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Vallée du Jourdain : les agriculteurs amers face à la raréfaction de l'eau

25 mai 2024

Vallée du Jourdain : les agriculteurs amers face à la raréfaction de l'eau

Dans cette région de la Jordanie située aux frontières avec la Syrie et Israël, l’eau a toujours été une ressource abondante. Mais depuis une vingtaine d’années, les producteurs d’agrumes font face, comme le ...

Dans les quartiers d'Amman, l’eau comme source d’inégalités

25 mai 2024

Dans les quartiers d'Amman, l’eau comme source d’inégalités

En Jordanie, le manque d’eau est vecteur d'inégalités diverses. Y compris dans la capitale Amman, où les habitants sont contraints d’adapter leurs habitudes de consommation en fonction de leurs moyens.

Si l’avenir de la Jordanie en tant que décor de films étrangers s’annonce plus que radieux, son cinéma local n’aura pas de pavillon au Marché du film de Cannes 2024, seulement un simple poster de promotion, faute de moyens. « Nous avons décidé d’être plus présents au Marché international des programmes de télévision. Il fallait faire un choix », justifie Bachar Abu Nouar de la Commission royale. Une première en dix-huit ans qui complique l'exportation des films jordaniens. Une dynamique que regrette Mahmoud Massad. Pour lui, « c’est comme pour le sport, le gouvernement ne fait rien pour que la Jordanie ait une existence propre en culture. » 

Marine Fersing

Al-Wehdat, club de football des Palestiniens de Jordanie, vit une saison compliquée. © Baptiste Huguet

Stade international d’Amman, le 19 mai. Pour leur dernier match de la saison, les footballeurs d’Al-Wehdat (« unité » en arabe) remportent une large victoire devant Sahab (6-2). Mais dans les tribunes de ce stade de 25 000 places, le plus grand du pays, seules quelques dizaines de supporters s'inquiètent, sans entrain, du sort de la partie. Les frappes sèches et les occasions de buts sont accompagnées d’un silence pesant. Troisième du classement, l’équipe ne pouvait plus remporter le titre national et n’avait donc plus rien à espérer de cette ultime rencontre. L’origine de la désertion des milliers de fadas du club est pourtant moins d’ordre sportif que politique.

Les prémices du divorce remontent au 24 octobre, quelques semaines après l’attaque du Hamas et le début de la guerre. Ce soir-là, la Coupe d’Asie est au menu avec la réception des Irakiens d’Al-Kahrabaa SC. Pris aux tripes par les bombardements sur Gaza, les ultras des Géants verts, le surnom des joueurs d’Al-Wehdat, déploient des banderoles de soutien à leurs « frères » palestiniens. Cette prise de position est condamnée par la Confédération asiatique de football, qui prohibe tous messages « à caractère politique ». Une amende de 10 000 dollars (9 200 euros), est infligée à Al-Wehdat, avant d’être réduite à 2 000 dollars, en appel, le 27 mars. 

Pour protester contre cette sanction, les supporters boudent leur virage : « La défaite contre nos ennemis jurés d’Al-Faisaly, quatre jours plus tard, a achevé le moral des fans », soutient Mahmoud Ayach, le leader d’un des mouvements de supporters et créateur d’un compte Instagram à la gloire de l’équipe, suivi par 52 000 personnes. Al-Faisaly est l’autre grand club d’Amman : le plus populaire et le plus titré de Jordanie. Une longue histoire empreinte de violence parasite les matchs entre Al-Wehdat et Al-Faisaly, qui incarnent la rivalité entre Palestiniens réfugiés et Jordaniens natifs.

L’identité palestinienne comme raison d’être

La création du Al-Wehdat SC va de pair avec le destin des réfugiés palestiniens d’Amman. En 1956, ils abandonnent leurs tentes et construisent des maisons en pierre dans leur camp d’Al-Wehdat, au sud d’Amman. Le club de football voit le jour dans la foulée. Depuis, l’écrasante majorité des acteurs du club, du comité directeur aux joueurs, en passant par les fans, sont des Jordaniens d’origine palestinienne. D’abord médiocre, l’équipe en vert roule désormais sur le football national depuis quarante ans, et ne cesse d’agrandir son armoire à trophées lourde de 53 titres.

Peu connue pour son cinéma, la Jordanie est réputée pour ses avantages financiers et ses paysages qui attirent les productions internationales. Les cinéastes jordaniens, eux, peinent à y trouver leur compte.

Le business avant l’art

Les retombées de l’investissement des productions internationales pour le cinéma local se font malgré tout attendre. S’il existe un fonds annuel de la Commission royale du film pour les projets cinématographiques de la région, doublé par rapport aux années précédentes, il ne reste que de 450 000 JOD (soit 585 000 euros), et finance plusieurs films. « C’est tellement insuffisant. Il couvre à peine plus de la moitié du budget pour un seul film », constate Mahmoud Massad, réalisateur et producteur indépendant. Le budget d’Inchallah, un fils d’Amjad Al Rasheed, premier film jordanien sélectionné à Cannes en 2023, s’élève à un peu plus de 814 000 JOD. Le long-métrage est le fruit d’une co-production franco-jordanienne, les financements étrangers étant « un passage quasiment obligatoire pour les indépendants », selon le réalisateur.

Déjà faible, ce soutien financier est surtout instable. Celui alloué par le gouvernement à la Commission royale oscillant beaucoup chaque année, l’existence des centres cinématographiques et le montant du fonds pour le cinéma régional est régulièrement remis en question. Alors que le cinéma international s’enracine en Jordanie, « les locaux qui réussissent dans les grands festivals ne sont pas reconnus à leur juste valeur au pays », dénonce Mahmoud Massad. Il raconte l’anecdote qu’il trouve « indécente » du réalisateur de Theeb : « En 2016, quand le Bafta [César britannique, ndlr] de Naji Abu Nouar lui a été envoyé, il a été pesé par les douanes. Quelques jours après, Naji a reçu une lettre avec une somme à payer : 97 dinars. Dans le même temps, la Commission royale exempte de taxes les cinéastes étrangers ! »

Monument du football jordanien et ambassadeur de l’identité palestinienne, le club d’Al-Wehdat, basé à Amman, vit une saison 2023-2024 tourmentée. Entre boycott des fans et guerre à Gaza, émerge une nouvelle écurie aux moyens démesurés.

Foot jordanien : le club palestinien d'Al-Wehdat froisse ses supporters

25 mai 2024

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