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Profil des demandes d'hébergement au 115 du Bas-Rhin en 2020 (Source SI-SIAO). © Rémi Casalis

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La boulangerie Gare'mandise connaît le succès commercial.

© Adélie Aubaret

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L'hôtel Graffalgar s'est réinventé en 2015. © Camille Perriaud

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©Adélie Aubaret 

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Rozenn Droual et les participants de l'atelier du jour © Julie Arbouin

À eux trois, ils totalisent 1 700 places de stationnement. Soit 27% de l’offre du centre-ville de Strasbourg, c’est-à-dire les parkings de la Grande-Île et du centre commercial des Halles. 

Les mues de la rue Kuhn. © Adélie Aubaret et Camille Perriaud

À Strasbourg, lassociation Stimultania simplique dans la vie du quartier Gare au profit des habitants. À travers des expositions, des ateliers et des projets, elle cherche à éduquer par limage.

Mobilisation citoyenne et entraide 

Une femme âgée se penche et leur tend une baguette de pain. Quelques minutes plus tard, un jeune homme en costume-cravate ne manque pas de les saluer. “Les gens nous connaissent”, raconte Enzo. Au cœur du quartier, une réelle entraide se dessine. “On va échanger notre monnaie chez le coiffeur, se réchauffer au kebab et le gérant de l’épicerie s’arrange toujours quand il nous manque quelques centimes”, poursuit-il.

La solidarité existe même entre les sans-logis. Les dons de nourriture sont réguliers : quand l’un d’entre eux a des restes, il n'hésite pas à les donner aux autres. C’est l'occasion de discuter et de se soutenir mutuellement. Le soir, Alain quitte son emplacement rue du Maire-Kuss pour aller à la rencontre de ses amis : “Au fond, c’est aussi un moyen de se maintenir en vie et de s’assurer que l’on est toujours là.” 

La mort reste omniprésente dans la rue et Guillaume Keller-Ruscher, président de l’association Grains de sable - Collectif des morts de la rue d’Alsace, en a fait son combat. Chaque année, le travailleur social comptabilise les sans-abris décédés dans l’espace public. Depuis janvier 2022, 24 ont péri à Strasbourg. “La rue détruit la santé, l’espérance de vie y est de 48 ans.” Alain a 48 ans. 

Rémi Casalis et Esther Suraud

Au-delà de la distribution alimentaire, c’est aussi l’occasion de créer des liens et de prendre en compte les besoins de chacun. “C’était bien une paire de chaussures en 42 qu’il te fallait ?”, demande Xavier à un homme emmitouflé dans une couverture le long du quai Saint-Jean. Un peu plus loin, dans la rue du Maire-Kuss, les passants, valises à la main, pressent le pas. Enzo, Elie et Capsule, leur chien, sont assis sur un carton à proximité d’un distributeur de billets. Un emplacement de choix pour faire la manche.

Le jeune homme de 25 ans, bonnet vissé sur la tête, porte une barbe de trois jours et une doudoune chaude sur les épaules. Elie, 22 ans, a le visage rehaussé d’une frange brune et courte qui dénote de ses longueurs rousses. Le couple est à la rue depuis plus de cinq ans. Lui, par convictions anarchistes, elle, par contrainte après avoir quitté le foyer familial. Ils ont arpenté les rues de Lyon, Metz ou encore Besançon, mais, selon eux, Strasbourg est la ville la plus accueillante. 

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