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L'homme a été reconnu coupable par le tribunal de Strasbourg des faits de vol. Photo Élodie Niclass

C’est une affaire qui semblait sans solution. Ce jeudi 6 février, le tribunal de Strasbourg a ordonné l’admission à l’Hôpital psychiatrique de Bruno M. Les juges qui ont considéré que son discernement était aboli et pas simplement altéré comme l’avait pourtant établi un psychiatre. Une décision rarissime. Visiblement bien connu du tribunal avec 38 mentions pour vol à son casier judiciaire, il était prévenu ce jour-là pour deux larcins à Erstein, celui d’un couteau et d’un parapluie. L’homme, atteint de schizophrénie, avait dû sortir de la salle pour ne pas déranger par ses cris les audiences qui précédaient la sienne. Sa voix de baryton se faisait néanmoins entendre au-delà de la porte de la salle 101 du tribunal de Strasbourg. 

Le 14 janvier 2025, Bruno M. s’introduit chez un habitant de Erstein en pleine journée. Le surprenant dans sa cuisine, l’habitant le tire par la manche pour le faire sortir. Un couteau qu’il vient de subtiliser tombe alors du manteau de Bruno M. Que voulait-il en faire ? Bruno M. dit ne pas s’en souvenir. En mai 2024, il avait également volé un parapluie dans un mode opératoire similaire. “Je voulais me protéger de la pluie”, explique-t-il à la barre. Pour la procureure de la République, Vanessa Estieux, le problème ne réside pas tant dans ses “menus butins” que dans la “manière dont cela se passe”. “Il rentre chez les gens et il les vole”, rappelle-t-elle en revenant sur l’état de choc traumatique dont témoigne l’une des victimes ayant trouvé chez elle un homme d’une soixantaine d’années, boitant et avec un œil blanc. Requérant deux mois d’emprisonnement ferme, la représentante du ministère public a néanmoins estimé que “la place de [Monsieur M. n'était] pas en détention”.

Une décision comme un soulagement

Présente lors de l’audience, Kathy M., la sœur, mais également la curatrice de Bruno M. a fait remonter une certaine fatigue. “Je n’en peux plus”, soupire-t-elle à l’oreille du policier qui l’accueille elle et son frère en salle d’audience. “Il vit chez moi, il dort chez moi et il parle tout le temps la nuit…Je ne peux pas assumer tout ça moi”, s’inquiète-t-elle, visiblement à bout. Interrogée par les magistrats pour savoir si Bruno M. lui disait quand il allait déraper, Kathy M. assure que non. “Je suis au courant quand les gendarmes viennent me voir”, explique-t-elle.

Face à ces délits, Kathy M. a demandé à plusieurs reprises mais sans succès l’admission à l’hôpital psychiatrique de son frère. Selon elle, la schizophrénie de Bruno M. s’est empirée depuis dix mois avec le décès de leur mère. Une période qui correspond également avec la sortie de détention de la maison d’arrêt de l'Elsau de Bruno M. selon son avocat Maître Meyer qui plaide un “cas extrêmement complexe”. “La prison ne veut plus de lui, l'hôpital psychiatrique ne veut plus de lui, le psychiatre ne veut presque plus de lui…La seule solution c’est sa curatrice mais on voit qu’elle aussi est fatiguée”, plaide l’avocat. En ordonnant l’admission de Bruno M. en hospitalisation complète, les juges ont reconnu la complexité de l’affaire. 

Adèle Pétret

Édité par Paul Ripert

L’homme, schizophrène, s’était introduit chez des habitants d’Erstein pour subtiliser un couteau et un parapluie. Jugeant son discernement aboli, ce jeudi 6 février, le tribunal de Strasbourg a ordonné son placement en Hôpital psychiatrique.

38 vols, une situation intenable, la justice va au-delà de l'expertise psychiatrique

06 février 2025

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Moins d’une semaine après, les deux hommes échangeaient par appel téléphonique. Trump a affirmé à cette occasion que Milei était son "président préféré". Il a bien évidemment fait partie de la liste très sélect' de dirigeants d’extrême-droite du monde invités à l’investiture du 47e président américain, le 21 janvier. 

Par ses mesures, Milei continue d’appuyer sa proximité idéologique avec son homologue nord-américain. Alors qu’il souhaite renégocier l’accord entre l’Argentine et le Fond monétaire international pour obtenir de nouveaux prêts, un soutien des États-Unis serait précieux. De plus, de bonnes relations avec la Maison Blanche pourrait l’épargner de nouvelles mesures douanières, dont d’autres pays sud-américains comme la Colombie ont été menacés.

Yanis Drouin

Édité par Liza Hervy-Marquer
 

Le président Javier Milei a annoncé mercredi 5 février se retirer de l’Organisation mondiale de la santé, une semaine après son homologue états-unien. Il a également déclaré vouloir interdire les traitements et chirurgies de transition de genre pour les mineurs transgenres, alors que Trump multiplie aussi les décrets limitant leurs droits. Dans une interview au Point publiée mercredi, le président argentin en rajoute une couche et évoque la possibilité de sortir des accords de Paris sur le climat.

Ces politiques similaires entre les deux dirigeants américains sont révélatrices de la relation qu’ils entretiennent. Lors de sa campagne en 2023, l’Argentin ultra-libéral s’est fortement inspiré du style exubérant de Trump, le poussant à l’extrême. Pour faire valoir ses opinions, il use d’un franc-parler et d’une agressivité qui rappellent le milliardaire à la peau orange. Les cheveux ébouriffés et la tronçonneuse de Milei font écho à l’image tape-à-l’œil du républicain. De surcroît, les deux chefs d’Etat partagent des idées ultra-conservatrices et un climatoscepticisme assumé. 

C’est sans surprise que celui qui est parfois surnommé le "Trump argentin" a soutenu le retour au pouvoir de son homonyme nord-américain. Au lendemain du scrutin du 5 novembre, Javier Milei a été parmi les premiers à féliciter le milliardaire états-unien de son élection, alors même que les résultats n’étaient pas définitifs. À un post sur X (ex-Twitter), est venu se rajouter une vidéo TikTok de félicitations. 

Javier Milei, président argentin depuis décembre 2023. Photo Getty Images / Tomas Cuesta

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