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Dix ans après sa dernière campagne dans l’Hexagone, il revient sur la scène politique française. Après avoir été élu sur une liste verte allemande aux européennes de 2004, l’eurodéputé prend la tête d’Europe Ecologie, un mouvement rassemblant les écologistes français pour les élections européennes. Fédérateur ou dynamiteur, quel est réellement son rôle ?

Il a l’habitude des bons mots. Dès le lancement d’Europe Ecologie, le 20 octobre dernier à Paris, Daniel Cohn-Bendit promet «des larmes et des pleurs» aux verts français. Il prône alors un «nouvel espace politique ouvert et indépendant». Traduction: les places seront chères car il n’y aura pas de liste des Verts français lors de la prochaine campagne européenne. En tout cas pas à proprement parler. En effet, les Verts français ne sont qu’une des composantes du mouvement initié après l’élection présidentielle de 2007 par des proches de Nicolas Hulot et certains cadres du parti vert. Le rassemblement est hétéroclite, ouvert aux associatifs, de Hulot à Bové, en passant par des partis comme le MEI d’Antoine Waechter et les Verts.
Daniel Cohn-Bendit est une icône européenne et son expérience lui donne une légitimité. Pour autant, il n’a pas la main-mise sur les nominations. Il fait partie d’un trio exécutif chargé de présenter des candidats au comité de campagne en compagnie de Cécile Duflot, la secrétaire générale des Verts et Pascal Durand, bras droit de Nicolas Hulot. «Dany voulait nommer Eva Joly dans l’Ouest, nous avons simplement refusé, il n’impose pas ses choix», confirme l’eurodéputé vert français Alain Lipietz.

Oublier la déroute de Voynet en 2007

Selon lui, Daniel Cohn-Bendit est un «catalyseur». Il rassemble une liste de politiques et d’associatifs. C’est un chef qui ne dérange pas. «Paradoxalement, il ne fait d’ombre à personne, explique l’eurodéputé vert français qui prendra sa retraite cette année. Il n’est présent sur la scène politique française qu’au moment des campagnes européennes où il est tête de liste ... C’est-à-dire six mois tous les dix ans.» Un allié utile pour éviter les conflits de personnalité, et ménager les jalousies. «Supposez qu’il y ait eu une bataille pour la tête de liste en Ile-de-France, comme par exemple un duel Voynet/Cochet, ça se serait passé moins bien qu’avec Dany.» Pas de bataille en effet avec Daniel Cohn-Bendit, que personne ne soupçonne d’utiliser les élections européennes pour briguer un mandat national.
Mieux, les Verts comptent bien se servir de l’image de l’ex-soixante-huitard pour se relancer en France. Ces élections sont l’occasion de se remettre en selle après la déroute de Dominique Voynet à la présidentielle de 2007 (1,57% des suffrages exprimés, soit le plus mauvais score depuis la création du parti, en 1984). «Lors de l’assemblée générale de Lille, début décembre, la majorité à la tête du parti a été très claire : Europe Ecologie doit servir à faire un bon score pour lancer une dynamique pour 2012», explique Marie Anne Isler Béguin.
«Je ne sais pas si c’est bassement électoral mais ce qui est sûr c’est que les Verts français doivent rebondir s’ils veulent peser, même dans la perspective des régionales avant les élections présidentielles, déclare Daniel Cohn-Bendit. Ils doivent retrouver des couleurs avec les européennes, c’est vital pour l’écologie politique.»

Quelles perspectives après les européennes ?

Le rassemblement se poursuivra t-il après les élections européennes? La question était déjà au cœur des débats lors de l’assemblée générale des Verts à Lille début décembre. Certains craignaient qu’une trop grande ouverture ne débouche par exemple sur un rapprochement avec le Modem. La peur de revenir au «ni droite, ni gauche», à l’origine de la division des Verts en 1993 était dans tous les esprits. Cécile Duflot, après sa réélection à la tête du parti, a mis les choses au point : le mouvement doit permettre aux Verts de participer à une véritable alternative pour 2012, tout en réaffirmant leur ancrage à gauche.
En fait, la pérénnité du mouvement dépendra du score obtenu début juin. «Si c’est un fort résultat, ça secouera tout le monde, prévoit Daniel Cohn-Bendit. Si le résultat n’est pas au rendez-vous, je crois qu’on reviendra à la case départ...»

Florent Godard et Gautier Demouveaux, à Bruxelles

 

Nicolas Sarkozy veut des têtes d'affiches

Le chef de l'Etat souhaite des eurodéputés engagés et impliqués à Strasbourg. Le casting pour les élections de juin s’avère difficile : les éventuels candidats voient le Parlement européen comme une mise à l’écart.

