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“C’est dans les friches [industrielles] qu’on trouve le plus de biodiversité”, explique Sébastien Heim, patron de l'entreprise Hymenoptera, basée à Obersteinbach, qui conseille les entreprises et les municipalités dans la création de biotopes. “Comme il y a moins d’interventions humaines, on y trouve beaucoup plus de fleurs que dans des prairies grasses riches en engrais”, note-t-il.

Un constat que partage Marie-Madeleine Leroy, enseignante à la retraite désormais membre de la LPO et d’Alsace Nature. Devant la friche de l’ancien hôtel À l’écluse du Rhin, la militante note la présence de sureau, mais aussi de buddleia, une plante invasive “dont raffolent les papillons”. Le lieu constitue un “abri idéal pour les oiseaux et les rongeurs, qui peuvent se nourrir de graines et s’abriter dans les recoins du jardin”, s’enthousiasme-t-elle. 

Les Ehpad et la gériatrie ont mauvaise presse

Pour ses prochains stages, Alyssia souhaite découvrir le métier d’infirmière en bloc opératoire et d'infirmière anesthésiste.

Sophie exerce au pôle maternité de la clinique Sainte-Anne où 38 sages-femmes ont fait naître 2 084 bébés en 2019. Laurence, elle, est la première praticienne libérale du quartier de l’Ill. Elle assure un suivi de proximité à la Maison urbaine de santé (MUS) depuis 2020.

La zone Seveso, une biodiversité à part

En suivant les berges vers l’est, le quai Jacoutot - long de 3,5  kilomètres - croise la rue de Rouen. À gauche, la route mène au cœur de la Robertsau; tout droit, le quai file vers le port aux pétroles, bordé par une trentaine de platanes parfaitement alignés. Ce site est classé Seveso du fait du stockage de liquides inflammables et de produits toxiques, ce qui entraîne la mise en place de mesures de sécurité supplémentaires. Dans le cadre du Plan de protection des risques technologiques (PPRT), les parcelles les plus proches des structures dangereuses ont fait l’objet de mesures d'expropriation. C’est le cas des anciens terrains de la compagnie française de navigation rhénane. Ses espaces à l’abandon laissent proliférer séneçons du Cap, lierre, clématite des bois qui grimpent le long des clôtures abîmées.

 “C’est dans les friches [industrielles] qu’on trouve le plus de biodiversité”, explique Sébastien Heim, patron de l'entreprise Hymenoptera, basée à Obersteinbach, qui conseille les entreprises et les municipalités dans la création de biotopes. “Comme il y a moins d’interventions humaines, on y trouve beaucoup plus de fleurs que dans des prairies grasses riches en engrais”, note-t-il.

Une profession en déclin

En l’absence de ses principaux protagonistes, la fête de la Saint-Fiacre se résume aujourd’hui à une messe annuelle suivie d’un vin d’honneur. La célébration a attiré 200 participants en 2019, dont la plupart ne sont plus du métier. “Aujourd’hui, comme il y a beaucoup moins de maraîchage, tout le monde peut être membre, même ceux qui n’ont pas de jardin”, admet Jean Grieneisen. Ils ne sont en effet plus que deux maraîchers et deux horticulteurs installés dans le quartier le plus septentrional de Strasbourg

Les cliniques privées sont moins impactées par le phénomène, estime Sophie. À Sainte-Anne, plus particulièrement, le pôle maternité a bénéficié de trois millions d'euros de travaux de rénovation qui ont amélioré les conditions de travail du personnel et le confort des patientes. L'établissement compte désormais cinq chambres kangourous, réservées aux enfants nécessitant des besoins particuliers, pour "préserver le cocon familial, renforcer les liens parents-enfant et éviter la dispersion des soins". 

De plus, la puériculture et la pédiatrie se sont rapprochées des sages-femmes. Pour Sophie, cette collaboration entre les équipes est une "bonne chose". "Quand on se trouve face à un manque d'employés, ça permet de compenser". Sophie considère que la principale source de reconnaissance vient des parents, car “c’est toujours un instant miraculeux de contribuer à la naissance d’un enfant”. Ce qui lui fait dire : "Je suis très bien là où je suis".

