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Les étudiants de l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) de Strasbourg ont vécu la crise sanitaire en première ligne. Si la plupart d’entre eux ont confirmé leur vocation, la gériatrie, elle, peine toujours à recruter.

Tifenn Leriche et Victor Topenot

©Pierre-mickaël Carniel et Matei Danes

Pierre Bazin et Suzie Bernard-Meneguz

©Pierre-Mickaël Carniel et Matei Danes

Rachat des parts d’héritage à la fratrie, soumission aux tarifs des grossistes et flambée des prix du foncier ont eu raison de dizaines d’exploitations après la Seconde Guerre mondiale. Dans La Robertsau, côté village, Bernard Irrmann l’assure: “Planter des légumes sur des terrains de cette valeur relève quasiment de l'héroïsme", quand il serait si rentable de les vendre. Si l’on peut encore savourer quelques poireaux du terroir, impossible en revanche d’acheter une tulipe ou un dahlia robertsauviens chez les nombreux fleuristes du quartier. Une situation que regrette Marie Leleu, gérante de la boutique Au gré du vent: “On adorerait faire plus de local, d’autant qu’il y a de plus en plus de demande.”

Lisa Ducazaux et Louise Llavori

Cette fidélité n’empêche pas Jean-Pierre Andrès d’être pessimiste: “Le métier est beau, mais pour les petits producteurs, il n’y a pas de futur. On n’est pas soutenus.” Il déplore la mauvaise répartition des aides agricoles: “Le mec qui a 500 hectares de maïs, on lui donne un tracteur par an s’il le faut.” Au point qu’il se dit soulagé qu’aucun de ses enfants ne prenne sa relève. 

À l'intérieur, Laurence, en grande discussion avec Isabelle à la caisse, termine de ranger navets et poivrons dans son sac. Si elle vient chez Andrès, c’est aussi pour “encourager les maraîchers qui fournissent ce travail à continuer”.

Isalia Stieffatre et Dorian Mao

En mars dernier, ils ont agrandi leur espace de vente directe. L’ancienne cabane de 20 m² a cédé sa place à une nouvelle boutique de 60 m². À l’intérieur, Zoé, la vingtaine, évolue entre les rayons un sac de randonnée sur le dos. “Avec mon copain, on a quasiment arrêté d’aller au supermarché pour acheter des légumes”, confie-t-elle, en soulignant la bonne qualité des produits. “Ils sont moins chers que dans des enseignes comme Naturalia”. 

D’après Laetitia, le bio est “un point central” pour des clients “toujours plus exigeants” quant à la qualité et l’origine des produits. “On sait d’où vient ce qu’on mange”, affirme une habituée originaire de la Robertsau, avec de quoi faire une fondue de poireaux dans son panier.

Dans le quartier de Strasbourg le plus fourni en jardins familiaux, Céline et Ednalva perpétuent la tradition de faire pousser leurs légumes.

À la Robertsau, le patrimoine maraîcher subsiste grâce à deux exploitations: Le Jardin de Marthe et celle de Jean-Pierre Andrès.

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