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Imaginez une maison alsacienne, à la frontière des Vosges, à une soixantaine de kilomètres de Strasbourg. Lovée contre les pins à 800 mètres d’altitude, elle est bordée d’un riche potager où fruits, légumes, fleurs et tubercules poussent à foison. Le matin, le chant des oiseaux vous réveille. La journée commence, vous poussez les volets. À droite, l’eau bleue de la piscine. À gauche, un mirador et une double rangée de barbelés électriques veillent. Ils s’assurent que les 6 000 prisonniers du Konzentrationslager (KL - camp de concentration) Natzweiler-Struthof restent dans l’ombre, à l'abri des regards.
Ce quotidien, c’est celui de Joseph Kramer, commandant du Struthof - seul camp de concentration construit sur le territoire français - d’octobre 1942 à mars 1944. Comme d’autres « Lagerkommandant » (commandant du camp), Kramer a établi l’une de ses résidences au plus près du camp qu’il administrait, au cœur des horreurs de la Seconde Guerre mondiale. Rudolf Höss, concepteur du camp d’extermination d'Auschwitz, a fait la même chose.
Le film de Jonathan Glazer, La zone d’intérêt, raconte la vie de famille paisible du commandant d’Auschwitz, en bordure du camp d’extermination. Cette proximité glaçante se retrouve au camp du Struthof, en Alsace, où une villa avec piscine côtoyait l’horreur absolue.
Posté devant le Kremlin, Tucker Carlson nous promet que l'interview qu’il a enregistrée le 6 février sera « sincère ». Jeudi 9 février au soir aux Etats-Unis, l’ex-vedette de Fox News a diffusé sur son compte X (ex-Twitter) un entretien avec le président russe. Si l’affiche de l’émission annonçait un duel tendu, le premier accordé à un journaliste « occidental » depuis le début de la guerre en Ukraine, le doute n’a pas plané longtemps. Pro-russe assumé, Tucker Carlson n’a cessé de brosser Vladimir Poutine dans le sens du poil.
14 h 07 : « Un géant de la conscience française nous a quittés », poste sur X Stéphane Séjourné, le ministre des Affaires étrangères.
Climato-sceptique, pro-russe, anti-avortement… Son entretien avec le président russe cumule plus de 80 millions de vues sur X (ex-Twitter).
14 h 03 : Robert Badinter entrera-t-il au Panthéon ?
« Il faut tout d'abord avoir une pensée pour son épouse, sa famille, a poursuivi le président de la République. Je veux dire aussi ma peine à titre personnel. » Sur la panthéonisation de Robert Badinter, il laisse planer le doute. « J'aurais l'occasion de m'exprimer lors de l'hommage national en préparation avec la famille », a-t-il précisé.
Réduction des émissions : un pas de plus vers la neutralité carbone ?
« Nous voulons réduire de 90% nos émissions de CO2 d’ici 2040 » a annoncé le Commissaire européen pour le climat Wopke Hoekstra ce mardi 06 février devant l’hémicycle. La Commission renforce ainsi ses objectifs climatiques pour arriver à la neutralité carbone d’ici 2050 suivant les recommandations de la COP28. Mais elle fait marche arrière sur plusieurs points. Elle repousse à « après 2030 » la sortie des énergies fossiles. Et pour ne pas s’attirer les foudres des agriculteurs, elle ne fixe pas d’objectifs de réduction carbone dans le domaine agricole alors qu’elle prévoyait de le faire. Une décision que les Verts regrettent. Alors
que la droite et l’extrême droite restent critiques : « Nos agriculteurs seront sacrifiés sur l’autel de votre économie décroissante », déplore ainsi Mathilde Androuet (ID, extrême droite). L’avenir de cette ambition climatique dépendra de la prochaine Commission qui se réunira après les élections européennes de juin.
Fanny Lardillier
« Nous sommes un Parlement qui dit oui à la science, qui investit pour l’avenir de l’agriculture. » L’eurodéputée suédoise Jessica Polfjärd (PPE, droite) se félicite de l’adoption du règlement sur les nouvelles techniques génomiques (NTG). Avec cette législation, les parlementaires autorisent l’importation et la commercialisation de cette nouvelle génération de végétaux génétiquement modifiés, capables de résister aux effets du changement climatique. Il s’agit d’une évolution majeure dans la législation européenne sur les organismes génétiquement modifiés (OGM).
OGM ou NTG, tout est question de définition
Jusqu’alors, ces nouvelles techniques génomiques (NTG) ne pouvaient pas entrer dans le marché européen des semences, car elles étaient considérées comme des OGM. Elles tombaient donc sous le coup de la directive européenne de 2001 qui interdit leur usage dans l’agriculture européenne par mesure de précaution, à l’exception d’une variété de maïs.
La Commission européenne a proposé de créer un cadre spécifique pour ces NTG. Elle les considère comme moins invasives pour les plantes que les OGM, puisqu'elles n’y insèrent pas de gènes étrangers. Les parlementaires ont accepté ce nouveau cadre, en définissant comme végétaux « conventionnels » les plantes ayant subi moins de 20 modifications du génome.
Une victoire pour ses partisans. « Grâce à la sélection génétique, les agriculteurs peuvent faire face au changement climatique et à la concurrence, affirme l’eurodéputée tchèque Michaela Šojdrová (PPE). Les nouvelles techniques ne sont pas dangereuses puisqu’elles n’intègrent pas de matériel génétique incongru. » Avec cette législation, l’Europe s'aligne sur les Etats-Unis et l’Amérique latine, qui commercialisent déjà ces semences. Pour Lennart Nilsson, directeur du syndicat agricole européen Copa Cogeca, les NTG permettront aux agriculteurs d’être « compétitifs » et de « développer un modèle européen dans la sélection végétale. »
« Les citoyens ne veulent pas manger des OGM sans le savoir »
Mais le règlement a suscité des inquiétudes chez les eurodéputés de gauche et les écologistes. Ils sont parvenus à imposer des limites à leur commercialisation : les NTG restent soumises à certains contrôles, comme l'évaluation des risques, le traçage et l’étiquetage des produits. « Les citoyens ne veulent pas manger des OGM sans le savoir », argumente Christophe Clergeau (S&D, sociaux-démocrates).
Par ailleurs, l’usage des NTG est interdit dans l’agriculture biologique. Le Parlement a également affirmé l’impossibilité de breveter ces technologies, afin d’éviter une dépendance des agriculteurs envers les géants industriels de la semence : « Les firmes comme Monsanto, Bayer ou Corteva font de larges profits au détriment des paysans et des consommateurs. Les agriculteurs doivent pouvoir choisir eux-mêmes leurs semences », explique Marie Toussaint (Les Verts, écologistes). La mise sur le marché des NTG doit encore être validée par les Etats membres, qui pourraient être tentés de jouer la montre, à trois mois des élections européennes.
Anna Chabaud et Lilou Bourgeois