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Selon les Nations Unies, 53% de la population malgache est composée de jeunes de moins de 20 ans… Les jeunes sont donc majoritaires, mais seule la frange issue de la catégorie la plus favorisée peut entrevoir un avenir digne de ce nom. Les autres se sentent pris au piège entre une société conservatrice, et une économie en berne. Une situation qu’ils dénoncent par le rap ou le slam.

L’économie informelle prend toute la place. Agriculture, industrie, services… C’est 75 % du PIB aujourd’hui. De la débrouille à la corruption, c’est autant d’argent qui ne rentre pas dans les caisses de l’État. Nous avons choisi de remonter la filière de l’or que l’État tente d’encadrer depuis 5 ans. 90 % de sa production sort encore du pays illégalement.

Dans cinq ans ou dans dix ans, que restera-t-il de « la nature 5 étoiles » vantée par les promoteurs du tourisme à Madagascar ? La forêt primaire recule partout. La liste des espèces menacées s’allonge sans cesse, à l’image du Voatsiperifery, le poivre sauvage endémique de la Grande Ile, devenu rarissime car surexploité. Pour cette épice comme pour la forêt, la préservation ne pèse pas lourd dans la balance, face à une population qui tente avant tout de survivre au quotidien. Quitte à compromettre l’avenir.

Depuis une douzaine d’années, des hectares de terres agricoles, minières, touristiques ou habitables sont achetées par des groupes privés à Madagascar. Encouragées, voire orchestrées, par l’État, ces ventes hypothèquent l’avenir des paysans qui se retrouvent sans terre. Parce qu’ils la bradent contre un sac de billets ou parce qu’ils n’ont pas de titre de propriété ni les moyens de défendre leurs droits ancestraux. Une situation contrastée où les conflits fonciers se mêlent aux espoirs de compensations

« Travail à tout prix » nous plonge dans la jungle économique de Madagascar. Face aux manquements de l’Etat, des jeunes essaient de créer leur entreprise à la limite de la légalité. D’autres préfèrent profiter des investissements chinois et européens. Faute d’alternative, certains se rabattent sur des métiers traditionnels comme la pêche, au risque d’épuiser les ressources de l’île.  

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« L’écho des ancêtres » raconte la transmission du patrimoine malgache aux jeunes générations. Nouveaux médicaments à base de plantes locales, discours poétique ancestral, les jeunes s’approprient les traditions. Mais parfois, cet héritage est menacé, comme avec le zébu, la vache à bosse malgache. Il faut donc trouver un équilibre. Comment préserver les richesses naturelles de l’île, sans bouleverser la vie de ses habitants ? Une question qui se pose tous les jours sur l’allée des baobabs.

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Le Parlement européen s’est penché jeudi 18 mai sur le bilan de la politique de cohésion européenne entre 2007 et 2013. D’après le rapport consacré à cette période, les fonds de cohésion ont su s'adapter à la crise financière.

L’eurodéputé bulgare Andrey Novakov (PPE, conservateur) a présenté au Parlement jeudi 18 mai son rapport sur la période 2007-2013 de la politique de développement régional. Ces années, économiquement instables, ont poussé l’Europe à repenser ses aides aux Etats membres. Selon Novakov, la politique de cohésion a joué un important rôle de rempart contre la dépression économique, en permettant de soutenir la reprise de la croissance à travers le continent.

Depuis 1975, des fonds européens sont dédiés à réduire les écarts de développement entre les différentes régions. Chacun des 28 pays contribue à la hauteur de ses moyens à ces Fonds structurels. L’argent est ensuite redistribué en fonction des besoins de chacun. Il bénéficie donc principalement aux régions les moins développées économiquement en les aidant à moderniser leurs infrastructures, et in fine, à créer des emploi et à favoriser la croissance. En 2017, la Pologne et la Hongrie étaient les deux principaux bénéficiaires de ces subventions.

Andrey Novakov souligne que les aides mises en place entre 2007 et 2013, bien que conçues avant la crise économique, ont permis à l’Union européenne de mieux lui résister. Ces dispositifs, en injectant près de 347 milliards d’euros dans l’économie, « ont eu une forte incidence et des résultats visibles à travers les investissements » dans les régions européennes.

Le rapport du député bulgare détaille également les nouveaux objectifs pour la politique de cohésion, dont le budget a été gonflé pour la période 2014-2020. La Banque Européenne d’Investissement (BEI) peut désormais octroyer des conseils, une assistance technique, des crédits et des prêts aux Etats européens. Ce nouveau rôle a pour objectif d’attirer de nouveaux investisseurs dans des régions les moins favorisées de l’Union.  

