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À gauche, à droite...vers où se dirige le «Convoi de la liberté»?

11 février 2022

À gauche, à droite...vers où se dirige le «Convoi de la liberté»?

Le mouvement anti-pass prend la route ce vendredi 10 février de Strasbourg vers Paris. Trop tôt, trop clivant ? La récupération politique pointe le bout de son nez.

Depuis 1990, plus de 130 numéros du News d'Ill, le magazine des étudiants en presse écrite du Cuej, sont parus dans les kiosques. Nous replongeons dans ses archives pour répondre à la question : mais que sont devenus celles et ceux qui y ont participé ?

Pour ce sixième épisode, Cuej.info a retrouvé Lucie Ringwald, 45 ans, interrogée en 2007 par Jeanne Cavelier dans un numéro explorant la place des femmes sur le marché du travail. Lucie était alors assistante maternelle. Elle l'est toujours aujourd'hui, mais tente de calmer le rythme depuis qu'elle a eu un cancer. Cela fait désormais quelques mois qu'elle tente de développer en parallèle son entreprise de coach en parentalité. À notre micro, elle raconte ce que ses années d'expérience professionnelle et maternelle lui ont appris sur ce qu'est être parent, son attachement aux enfants qu'elle a vu grandir, mais aussi la précarité du métier d'assistante maternelle.

Pour retrouver l'article original, vous pouvez cliquer ici, télécharger le PDF et aller à la page 11.

Laura Remoué

Édité par Yasmine Guénard-Monin

Convoi de la liberté à Strasbourg: «On n'est pas juste des pions à qui on peut demander de la fermer»

11 février 2022

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Le défilé de voitures est parti tôt ce 11 février, direction Paris puis Bruxelles. Une centaine de personnes étaient présentes, pour prendre le départ ou en soutien à la cause.

[Poussière dans le bocal, épisode 6] Les étudiants du Cuej se plongent dans les archives du magazine News d'Ill pour répondre à la question : mais que sont devenus celles et ceux qui y ont participé ?

Pourquoi le Tournoi des Six Nations procure-t-il autant de frissons ?

11 février 2022

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Dans le panthéon mondial des rendez-vous sportifs, ce tournoi représente bien plus qu'une simple rencontre entre nations. Les sensations qu'il engendre sont là pour l'attester.

Le parcours initiatique de Kalilou Sylla, imam de la Grande mosquée de Strasbourg

11 février 2022

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Arrivé en Alsace en septembre 2020, il devient imam à l'âge de 25 ans. Il poursuit ses études à Strasbourg en théologie et cherche à répandre un Islam « moderne ».

 Le mouvement anti-pass prend la route ce vendredi de Strasbourg vers Paris. Un moment de convivialité, d’allégresse, d’espoir collectif... Où la politique n’est consciencieusement pas discutée. Trop tôt, trop clivant ? La récupération politique pointe le bout de son nez.

[ Plein écran ]

Lucie Ringwald, 45 ans, était interrogée dans le News d'Ill n°90, en 2007. © Laura Remoué

« Apolitique. » Sur le parking du Auchan, en attendant le départ du convoi, l’adjectif est dans toutes les bouches. « On est un mouvement apolitique. » Comme les Gilets Jaunes à leurs débuts, les personnes rassemblées ce vendredi refusent de se placer sur le spectre politique. Ils sont contre le pass sanitaire, pour la liberté, et c’est tout. « Je ne me suis jamais senti aussi libre que maintenant, je n’ai jamais fait autant de rencontres, de tous les bords politiques, de toutes catégories de gens. »

Robin est chargé de coordonner l’événement. « Apolitique », mais en privé, les avis politiques divergent. Entre deux obligations, l’organisateur glisse : « Personnellement, je suis plutôt un soutien de Florian Philippot [dissident du RN et leader des Patriotes, proche du mouvement anti-pass]. Il est décrié, parce qu’on se rappelle toujours de ses antécédents, on dit qu’il est d’extrême droite... Mais c’est biaisé. La gauche, la droite, c’est pas ça qui m’intéresse, c’est les projets qui sont derrière. »

Un mouvement apolitique avec des participants qui votent

Quelques mètres plus loin, Thierry, en tenue intégrale de moto, l’assure : « On se connaît tous ! Des manifs, entre bikers … Quand on se rencontre, on ne parle pas de politique. Qu’on soit de gauche ou de droite, peu importe. » Ses voisins hochent la tête. Tous les samedis, à Strasbourg, il est en manif avec son tambour. S’il ne parle pas politique, il n’a pourtant pas loupé un seul vote : « J’ai toujours été socialiste. En 1981, j’ai sorti le champagne quand Mitterrand a gagné. Mais ceux du PS d’aujourd’hui, ils me dégoûtent. Une chose est sûre : je voterai pour quelqu’un qui est contre le pass sanitaire. J’ai jamais voté FN, alors je ne vais pas m’y mettre aujourd’hui. Du coup, je vais voter à gauche. Roussel, je pense. » Avec un sourire, il ajoute : « Ici, il n’y a pas de facho, que des gens cools. »

Au-dessus de la tête des participants, flotte un drapeau alsacien. Au bout du mât, Pascal regarde les journalistes d’un air méfiant. Lui a décidé d’abandonner la politique : « Aux prochaines élections, au premier tour, je vais voter pour une petite liste juste pour les aider à rembourser leurs frais de campagne. Poutou, je pense. Au second, je m’abstiens catégoriquement. » Sur l’orientation politique du convoi, il lance : « C’est un mouvement apolitique ici, y a pas de leader. Il n’y a ni d’extrême gauche ni d’extrême droite ici avec nous… Pas de gros mec baraque ou tatoué. Ou alors c’est dans leur tête, bon, ça je ne peux pas le savoir. »

À quand la récupération politique ?

Dans la foule, un jeune homme se tient souvent seul, observe. « Je suis venu voir le départ par curiosité, je viens prendre la température », raconte-t-il. Il ne s’épanche pas sur ses idées politiques : « J’ai un peu milité à droite à gauche, aidé des copains, notamment pour Rivarol [hebdomadaire d’extrême droite, condamné à de multiples reprises pour incitation à la haine, négationnisme…], un peu toute cette sphère. Je suis plutôt copain avec ces gars-là, je tracte pour eux. » Il se définit lui-même comme un « intrus » dans ce rassemblement. Mais un « intrus » présent.

Pour l’instant, ça cause trajet, pass sanitaire ou prix de l’essence. Être d’accord sur ça, ça suffit apparemment. Les discours ne portent que sur la liberté retrouvée et l’espoir. Pour combien de temps ? La récupération politique pointe le bout de son nez. Le candidat Jean-Luc Mélenchon, sur France 2 ce jeudi, a tendu la main au mouvement naissant : « Voilà des gens qui se mettent en mouvement en parlant de pouvoir d'achat, je ne peux pas être contre ça (…) Ils disent qu'ils sont contre le pass vaccinal, moi aussi, je ne vais pas leur dire qu'ils ont tort. » La présidentielle arrive à grands pas. Quel chemin politique va prendre le convoi de la liberté ? 

Emma Bougerol

Édité par Emma Barraux

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