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Il est rare de croiser des touristes dans les rues de Schiltigheim. Difficile pour la deuxième ville de l’Eurométropole de se faire un nom à côté de l’ogre touristique strasbourgeois. Schilick a pourtant des atouts, dont un riche passé brassicole, peu exploité jusqu’ici.
Il faut s’imaginer un vieux bâtiment, jaune clair, de plus de 20 mètres de haut, surmonté de deux cheminées et d’une enseigne imposante : Brasserie Fischer. À 150 mètres du panneau d’entrée de Schiltigheim, s’affiche déjà le passé brassicole de la cité. La route de Bischwiller commence ici son chemin vers le nord, flanquée de ce qui reste des anciens poumons industriels de la ville : Fischer, mais aussi Quiri, France Télécom, Schutzenberger, ou encore Caddie.
Depuis peu, l’enseigne phare de la brasserie Fischer côtoie un énorme étendard mauve : Cogedim, vous verrez la différence. En une dizaine d’années, la deuxième ville de l’Eurométropole de Strasbourg est devenue un véritable eldorado pour les promoteurs. À tel point qu’aujourd’hui, la municipalité écologiste cherche, tant bien que mal, à réduire le nombre et la taille des projets immobiliers. “En un an, nous avons refusé plus de permis [de construire] que lors des quinze dernières années”, décrit Patrick Maciejewski, adjoint à l’écologie et à l’urbanisme. “20 à 30 permis, petits ou grands, ont été refusés cette année.” Mais il est difficile de stopper des projets lancés par les municipalités précédentes, au sujet de friches dont tout le monde s’accorde à dire qu’il faut les transformer.
À cinq minutes de Strasbourg, la ville de Schiltigheim souhaite développer son activité touristique. Malgré les ambitions de la mairie, les commerçants peinent à croire en un potentiel lucratif.
Les lieux phares de cette histoire sont mis en valeur le long du "parcours du judaïsme", qui invite à arpenter les ruelles de Bischheim, depuis la Maison Waldteufel jusqu’au musée, en passant par la rue de l’École, ancien centre de la vie communautaire juive locale. Un peu plus au nord, le cimetière juif abrite certaines personnalités importantes de la communauté et suscite lui aussi l’intérêt des curieux et amoureux d’histoire.
Nécessité de se régénérer pour subsister ?
À la fin du XVIIIe siècle, environ 40 % des Bischheimois sont juifs, majoritairement ashkénazes, originaires d’Allemagne et d’Europe de l’Est. De nombreuses familles séfarades s’y installent suite à l’indépendance de l’Algérie en 1962.
Aujourd’hui, les juifs de Bischheim, Schiltigheim et Hoenheim dépendent d’un seul rabbin. Des deux synagogues, il n’en reste qu’une à Bischheim sur la place qui porte son nom. Celle de Hoenheim, trop peu fréquentée dès la moitié du XIXe siècle, aurait été vendue il y a quelques années. Le nombre de fidèles pour les trois communes s’est réduit à une cinquantaine de familles. “Les enfants de notre communauté sont depuis allés vivre à Strasbourg”, confie le rabbin de Bischheim, Philippe Cohen. “Les personnes les plus engagées dans la religion veulent avoir une synagogue à côté de chez elles. Strasbourg a l’avantage d’en avoir plusieurs et il y a des écoles juives, ce que nous n’avons pas ici”, souligne encore le religieux.
Tourisme : Schiltigheim veut-elle vraiment sortir de l’impasse ?
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