Elles seront dévoilées le 24 janvier à l’UMP lors d’un conseil national. Elles ou ils, ce sont les huit têtes de listes pour les élections européennes*. Pour l’instant, «il n’y a rien de gravé dans le marbre, ça reste très ouvert», insiste Olivier Ubéda, délégué aux affaires européennes à l’UMP.
Les sortants sont sur la sellette. «Le problème de ces députés, c’est qu’ils n’ont pas une très grande notoriété», explique le président de la commission des investitures électorales, Jean-Claude Gaudin. «Nicolas Sarkozy a envie d’une délégation UMP pêchue», précise Olivier Ubéda. Des personnalités « qui accrochent la lumière, qui s'impliquent, qui siègent et qui s'occupent de choses un peu ingrates » seront envoyées à Strasbourg. Le chef de l’Etat souhaite que les élus investissent les commissions pour peser sur les textes présentés au Parlement. Ils devront prendre le mandat de député européen comme une responsabilité à part entière (comme en Allemagne) et non comme une mise à l’écart.

Lamassoure en danger face à Baudis ?

Avec Brice Hortefeux, secrétaire national aux élections, Jean-Claude Gaudin compose les listes en accord avec le chef de l’Etat et le Premier ministre François Fillon. Ces dernières semaines, il a reçu tous les députés sortants «pour voir la possibilité d’amélioration de notre positionnement politique à Strasbourg» avec des questions : «Est-ce que la France joue bien son rôle ? Est-ce qu'elle n'est pas trop écartée des instances de décision ? » et une réponse : « Peut mieux faire ». A Bruxelles, il se murmure que les députés ayant fait au moins deux mandats pourraient sauter. Suivant cette règle, près de 10 d’entre eux seraient menacés. L’UMP ne confirme pas cette information.
Au Parlement européen, la France disposera de 72 sièges après les élections de 2009. L’UMP devrait en prendre au moins deux dans chacune des huit circonscriptions. Aujourd’hui, le parti de la majorité compte 17 eurodéputés contre 31 aux socialistes.
Le cas d’Alain Lamassoure (Sud-Ouest) n’est «pas tranché» indique Jean-Claude Gaudin. Malgré ses compétences et son expérience, il ne devrait pas être tête de liste et pourrait même perdre son siège. Il reste pourtant très engagé dans la préparation de la campagne au parti populaire européen (PPE). Nicolas Sarkozy pourrait lui préférer Dominique Baudis, ancien député européen. En juin, le chef de l’Etat avait pensé à Alain Juppé qui a décliné l’offre. Le maire de Bordeaux préfère se consacrer à sa ville.

Daul et Barnier, têtes de liste dans l’Est et le Sud est

Mais à l’Elysée, où tout se décide, on a du mal à trouver des têtes de liste charismatiques et connues des Français. Le ministre de l’agriculture, Michel Barnier, quitterait le gouvernement en avril pour mener la liste Sud-Est. Dans cette circonscription, la situation de Françoise Grossetête est incertaine. Elle serait en concurrence avec Dominique Vlasto, elle aussi sortante et par ailleurs adjointe de Jean-Claude Gaudin à la mairie de Marseille.
La candidature du sortant Joseph Daul serait acquise dans l’Est. Dans le Nord, Valérie Létard, secrétaire d’Etat à la solidarité, serait sur les rangs. Pour l’Ouest, le nom du président de la FNSEA (Fédération nationale des exploitants agricoles), Jean-Michel Lemétayer, circule. Brice Hortefeux aurait été pressenti pour être tête de liste dans le Massif central-Centre mais il a démenti l’information. Le ministre de l’immigration devrait être candidat mais en position non éligible.
L’Ile-de-France n’a pas encore de candidat après le «non» de Rama Yade à Nicolas Sarkozy. La secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme refuse de quitter le gouvernement pour Strasbourg. Le nom de Luc Ferry a été évoqué. Seule certitude : Nicole Fontaine ne se représentera pas. Cette circonscription illustre bien le problème posé au chef de l’Etat : trouver des personnalités et les convaincre de leur importance politique à Strasbourg.
Jean-Claude Gaudin et Brice Hortefeux doivent présenter leur travail au chef de la majorité, à savoir Nicolas Sarkozy. C’est lui qui aura le dernier mot.

*La France est divisée en huit eurocirconscriptions : Nord Ouest, Ile de France, Ouest, Est, Centre-Massif Central, Sud est, Sud ouest, Outre mer.

