adoptée le 5 mai. Malgré l’accueil que ces États font aux réfugiés depuis la guerre en Ukraine, les députés somment les gouvernements européens d’aller plus loin dans les sanctions.

Les sanctions prises contre la Russie ce mercredi par l’Union Européenne visent à un abandon progressif des hydrocarbures russes. À la recherche d’alternatives gazières, les eurodéputés poussent l’UE à aller plus loin dans ses objectifs écologiques.

 

Les partis nationaux-conservateurs de Viktor Orbán (Fidesz) et Jarosław Kaczyński (PiS - Droit et justice) ont introduit des réformes affaiblissant l’état de droit dans leurs pays. © Wikimédia creative commons. 

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