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Sophia In't Veld durant sa conférence de presse pour présenter le rapport sur la citoyenneté par investissement. © European Union 2022 - Source : EP

En Bosnie, la menace de sécession ravive le spectre du nationalisme

« Nous sommes dans la pire situation depuis la guerre des Balkans », déplore Bogdan Rzońca, eurodéputé polonais (ECR, conservateurs). Mardi 8 mars, à l’initiative de la Commission européenne, les parlementaires ont débattu de la situation en Bosnie. L’État de trois millions d’habitants possède un découpage ethnique et territorial particulier. La fédération de Bosnie et la Republika Srpska (République serbe de Bosnie) sont deux entités qui disposent de leur propre Constitution, mais prennent des décisions conjointes dans certains domaines. Trente ans après la guerre qui a opposé le pays à la Serbie entre 1992 et 1995, Milorad Dodik, président de la Republika Srpska, n’a eu de cesse de marteler un discours sécessionniste. Il veut se détacher des institutions du pouvoir central et disposer de sa propre armée.

Au moment où la Russie envahit l’Ukraine, la connivence entre Milorad Dodik et Vladimir Poutine génère les craintes du Parlement européen. Selon l’eurodéputée néerlandaise Tineke Strik (Verts/ALE), « Milorad Dodik flirte avec le Kremlin. Le conflit ukrainien nous montre que l’UE doit préserver les Balkans de l’interférence russe. »

Alors que depuis 2016, la demande de candidature de la Bosnie en tant qu’État membre est restée lettre morte, la Commission européenne a élaboré un plan en 14 points pour accompagner le pays dans son projet d’intégration. Les récents événements risquent de rendre la perspective d’une adhésion plus lointaine. Depuis 2013, 500 000 personnes ont quitté l’ancienne république yougoslave.

Vers la fin de la vente de la citoyenneté européenne ?

10 mars 2022

Vers la fin de la vente de la citoyenneté européenne ?

Lors de la session plénière du Parlement Européen à Strasbourg, les députés se sont penchés sur les passeports et les visas dorés. Une pratique controversée qui revient dans ...

« Beaucoup d’oligarques Russes achètent leur citoyenneté ou leurs visas dorés et échappent aux sanctions en montrant leur passeport. Cela doit s'arrêter ! » a déclaré Sophia In’t Veld (Renew, libéraux). Le rapport d'initiative de la députée néerlandaise réclame la régulation des « visas dorés », ces pratiques permettant d’obtenir un titre de séjour contre investissement et  l’interdiction de la vente de la citoyenneté européenne, « les passeports dorés ». Le prix de ces programmes vont de 60 000 à 10 millions d’euros et permettent aux grandes fortunes russes d’échapper aux sanctions internationales.

Douze pays de l’Union européenne proposent l’achat d’un titre de séjour et trois vendent leur citoyenneté, à savoir la Bulgarie, Chypre et Malte. Le gouvernement maltais a, d’ailleurs, suspendu le 2 mars son système d’attribution de la citoyenneté contre investissement pour les personnes originaires de Russie et de Biélorussie en réaction à l’invasion de l’Ukraine. 

Charlie Weimers, d’une enquête sur le Covid-19 à une commission spéciale

« Quand j’ai appris que l’argent des Européens avait financé le laboratoire de virologie de Wuhan, je me suis dit qu’il fallait faire éclater la vérité sur cette affaire. » Le député Charlie Weimers (ECR, conservateur) a déposé en septembre 2021 un projet de commission d’enquête auprès des parlementaires. Le Suédois avait un objectif en tête : « une enquête crédible sur les origines du virus ». En effet, l’Union européenne a bien financé le désormais célèbre laboratoire de virologie de Wuhan. « Je pense que c’était une fuite de laboratoire, ils avaient les mêmes conditions de sécurité dans ce laboratoire que chez un dentiste ! », affirme le parlementaire.

Charlie Weimers était surpris, mais la majorité des groupes ont soutenu son idée. Mais quand le projet est revenu dans son bureau, il avait quelque peu changé. Le Parlement européen veut créer une « commission spéciale sur la pandémie du Covid-19 ». Pendant un an, des parlementaires étudieront plutôt l’impact économique, sanitaire ou encore démocratique de la pandémie. 