Matthieu Cotinat

Avant tout une élection nationale pour l'UMP

«Les européennes sont une élection nationale à thématique européenne», répète t-on à l’UMP. Comprenez que les candidats et les électeurs seront français et s’inscriront dans une «ambiance nationale» liée à la politique du gouvernement et du chef de l’Etat.
Le programme du PPE (Parti populaire européen) sera adapté aux niveaux national et régional selon une «version UMP». Sur les tracts et la profession de foi figureront les logos du PPE et de l’UMP. Pour sensibiliser les électeurs à la politique européenne, l’objectif est de leur montrer que «c’est du concret».
Dans chaque eurocirconscription, une personnalité politique est chargée de faire des propositions pour adapter la campagne à chaque territoire. Michel Barnier s’occupe du Sud-Est, Roselyne Bachelot de l’Ouest, Pierre Lequiller de l’Ile-de-France, Hubert Haenel de l’Est, Brice Hortefeux du Massif central-Centre, Alain Lamassoure du Sud-Ouest, François Baroin de l’Outre-Mer et Antoine Rufenacht du Nord-Ouest. Ces personnes ne seront pas forcément les têtes de liste. Leurs idées seront présentées en janvier. Chaque tête de liste se les appropriera en les faisant évoluer.

M. C.

Le Parti socialiste se prépare à un scrutin serré

La nouvelle première secrétaire, Martine Aubry a nommé Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national aux affaires internationales et européennes, et Christophe Borgel secrétaire aux élections. Les deux Strauss-Kahniens auront la tâche de préparer le scrutin de juin 2009.
Le PS se prépare à des élections serrées: début décembre, un sondage prédisait un score au coude-à-coude avec l’UMP, autour de 22%. Le score de 29% réalisé en 2004 sera difficile à égaler. Martine Aubry a décidé de ces nominations peu de temps après le Conseil du PSE de Madrid, auquel elle a assisté et après les recommandations de Bernard Poignant, un eurodéputé proche de François Hollande. Peu avant le Conseil national, celui-ci a remis une note à la nouvelle première secrétaire dans laquelle il appelle les élus à s’engager «à ne pas abandonner leur mandat européen pour un siège national».
Depuis 2004, six socialistes français ont délaissé leur siège européen pour devenir député ou sénateur. Bernard Poignant insiste: «Les socialistes français doivent être au niveau de leurs homologues européens. Cela suppose de prendre au sérieux cette fonction d’eurodéputé, ce n’est pas une présidence de conseil général.» Il souhaite «le moins de parachutages possibles et la meilleure prise en compte possible de la régionalisation du scrutin» mais aussi qu’on tienne compte de l’expérience «des sortants car l’expérience compte à Strasbourg». La campagne socialiste française sera lancée début janvier.

Mariam Pirzadeh

Les élections européennes de 2009 sur le site du Parlement européen...

... Et sur Toute l'Europe

 

 

 

 

Depuis sa naissance, Chloé a sa propre perception du monde qui l'entoure. La jeune femme de 20 ans est atteinte d'une maladie génétique rare qui a des conséquences sur sa vision périphérique et nocturne. Un handicap qui ne l'empêche ni d'aller en cours, à Science Po Strasbourg, ni de lire ou de danser la salsa comme n'importe quel étudiant. Munie de sa canne, elle considère que chaque obstacle qu'elle rencontre est fait pour être surmonté.

Luc Sorgius

François Gaillot est un dessinateur de BD… qui n'a pas le temps de dessiner ! A 23 ans, il est déjà marié, père d'une petite fille de 2 ans et auto-entrepreneur dans le dessin. Donc, entre la crèche, la vie de famille, les appels aux sociétés d'illustration et les passages à l'imprimerie, difficile de trouver du temps pour troquer les chaussures de courses contre un crayon à dessin.

Luc Barre

Il a un corps d'Apollon et en fait profiter ces dames. Mais il préfère la compagnie de Platon et d'Aristote. Lui, c'est Enzo, philosophe et strip-teaseur. Et il se met à nu, rien que pour vous.

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Être puéricultrice, mariée avec un enfant et vivre à Strasbourg, rien d'exceptionnel en soi. Pourtant, rien dans le parcours de Matou n'est ordinaire. Ses racines sont fermement ancrées à Ouagadougou, au Burkina Faso. C'est là que Matou est née, a vécu et rêve de retourner. C'est là qu'elle a connu sa passion, la danse. Une passion que son père, chef gendarme, ne partageait pas. Elle a pourtant réalisé son rêve, accompli son destin.

Hélène Faucher

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