20 septembre 2015
L'association Les amis Schutzenberger et la brasserie éponyme ont organisé ce samedi des visites des caves de l'usine. L'occasion de communiquer sur le retour de la production brassicole sur le site schilikois.
Après les visites de chacun des trois groupes, les visiteurs ont dégusté les différentes bières de la brasserie Schutzenberger.
Schutzenberger n'est pas morte. C'est le message que veulent faire passer les membres de la brasserie alsacienne et l'association Les amis Schutzenberger. En ce samedi 19 septembre, l'usine alsacienne a exceptionnellement ouvert ses caves au public. Au total, 75 visiteurs ont pu arpenter les galeries souterraines datant de la fin du XIXe siècle. Quatre visites ont dû être organisées dans la journée pour pouvoir répondre à la demande.
« Le but de cette journée est de faire voir que la brasserie n'est pas morte, confie Laurent Schneider, président des Amis Schutzenberger. Fisher c'est mort, ici ça dort. » Plus pour longtemps cela dit. Le réveil de l'usine est réglé pour « le deuxième trimestre 2016 », espère le président de l'association.
Cette reprise de la production s'inscrit dans un projet plus vaste. Marie-Lorraine Muller, actionnaire de Schutzenberger à 95%, souhaite reconvertir les 30 000 mètres carrés de la brasserie à travers un triptyque : brasserie, hôtellerie-spa-cosmétiques, résidence étudiante. Une opération qui pourrait s'élever à « 60 millions d'euros, estime la propriétaire de l'entreprise. Mais des arbitrages doivent encore être faits ».
La journée de samedi a donc été l'occasion pour les membres de l'entreprise d'informer les visiteurs sur le futur de Schutzenberger. Nelly Aeschelmann, employée depuis décembre dernier, a revêtu pour l'occasion son tailleur noir. Dans le bâtiment situé à l'entrée de la brasserie, c'est elle qui mène la séance de dégustation des bières alsaciennes. « La fermeture en 2006 a fait grand-bruit, constate-t-elle. Les gens se sont dits que c'était fini. Aujourd'hui, beaucoup sont étonnés que des bières Schutzenberger soient encore commercialisées. Pourtant, la bière est brassée dans l'usine Licorne de Saverne depuis 2012. »
Ainsi, les explorateurs du jour ont pu renouer avec l'industrie historique de Schiltigheim. À l'image de Bruno Schima, Strasbourgeois, la soixantaine : « À l'époque, j'avais fait un projet d'études lorsque j'étais en école d'architecture. Je m'intéresse beaucoup au tissu industriel de Schiltigheim, donc cette journée était une opportunité. »
Des jeunes étaient également présents dans les rangs, attachés au patrimoine de la région. Noémie Schweyckart raconte que dans les années 2000, la bière Schutzenberger était celle que buvait son père. « Il nous disait : buvez de la Schutzenberger, il faut les sauver. » Un moment d’autant plus symbolique pour la jeune femme qui, quinze ans après, déguste la fameuse mousse schillickoise dans le jardin de l’usine en réhabilitation, en compagnie de deux amis.« On est très fiers de savoir qu’on va de nouveau brasser à Schillick », se réjouit-elle.
Pour Marie-Lorraine Muller, l'objectif de la renaissance de Schutzenberger est de « créer du lien intergénérationnel autour de la bière ». Mission réussie ce week-end.
Hélène Gully, Benjamin Hourticq