*Le prénom a été changé

Une confrérie fondée en 1751

Chaque deuxième dimanche de septembre à l’église catholique Saint-Louis, la Robertsau célèbre encore sa tradition horticole lors de la Saint-Fiacre. Cet hommage rendu au patron des maraîchers fut longtemps “l’événement de la rentrée”, selon Jean Grieneisen, actuel président de la confrérie Saint-Fiacre. Fondée en 1751, celle-ci regroupait les plus grands jardiniers de la ville. “Ses membres se réunissaient pour promouvoir le maraîchage, les fruits, les légumes et les fleurs par différentes manifestations”, ajoute-t-il. “La fête de la Saint-Fiacre, c’était le grand moment, c’était vraiment quelque chose de très solennel”, se souvient Bernadette Koepf. Elle y a d’ailleurs rencontré Charles, son mari, dans les années 60, après y avoir participé toute son enfance. “On portait les petits paniers, on tirait les chariots, on poussait les brouettes”, raconte-t-elle, amusée.

Les étudiants font preuve de résilience

Le psychiatre Dominique Mastelli, responsable du dispositif  “CoviPsy67”, une cellule d’écoute mise en place en mars 2020 pour les soignants, relève que les étudiants ont été les plus en difficulté face à la crise sanitaire. “Ils cumulent deux facteurs de risque: une mauvaise représentation de la mort et un déplacement hors de leur cadre habituel.” Troubles du sommeil, impatience, hypervigilance, syndromes d’évitement, stress… autant de symptômes que les élèves qui ont sollicité le dispositif ont développés selon lui. Le psychiatre explique que la souffrance est venue d’un manque de moyens pour agir sur le terrain et d’un changement de cadre radical et soudain pour des jeunes dont c’était parfois la première expérience professionnelle. Malgré cela, certains élèves se sont engagés volontairement. “Il est plus traumatisant d’être inutile que de se confronter à des choses dures”, assure le praticien.

Malgré son expérience, Alyssia n’a jamais remis en question son projet professionnel:  “Ma détermination m’a fait tenir le coup. Le soutien de ma famille et de mes amis aussi. Et l'équipe avec qui je travaillais nous appelait ‘nos étudiantes warriors’. Ça revalorise.” Désormais, c’est elle qui motive ses camarades: “Quand je vois arriver des première année, j’essaye d’avoir un discours rassurant, de leur montrer ce qu’ils vont apporter et que ça peut être une profession valorisante.”

Une fauche qui fâche 

Au bout du quai, le port aux pétroles a recours à des fauches régulières pour se prémunir des incendies. Elles ont lieu trois fois dans l’année: “une au printemps, la coupe de sécurité, une fin juin-début juillet, la fauche de propreté, et enfin la fauche hivernale”, regrette Marie-Madeleine Leroy. Animaux pris au piège, perte de fleurs pour les insectes pollinisateurs: la coupe “nuit à la biodiversité”, justifie la militante. 

En première ligne pendant la crise

“On ne va pas se mentir, les conditions de travail sont difficiles”, admet Alyssia, qui entame sa troisième et dernière année de formation. Au plus fort de la pandémie au printemps 2020, et à seulement 17 ans, l’étudiante en première année s’est portée volontaire pour être aide-soignante en Ehpad. L’expérience a été brutale. Au contact des personnes âgées, “on entend beaucoup de choses, on entend ‘je suis seul, je vais peut-être mourir sans voir mon enfant’, et ça m’a fait me sentir très mal parce que qu’est-ce qu’on peut répondre à ça?” La crise sanitaire a impacté durement sa promotion (2019-2022). Sa camarade Cécile* garde un souvenir douloureux de la période. “J’étais en rupture psychologique”, avoue la jeune femme, réquisitionnée par tirage au sort dans un service de pneumologie en novembre 2020. Comme elle habitait seule, le risque de contaminer des proches était faible. “Du coup on me faisait entrer dans les chambres des patients Covid”, raconte-t-elle. Dans cette “promotion Covid”, d’autres n’ont pas tenu le choc et ont demandé à suspendre leur formation, constate Muriel Lou Moha, directrice adjointe de l’Ifsi strasbourgeois.

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