Le module est validé, il peut être inséré dans un article pour être consulté par les internautes.
Mais Millénium tient moins de la règle que de l'exception. Ce qui fait vendre, outre le bouche-à-oreille, très important dans le monde littéraire, c'est l'auteur. Les grands noms marchent toujours. "Pour un auteur pas connu, on commande deux, trois exemplaires", indique Françoise. Pour Millénium, elle en a commandé une quarantaine. "Il va y avoir un Dan Brown le mois prochain. Là, c'est quatre-vingts à cent exemplaires !" Chez les auteurs étrangers, il fait partie des plus attendus, avec Ken Follett ou encore Camilla Läckberg. Mais les auteurs francophones n'ont pas à rougir : les livres de Marc Lévy ou Guillaume Musso, "forcément", mais aussi ceux d'Amélie Nothomb, Éric-Emmanuel Schmidt, Kamel Daoud, Erik Orsenna... figurent régulièrement au palmarès des meilleures ventes. Et cette liste comprend même des auteurs de polars, comme Maxime Chattam ou Jean-Christophe Grangé. Françoise attend beaucoup cet automne des livres de Karine Giébel, qui viendra faire une séance de dédicaces à la librairie Broglie le mois prochain. La présence de l'auteur, elle aussi, fait vendre.
Ces succès n'ont pourtant pas droit à un traitement de faveur. Anne a bien fait la promotion de La fille qui rendait coup pour coup, mais sur les réseaux sociaux. À la librairie Broglie, l'ouvrage se retrouve en vitrine ou empilé dans un présentoir. Pour Françoise, "les fans savent quand le livre qu'ils attendent sort". Par conséquent, pas d'événements pour les nouvelles sorties. Lorsqu'on leur en parle, les libraires évoquent sans se concerter un même nom : "Harry Potter". Les aventures du jeune sorcier créé par J.K. Rowling ont donné lieu à des ventes très médiatisées, avec des librairies ouvrant parfois leurs portes dès minuit pour des passionnés prêts à faire la queue pendant des heures. Rien de cela ici : la rentrée littéraire se fait dans le calme, en ordre rangé. Sur la journée de jeudi, Françoise a vendu deux exemplaires de Millénium, et Anne un autre. Elles attendent davantage des ventes à l'approche du week-end. Avec quelques doutes sur ce calendrier de sortie, comme l'indique Anne. "En septembre, les gens ont moins le temps, et surtout moins d'argent. Entre la rentrée, les frais des vacances et les impôts... Ils ne peuvent pas tout acheter." Un raisonnement qui n'est pas celui des éditeurs, qui ont décalé leurs sorties après un début d'année morose pour les faire coïncider avec cette rentrée littéraire.
Kévin Brancaleoni