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La petite commune allemande de Waldsiedlung, situé à 30 kilomètres au nord-est de Francfort, est au cœur d’une indignation internationale. La raison : le néonazi Stefan Jagsch, du parti national-démocrate NPD, a été élu chef du conseil municipal. Et a bénéficié du soutien de membres locaux des sociaux-démocrates (SPD), des libéraux (FDP) et même du parti de la chancelière Angela Merkel (la CDU), lors de son élection.
La presse allemande indignée
L’Allemagne est sous le choc. Le vice-président de la NPD du land de la Hesse, connu pour ne pas avoir toujours respecté la Constitution allemande, est élu chef d’un conseil municipal d’une bourgade de 2600 habitants. « On a touché le fond dans la politique allemande » titre le tabloïd Bild qui parle d‘une « élection scandaleuse » et « d’un éclat sans précédent ». Le journal conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung (Faz) y voit « la fin d’un tabou ».
Comment une telle chose a-t-elle pu se produire? « Nous n’avions pas d’autre candidat – et surtout pas de candidat jeune qui s‘y connaisse avec les outils informatiques, qui sache envoyer des mails » dit l’élu local Norbert Szielasko de la CDU au journal local Hessenschau. Le journal de gauche Taz juge l’explication « incroyable ». Un néonazi, a-t-il été élu uniquement pour sa capacité à écrire des mails ? Un autre élu local de la CDU, Werner Zientz, a admis ne pas avoir pris la situation avec « sérieux ». Qui est Stefan Jagsch et pourquoi a-t-il été élu, se demande la presse. Un journaliste du Spiegel online s’est même déplacé à Waldsiedlung afin d'interroger les habitants. Un de ses interlocuteurs assure que Stefan Jagsch est « un mec super », et ajoute : « Il dit encore ‚Bonjour‘ ». Mais il existe aussi des voix divergentes. « Je suis complètement stupéfait », reconnaît un jeune homme.
Les Verts, la SPD et la CDU condamnent l'élection
Les partis politiques nationaux sont eux aussi stupéfaits. « C’est un reniement de la démocratie " s’étranglent les Gruenen (les Verts) au journal Frankfurter Allgemeine Zeitung. Paul Ziemiak, secrétaire générale de la CDU, déclare au journal Bild que cette élection est une « honte » et qu’il attend qu'elle soit « corrigée ». Plusieurs journaux citent aussi Ralf Stegner de la SPD, qui éspère que la décision soit vite reportée. Annegret Kramp-Karrenbauer, présidente fédérale de la CDU, le soutient. D’autres médias, comme le Tagesspiegel, reprennent aussi le tweet de Lars Klingbeil, secrétaire général du SPD: « La position du SPD est claire : nous ne coopérons pas avec des nazis ! Jamais. »
Un choix aussi controversé peut-il vraiment être révoqué ? Quelles seront les conséquences de ce scandale qui dépasse les frontières allemandes ? La presse est en émoi. Avec, pour le moment, plus de questions que de réponses. Quant à Stefan Jagsch, il a déclaré à la Deutsche Presse-Agentur, l’agence de presse officielle allemande, trouver ce débat « complètement exagéré et ridicule ».
Mariella Hutt
Après 86 années consécutives au Parc des expositions de Wacken, la Foire européenne de Strasbourg s'est offert un lifting, cette année. De l'habitat à la gastronomie en passant par un marché des créateurs, 900 exposants occupent depuis vendredi 6 septembre les 40 000 m² d'exposition.
Une défaite relative
L’impact de la stratégie du “vote intelligent” est difficile à estimer. Moscou apparaît de plus en plus comme un foyer de protestation politique avec une frange critique des dérives autoritaires du pouvoir. Pourtant, le revers essuyé par le Kremlin est à nuancer, les députés qui lui sont fidèles contrôlent encore l’assemblée de la ville.
Et si les yeux étaient rivés sur la capitale après les manifestations, "Russie Unie" a rencontré un certain succès dans le reste du territoire russe. A Saint-Pétersbourg, le gouverneur soutenu par le Kremlin Alexandre Beglov s'est fait réélire dès le premier tour. Ailleurs, la majorité des gouverneurs du parti au pouvoir ont également été réélus. Le secrétaire du Conseil général de “Russie Unie”, Andrey Turchak, a déclaré qu’il considérait les élections tenues dans les régions comme une victoire pour le parti, y compris dans la capitale. "Russie Unie" est la base et le fondement de toute la structure politique", a-t-il réagi, faisant fi des fissures apparentes dans une société russe de moins en moins docile face à l'appareil d'Etat.