Victor Guillaud-Lucet

A partir de 2018, les consommateurs européens en voyage dans les autres pays de l’Union pourront profiter de leurs abonnements audiovisuels numériques. Un règlement a été adopté en ce sens jeudi 18 mai par le Parlement européen.

Qui s’imaginerait les pages d’un livre s’effacer en traversant une frontière ? Ou le contenu d’un DVD devenir illisible dans un autre pays ? Personne. Cela ressemble pourtant à ce qui arrive aujourd’hui quand un abonné à "Netflix", la plateforme américaine de films en ligne, souhaite reprendre sa série alors qu’il est en vacances dans un autre pays de l’Union européenne. Ou lorsqu’un salarié en déplacement dans un Etat membre désire regarder le match de son équipe de foot préférée sur "CanalPlay".

20170518-FC img_6630.jpgA l’heure du marché unique, ces situations frustrantes pour les 23 millions de consommateurs européens potentiellement concernés, seront révolues dès le 1er janvier 2018. Le Parlement européen a adopté jeudi 18 mai un règlement visant à assurer la portabilité des contenus en ligne. Il entend adapter les abonnements numériques à la mobilité des européens, en leur permettant d’accéder aux services auxquels ils ont souscrit, dans n’importe quel pays membre. La réforme s’appliquera obligatoirement pour les services payants, de type "Netflix", mais restera optionnelle pour les fournisseurs à titre gratuit, comme "FranceTv Pluzz".

 

La temporalité au coeur des débats

 

La portabilité est prévue uniquement pour les séjours temporaires. Pas question d’autoriser un Allemand à s’abonner à "Netflix" en France pour le regarder exclusivement depuis l’Allemagne. Cela remettrait en cause le principe de territorialité des droits d’auteurs, pierre angulaire du système de financement de l’audiovisuel dans de nombreux pays. Pour autant, les parlementaires ont refusé d’établir un nombre maximum de jours passés à l’étranger. Ils ont opté pour la mise en place de systèmes de contrôles limitant l’accès aux contenus dans le temps. Les fournisseurs de service pourront vérifier le pays de résidence grâce à l’adresse IP du consommateur, ses moyens de paiement ou son abonnement internet.

« Il s’agit d’un règlement équilibré entre préservation des droits d’auteurs et des droits des consommateurs », explique l’eurodéputé français Jean-Marie Cavada (ALDE, libéraux), rapporteur du texte. De son côté Andrus Ansip, vice-président de la Commission européenne, salue « un pas important » vers la création d’un marché unique du numérique. Pour Agustin Reyna, du Bureau européen des consommateurs c’est « une très bonne nouvelle ». Une position partagée par Diego Naranjo de l’European Digital Rights (une association de défense des droits et des libertés sur Internet). Mais certains craignent que la portabilité temporaire des contenus soit une première brèche vers la remise en cause de la territorialité des droits d’auteur.

Concurrencer Google et Youtube

Depuis 2014, la Commission européenne travaille sur une réforme du droit d’auteur à l’ère du numérique. Elle devrait être discutée à l’automne 2017 au Parlement. L’un des objectifs de cette réforme est de mettre fin au "géoblocage", c’est-à-dire la géolocalisation des programmes en fonction des droits de diffusion. Il s’agit de faciliter l'accès dans les 28 Etats membres des films et musiques produits ou acquis dans un seul pays membre. « ​Les films originaires d’un Etat de l’Union ne sont disponibles que dans 2 ou 3 autres pays du marché unique. La levée des barrières territoriales permettrait de mieux diffuser les oeuvres et d’augmenter le nombre de spectateurs. Sans une ouverture du droit d’auteur, les consommateurs se tournent vers la vidéo illégale », détaille l'eurodéputée allemande Julia Reda, seule représentante du Parti pirate au Parlement européen. De son côté, Grégoire Polad, directeur général de l’Association of Commercial Television in Europe estime que « le marché unique du numérique revient à pouvoir accéder à davantage de chaînes mais à moins de contenu » et craint un appauvrissement de la création européenne. En effet, pour le secteur, une telle réforme est incompatible avec le respect du droit d’auteur et détruirait le système actuel de financement des oeuvres audiovisuelles.

Pour l’eurodéputé roumain Victor Negrescu (S&D, socio-démocrate), une réflexion sur l’émergence de géants européens du Net est la grande absente de la réforme. « Cette législation se contente d’aller à l’encontre des intérêts de Google et Youtube. La Commission introduit uniquement des pénalités pour les entreprises du numérique, sans promouvoir ce qui existe déjà en l’Europe. »

texte : François Camps et Marine Ernoult

photos : pierre-olivier chaput

 

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Salaire annuel des chauffeurs routiers au sein de l'Union européenne. Source Comité National Routier.

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