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Fumigènes, chants d’encouragement, clapping. Jusque dans les dernières minutes, les Ultras strasbourgeois ont poussé leurs joueurs, menés dans le huitième de finale de Coupe de France contre le SCO d’Angers, mercredi 5 février. Le RC Strasbourg a été éliminé par le club angevin (1-3), aussi pensionnaire de Ligue 1. Des encouragements oui, mais à retardement du côté des Ultra Boys 90, principale association de supporters du Racing, et leader de la grève.

Comme lors de chaque match depuis le début de la saison, ils sont restés silencieux jusqu’à la quinzième minute, en signe de protestation contre la politique de BlueCo, propriétaire du club depuis 18 mois, qui détient aussi le club anglais de Chelsea. Avec cette grève, ils s’opposent à cette multipropriété qui est en train, selon eux, de détruire l’identité du club alsacien. “Le Racing est devenu la réserve de Chelsea. Marc Keller (NDLR : le président du club) nous a promis un club différent et familial. Force est de constater qu’il est différent, mais pas dans le bon sens”, explique Kévin, porte-parole du Kop Ciel et Blanc, groupe qui fait aussi le silence au début de chaque rencontre.

Des interventions du club inefficaces 

Le match est à peine lancé que Stéphane, assis en tribune Est et supporter du Racing depuis plus de trente ans, soupire. “Entre les travaux d'agrandissement du stade qui vident toute une tribune et cette grève, ce n’est plus la même ambiance à la Meinau cette saison.” À la quinzième minute, il retrouve le sourire et brandit son écharpe bleue et blanche. Le premier but strasbourgeois, alors qu’Angers avait ouvert le score à la deuxième minute, concorde avec le début des encouragements. “Le combo parfait”, selon lui. “Avant c’était comme ça pendant tout le match, ça nous manque un peu”, regrette-t-il en voyant la tribune ouest allumer les premiers fumigènes et entonner les premiers chants de la soirée. Sans accuser les Ultras, dont il soutient les revendications, il espère qu’il y aura des vraies discussions entre le club et les associations pour mettre fin à cette grève et “retrouver la Meinau d’avant”.

Les syndicats de l'entreprise spécialisée dans les boîtes de vitesses ont annoncé, jeudi 6 fevrier, le licenciement de 237 salariés, qui prendra effet d'ici deux semaines. Après cette réduction d'effectif, il ne restera plus que 320 ouvriers dans l'usine. 

L'appel à cesser la grève du coach du RC Strasbourg, Liam Rosenior, n’a rien changé. Les Ultras sont restés silencieux pendant les 15 premières minutes du match contre Angers, mercredi 5 février. Dans les tribunes, les supporters regrettent ce manque d’ambiance mais comprennent les revendications.

Les supporters de Strasbourg

06 février 2025

Les supporters de Strasbourg "aimeraient retrouver la Meinau d’avant", mais soutiennent encore la grève d'encouragements

L'appel du coach du RC Strasbourg à cesser la grève n’a rien changé. Les Ultras sont restés silencieux pendant les 15 premières minutes du match contre Angers. Dans les tribunes, les supporters comprennent les ...

Les syndicats ont annoncé le licenciement de 237 salariés de l’usine strasbourgeoise Dumarey-Powerglide à la date du 18 février. Photo rawpixel.com 

Le couperet est tombé : 237 salariés seront licenciés de l’usine strasbourgeoise Dumarey-Powerglide le 18 février, ont annoncé les syndicats ce mercredi 5 février. L’équipementier automobile avait rendu public ce plan social, qui concerne 40 % des effectifs, dès novembre. “C’est une casse sociale, un plan de destruction d’emplois”, fustige André Dulery, délégué CGT.

L’arrêt des commandes, à partir de juillet, de boîtes de vitesses 8HP par le groupe allemand ZF a diminué leur production de 90 %. Au retrait de ce client majeur, les salariés avaient alerté la direction par une journée de grève le 2 juillet, alors qu’ils craignaient déjà des conséquences sur les emplois. "L’entreprise faisait travailler entre 250 et 300 intérimaires, qui ne sont plus avec nous depuis juillet", rappelle André Dulery. 

