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L’aventure se termine pour Nicolas Pasquereau, artiste en résidence à Hautepierre. Dans les locaux mis à disposition par l’association Horizome, il peaufine depuis plusieurs mois avec Pierrick Albert, artiste lui-aussi, leur projet “La mémoire de l’Utopie”.
Nicolas Pasquereau est diplômé de la Haute école des arts du Rhin. Photos Christelle Pravixay.
Dans l'un des ateliers occupés par Nicolas Pasquereau, il est difficile de marcher sans buter sur les sacs de béton ou sur les outils qui jonchent le sol. Depuis des mois, le jeune homme travaille sur le projet "La mémoire de l'utopie", avec Pierrick Albert. Les deux artistes souhaitent transmettre l'histoire du quartier en créant des oeuvres participatives et interactives.
Au fond de la pièce se trouvent de drôles d'objets creux que le designer graphique n'a pas fini de peindre. "Quand les personnes toucheront ces modules sonores, elles pourront entendre des témoignages qui racontent la vie du quartier. La création de ces mailles, c’est un peu l’histoire d’une utopie, d’une ville rêvée.”
Ces récits, Nicolas Pasquereau les a recueillis en partant à la rencontre des habitants de Hautepierre avec son "atelier mobile". Cette curieuse brouette customisée et très colorée permettait à l'artiste et à son collègue d'attirer l'attention des passants. Des bancs dépliables étaient installés à différents endroits du quartier, créant des espaces d'échanges. "On leur a aussi demandé s'ils avaient de vieilles photos à nous donner, mais ce n'était pas évident : à l'époque, la plupart des gens n'avait pas d'appareils", regrette-t-il.
La restitution fin octobre
Il ne reste plus beaucoup de temps à l’artiste pour terminer son travail, dont la résidence artistique s'achève. “On est un peu dans le rush, on a pris un peu de retard: on a notamment expérimenté certains procédés techniques qui n’ont pas fonctionné”, avoue-t-il.
C’est au parc de la maille Brigitte que les oeuvres seront exposées. Leur emplacement est déja matérialisé au sol par des dalles de béton: “Il fallait être suffisamment loin des arbres pour éviter les racines”.
D'autres projets sont aussi en cours, notamment des sérigraphies sur les murs de l'école de la maille Jacqueline.
Christelle Pravixay, Clément Grégoire
Vendredi 23 et samedi 24 octobre : exposition des modules sonores et rencontre avec les artistes au parc de la maille Brigitte.
De plus en plus de numérique
La pépinière s'adresse à tout type d'activités. Dans ses 18 bureaux modulables et 10 ateliers, les entreprises accueillies sont surtout issues des filières numériques, et la représentation de l'artisanat tend à baisser. "On a tout de même un vitrier en ce moment", précise Patrick G'Styr. Jean-Philippe Scholl, dirigeant de JPS éclairage, est l’un des tous premiers locataires de la pépinière. "Je travaillais seul chez moi dans mon salon, il fallait que je trouve des locaux", explique-t-il. En sortant de la pépinière en 2013, JPS éclairage comptait trois salariés, aujourd’hui elle en compte cinq. Installé désormais au parc des Forges, Jean-Pierre Scholl se dit très reconnaissant de la pépinière et "de l'aide de M. G'Styr, grâce à qui [il a] trouvé [s]es locaux actuels".
Quatre ans après sa création, la pépinière de Strasbourg continue d'apporter une solide aide aux entrepreneurs d'Hautepierre et d'ailleurs. Une structure à l'échelle de toute l'Eurométropole qui tente tout de même de se faire une place dans le quartier.
Créée en 2011 dans cette Zone franche urbaine (ZFU), un territoire dans lequel les entreprises peuvent bénéficier d’une exonération de charges, la pépinière ne s'adresse pas spécialement aux entrepreneurs du quartier "mais à tous les habitants de l'Eurométropole", précise Patrick G'Styr. "On a une attention beaucoup plus importante pour ceux d'Hautepierre", ajoute-t-il. Sur les 45 projets qui ont été hébergés par la pépinière ou qui le sont toujours aujourd'hui, "huit sont portés par des personnes qui résident ou qui ont résidé à Hautepierre ; à l'échelle de l'Eurométropole, le quartier est donc le plus représenté parmi nos locataires", indique le gérant. Ces huit entreprises étaient toutes du secteur tertiaire.
L’emplacement de la pépinière au cœur d’une Zone urbaine sensible (ZUS) n’est pas anodin : “L'Eurométropole voulait intégrer la pépinière dans une ZUS pour montrer que ces quartiers aussi ont le droit de bénéficier d’acteurs économiques". Pourtant, le directeur le reconnaît : "Le but des entreprises, ce n’est pas de faire réussir Hautepierre, mais de développer leur activité économique.” Patrick G’Styr précise tout de même : "On essaie de s’intégrer avec le monde associatif". Pour tenter de casser l’image d’un établissement enclavé dans le quartier, certains chefs d’entreprise de la pépinière font des interventions dans les collèges d’Hautepierre. Récemment, la pépinière a accueilli un artiste de l’association Horizome en résidence.
Justin Delépine, Valentin Ehkirch, Christelle Pravixay
Patrick Wies, co-fondateur de Synovo, une entreprise qui développe un logiciel pour faciliter le transport des patients par les ambulanciers, considère la pépinière d’entreprise de Hautepierre comme un véritable catalyseur. Après plus d’un an, sa société est passée de quelques salariés à presque une trentaine aujourd’hui. Pour répondre à cette croissance rapide, elle s’est installée en janvier dans ses nouveaux locaux d’une surface de 500 m2, à la Meinau.
Juste devant l'arrêt de tram Dante, au milieu du quartier, ce beau bâtiment neuf dénote. L'activité de la pépinière de Strasbourg est assez méconnue par les habitants du quartier. "Je pense que beaucoup d'entre eux savent que la pépinière est ici, mais ne connaissent pas vraiment ce qui s'y fait", concède Patrick G'Styr, directeur du lieu. "La pépinière a pour but de développer l’entreprenariat en proposant aux jeunes dirigeants un espace où s’installer et un accompagnement", poursuit-il.
Les 1800m2 de bureaux accueillent aujourd’hui 22 nouvelles entreprises qui profitent du creuset offert par la pépinière pour faire croître rapidement leurs sociétés. Les entrepreneurs bénéficient de locaux, dont l’aspect professionnel permet de recevoir des clients. Etienne Faivre, dirigeant de Holistic Environnement, société de conseil dans le développement durable, a pris confiance en lui grâce à ses locaux et a ainsi développé ses activités.