Marine Godelier
Valeria Kassamara est l’une des grandes figures « indépendantes » pointées du doigt par l’opposition. Proche du maire de Moscou – lui-même sympathisant de Vladimir Poutine -, elle a bénéficié de ressources administratives et financières du pouvoir. Son portrait placardé partout dans la ville s’est vu apposé un autocollant “Attention, voici un candidat de Russie Unie”. Elle a finalement été battue par Magomet Yandiev du parti “Russie juste”, toléré par le Kremlin et soutenu par les adeptes du « vote intelligent », et a imputé sa défaite à la diaspora musulmane. Paul Gogo, journaliste freelance basé à Moscou, est revenu sur la réaction des partisans d'Alexeï Navalny face à l'événement. Evgeny Feldman, un photographe russe proche du blogueur, s'est moqué de Kassamara en surnommant l'opposant "Al-Navalny".
Paradoxalement, les partis gagnants ne se positionnent pas toujours en ennemis politiques du Kremlin. Sur le plan national, les communistes se montrent plutôt loyaux, et restent plus intégrés dans le système poutinien que le parti de Navalny. Mais sur le plan régional, la défaite subie par le Kremlin à l’issue de ces élections à Moscou est lourde. Eclipser les opposants les plus virulents n'aura pas éteint l'incendie, voire l'aura attisé.
Les candidats pro-Kremlin ont-ils caché leur étiquette ?
L’impact de ces élections pourtant locales apparaît d’ordre national. Elles constituent un test décisif pour capter la côte de Vladimir Poutine, après les récentes défections liées notamment à la récente hausse de l’âge de départ à la retraite. En réaction à cette baisse de popularité, le parti “Russie unie” n’aurait pas systématiquement envoyé ses propres candidats sous la marque du parti, mais en tant que candidats labellisés “indépendants”. Pour "Prof Preobrajenskii”, un compte russe antisystème retweeté par Navalny, “Russie Unie a supprimé les candidats indésirables, caché le nom du parti dans les bulletins de vote, utilisé les ressources administratives et falsifié les résultats. Et a quand même perdu.”
Après les manifestations prodémocratie sévèrement réprimées cet été, le scrutin était suivi de près. Dans la capitale, la formation pro-Poutine s'est vue retirer de nombreux sièges à l’assemblée de la ville, à l’issue des élections qui se tenaient hier. Soutenus par le régime, les candidats du parti au pouvoir ne détiennent désormais que 25 sièges contre 38 jusqu’ici. Alors que des désaccords assumés à la politique du Kremlin se propagent chez les Moscovites, les résultats du suffrage tourmentent encore les autorités.
Une stratégie fomentée par le leader de l’opposition
Le tumulte autour de ces élections locales était de plus en plus bruyant ces dernières semaines. 2 700 manifestants qui s’opposaient au rejet de 57 candidatures, dont celles d’opposants sérieux, avaient été arrêtés à Moscou cet été. Parmi les candidats évincés, Alexeï Navalny s’affiche depuis des années comme l’un des principaux leaders anti-Poutine. A la tête du parti “Russie du futur”, l’avocat et blogueur n’avait pas renoncé pour autant à peser sur les résultats des urnes. Il a lancé une stratégie, celle du “vote intelligent”. Plutôt que de boycotter, les citoyens ont été appelés à faire élire tout candidat le mieux placé pour battre le représentant du Kremlin.
Et le pari semble avoir porté ses fruits : les communistes sortent en grands gagnants du scrutin dans la capitale, avec 13 sièges remportés contre 5 jusqu’alors. L’un des échecs les plus retentissants du pouvoir s'avère être la non-réélection du chef de la branche moscovite de “Russie Unie”, ’Andreï Metelsky. Ce dernier a été moqué par Alexeï Navalny sur Twitter :
“Le chef de la branche moscovite de Russie unie a reconnu sa défaite aux élections à la Douma de Moscou. Andrei Metelsky estime que l'enquête du chef de l'opposition, Alexey Navalny, a pu affecter les résultats du vote - Interfax.” # vote intelligent
- "A pu“. Ahahaha,
peut-on lire.