Pour Charlie Weimers, ce changement est une façon de ne pas froisser les intérêts chinois. Il dénonce l’attitude des institutions, qui ne pourront pas obtenir la vérité de cette façon. Son bureau reste cependant positif, de nouveaux amendements pourraient encore changer la mission de la commission. Celle-ci aura un an pour panser les plaies de la pandémie de Covid-19, et en prévenir de futures.

L’Union européenne à la reconquête de ses citoyens

« Il n’y a pas de démocratie sans les citoyens », martèle Marie-Pierre Vedrenne devant le Parlement européen. La députée française (Renew, libéraux) défend son rapport sur la participation des Européens au sein de l’Union. Un des éléments phares est l'initiative citoyenne, qui fête ses dix ans cette année. Le dispositif permet à tous de proposer des lois à la Commission européenne. Après avoir culminé en 2013, le nombre d’initiatives a baissé ces dernières années. Un constat qui inquiète les parlementaires, qui souhaitent renouer avec les citoyens. Les députés désirent augmenter le nombre de requêtes et mieux les prendre en charge. Pour cela, le site web va être repensé afin de simplifier la procédure en ligne. La rapporteuse Marie-Pierre Vedrenne a rappelé qu’en ces temps de guerre aux frontières de l’Europe, il est d’autant plus important de favoriser l’expression populaire. « Une démocratie courageuse est une démocratie qui assume d’être perfectible », a conclu la députée.

La sensibilisation des jeunes au cœur de la lutte contre le racisme

Les députés européens ont approuvé un rapport qui vise à renforcer la lutte contre le racisme dans les domaines de la culture, de l’éducation, des médias et du sport. Les mesures adoptées doivent notamment permettre aux jeunes d’évoluer dans une société à laquelle ils peuvent s’identifier. Pour la responsable française du rapport Salima Yenbou (Verts/ALE), il s’agit de « motiver les personnes de diverses races et origines ethniques, notamment les jeunes, à poursuivre leurs objectifs personnels. »

À cet égard, l’école est le domaine qui concentre la majorité des propositions des députés. Le rapport plaide pour un enseignement plus approfondi de certains aspects de l’histoire européenne tels que la colonisation, l’esclavage ou l’Holocauste. Il juge ainsi nécessaire que les programmes scolaires proposent une pédagogie plus ciblée « en vue d’une meilleure compréhension des liens entre passé et présent et de l’élimination des stéréotypes qui conduisent aux discriminations actuelles. »

Sur la santé, le Parlement se prononce pour une meilleure cohésion transfrontalière

Après la pandémie vient le temps des leçons. Le mardi 8 mars, les eurodéputés se réunissaient pour voter en faveur d’un renforcement de la coopération transfrontalière dans le domaine de la santé. Développement d’infrastructures sur le territoire de l’Union européenne, incitation aux soignants à exercer en zones rurales ou promotion de l’utilisation de nouvelles technologies dans le secteur médical sont tant de mesures qui visent à réduire les disparités d’accès aux soins. En effet, deux ans de Covid-19 ont mis en lumière des inégalités pour les citoyens de l’Union européenne selon leur lieu de résidence. Les habitants de zones transfrontalières, moins développées ou à faible densité représentent des populations à risque face aux épidémies ou à certaines maladies graves. Une situation jugée « inacceptable » par le rapporteur croate Tomislav Sokol (PPE, centre-droit). Pour pallier ce problème, ce dernier souhaite utiliser différents fonds européens, dont ceux issus de la politique de cohésion pour les allouer au domaine de la santé.

Logiciel espion Pegasus : les eurodéputés lancent une commission d’enquête sur deux États membres

Le Parlement européen a voté la création d’une commission chargée d’enquêter sur l’utilisation du logiciel espion « Pegasus ». Un consortium de journalistes a révélé le 20 juillet 2021 que des chefs d’États, des journalistes et des militants politiques ont été la cible de ce logiciel espion israélien, pour le compte de régimes politiques. La commission d’enquête va se pencher sur le cas de deux États européens épinglés par les révélations des journalistes : la Pologne et la Hongrie. Ces deux pays auraient eu recours au logiciel. Varsovie est accusé d’avoir espionné des adversaires politiques, le régime hongrois de Viktor Orbán aurait mis sous surveillance des journalistes, des propriétaires de médias et des avocats critiques du pouvoir.

La commission parlementaire composée de 38 membres va enquêter sur ces accusations et examiner les lois nationales réglementant les logiciels espions.

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