En avril 2023, des trains-navettes ont à nouveau assuré des liaisons entre la gare centrale de Strasbourg et Krimmeri-Meinau. Grâce au développement du Réseau express métropolitain européen (Reme), les fans du RCSA ont pu venir en train pour encourager leur équipe lors de la réception d'Ajaccio. Une tarification spéciale a été proposée pour les supporters. À chaque billet aller acheté, le billet retour à sa destination d’origine était de 1 euro. Une opération qui a encouragé 300 personnes à opter pour ce moyen de transport.
Entre la Région, l’EMS et le Racing, une réflexion est en cours pour voir dans quelle mesure il est possible de relancer une expérimentation similaire pour valider le dispositif d’ici la fin de l’agrandissement du stade.
Au numéro 50 de la rue de la Canardière, plus besoin de clefs ou de sonnette pour entrer. Au rez-de-chaussée, deux portes blindées bloquent l’accès aux appartements. Inutile de toquer, ils sont vides. "Ici c’est la catastrophe, on n’est plus que trois locataires", souffle Malika El Mouïchui, installée avec son mari depuis 1980. En 2019, ses voisins et elle ont appris la destruction programmée de leur barre d’immeuble, les 50-52-54-56-58 et 60 rue de la Canardière. Il ne leur a pas été annoncé d’échéance précise. Le bâtiment de quatre étages sera remplacé par des logements neufs. Des travaux qui s’inscrivent dans le Projet de renouvellement urbain (PRU) initié par la Ville et l’Eurométropole de Strasbourg. Depuis ce moment-là, dans un ensemble qui s'est peu à peu vidé de ses occupants, les derniers habitants demeurent dans l’incertitude. In’li, leur bailleur privé, examine leurs dossiers, mais n’est pas en mesure de dire où ils seront relogés, ni quand.
Derrière le stade de la Meinau, des supporters assistent tous les jours aux entraînements du Racing. La création de nouveaux vestiaires les a éloignés des joueurs. Ces habitués espèrent conserver les rapports privilégiés qu'ils entretiennent avec les professionnels.
En lien avec les travaux d’extension du stade, la Région et l'Eurométropole de Strasbourg souhaitent aussi augmenter l’offre de trains lors des rencontres sportives organisées à la Meinau. "La gare doit devenir un pôle d’échange multimodal, c’est-à-dire qu’elle doit permettre à beaucoup de spectateurs de l’utiliser. On veut favoriser les trains par rapport à la voiture", expose Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole.
"Les soirs de match, les gens peuvent venir en train mais ne peuvent pas repartir après car la SNCF ne dessert plus à ce moment-là", déplore Abdelkarim Ramdane, élu référent du quartier de la Meinau. Cette problématique donne du fil à retordre à Valérie Schneider, responsable de l’organisation de l’offre ferrée de la Région : "Les lignes de train sont complexes à monter à cause de l’officialisation tardive de l’horaire des matchs, du trafic déjà important de TER, Fret et TGV sur l’axe TER 200."
Connu comme le loup blanc à la Plaine des Bouchers, Jean-Marc Kohlmann achète, revend et loue des biens depuis trente ans. Son empire pèserait plusieurs dizaines de millions d’euros.
Au-delà des usagers réguliers, la gare Krimmeri accueille aussi les supporters du Racing club de Strasbourg Alsace. Pour preuve, la déco. Les murs sont couverts de bleu et blanc et une frise chronologique retrace les étapes clés de l'histoire du club. Les soirs de match, les spectateurs n’ont que six minutes à pied pour rejoindre le stade de la Meinau.
Le train pour fluidifier le trafic routier
Un projet de nouvelle école qui inquiète
Près du stade, un nouveau groupe scolaire est en construction. Le projet, qui doit ouvrir à la rentrée 2025, est porté par la Ville de Strasbourg pour un coût total de 18 millions d’euros. Dotée de 18 classes, huit en maternelle et dix en élémentaire, la nouvelle école doit désengorger celles du Schluthfeld et du Neufeld situées au Neudorf. Elle accueillera également des enfants issus du quartier des Villas, dont l’établissement de secteur est aujourd'hui le groupe scolaire de la Meinau.
"La Ville nous dit qu’elle va essayer de réfléchir à conserver la mixité sociale dans notre école. On est forcément un peu inquiet, mais on attend de voir le résultat", confie Emmanuel Schmitt.
Arthur Guillamo et Kenza Lalouni
Dans la barre d’immeubles promise à la destruction rue de la Canardière, In’li, bailleur privé, tarde à proposer des solutions de relogement. Les derniers habitants attendent dans un bâtiment délaissé, sans certitude de pouvoir rester dans leur quartier. Initié en 2019, un Projet de renouvellement urbain (PRU) prévoit de remplacer les bâtiments vétustes par du logement neuf.