Les craintes se sont avérées fondées en novembre à l’annonce du plan social. Les salariés ont alors mené douze jours de grève pour réclamer des conditions de départ décentes. "On s’est pris un mur face à la direction, accuse le représentant syndical. Il a fallu que l’actionnaire vienne de Belgique pour débloquer la situation." En plus des compensations légales, les ouvriers licenciés ont notamment obtenu des indemnités allant de 20 650 à 50 650 euros selon l’ancienneté. "Nous nous sommes battus pour tout le monde, pas que pour ceux qui partent, insiste André Dulery. En cas de nouvelle restructuration, ces avantages sont acquis."

Un secteur sinistré

Même pour les ouvriers restants, les perspectives sont troubles. "Aujourd’hui, il n’y a pas de nouveau projet qui nous permette de penser que ça va continuer encore 2, 3 ans ou plus", regrette l’agent de fabrication. Si la crise que traverse le secteur automobile est une des causes, pour lui elle relève aussi de la responsabilité de la direction. "On leur reproche de ne pas avoir fait les démarches à temps pour sortir de la dépendance auprès du groupe ZF, qui a pourtant durée 12 ans." Depuis la perte de ce contrat de production, pour lequel l’usine produisait 1 200 boîtes de vitesse par jour, aucun projet de cette ampleur n’est venu le remplacer.

"On se connaît tous depuis une trentaine d’années, confie André Dulery. Pour la plupart, on est arrivés dans les années 1990, on était alors 2 500 et on recrutait dans toute la France." Ils ne seront bientôt plus que 320, à vivre dans la crainte d’une nouvelle restructuration. 

Yanis Drouin

Édité par Louise Pointin

Le président américain a adopté, mercredi 5 février, un décret excluant les athlètes transgenres des catégories sportives féminines. Une mesure qui s’ajoute à une série d'interdictions visant les personnes transgenres adoptées depuis son investiture.​​​​​​​

Une nouvelle offensive contre les droits des personnes transgenres de la part de Donald Trump. Le président américain a pris, mercredi 5 février 2025, un décret visant à empêcher les athlètes trans de pratiquer des sports féminins. "Avec ce décret, la guerre contre le sport féminin est terminée", a promis le milliardaire républicain en signant le texte lors d'une cérémonie à la Maison Blanche, sous les applaudissements de plusieurs dizaines d'athlètes féminines.

Concrètement, son texte prévoit de couper les subventions de l'Etat fédéral aux associations et écoles qui permettraient à des élèves transgenres d'être membres d'équipes sportives féminines. "Il n'y aura pas de financement fédéral" pour ces établissements, a insisté Donald Trump. Une mesure visant à contrer ce qu’il appelle "la folie transgenre" qui s’ajoute à deux autres décrets pris depuis son investiture le 20 janvier : le premier visait à exclure les personnes transgenres de l’armée (15 000 militaires sur environ deux millions), le second à restreindre les procédures de transition de genre pour les personnes âgées de moins de 19 ans.

"Nouvelles attaque cruelle"

Un projet de loi républicain a également été adopté en janvier à la Chambre des représentants, qui restreint fortement la participation des femmes transgenres dans les compétitions sportives universitaires féminines. Une interdiction déjà en vigueur dans les collèges et lycées d'environ la moitié des Etats américains.

Le président en a aussi profité pour mettre la pression sur le Comité international olympique, alors que les Etats-Unis doivent accueillir les prochains Jeux olympiques d'été. "A Los Angeles, en 2028, mon administration ne restera pas les bras croisés à regarder des hommes battre des athlètes féminines", a-t-il lancé, en répétant un mensonge dont il est coutumier, selon lequel la championne olympique de boxe, l'Algérienne Imane Khelif, serait de sexe masculin. Son gouvernement va "refuser toutes les demandes de visa faites par des hommes qui tentent d'entrer frauduleusement aux États-Unis tout en s'identifiant comme des athlètes féminines", a-t-il assuré.

À LIRE AUSSI : Le monde selon Trump II, Make American Imperialism Great Again

La National Collegiate Athletic Association, qui régit les activités sportives des étudiants, s'est félicitée de ce décret et a déclaré qu'elle l’appliquerait "dans les jours à venir". Le président de l’association, Charlie Baker, avait pourtant communiqué au Sénat, lors d’une audience en décembre, des chiffres minimes : sur 500 000 athlètes membres de sa fédération, moins de dix étaient des personnes transgenres. L’organisation de défense des droits humains Amnesty International a qualifié le décret de "nouvelle attaque cruelle contre les personnes transgenres, dont l'objectif est de stigmatiser davantage les personnes LGBTQ+ et de les soumettre à des discriminations".

Yves Poulain avec AFP

Édité par Ismérie Vergne

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