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Le libraire en herbe n'a pas hésité à décorer chaque recoin de la boutique. ©Tara Abeelack/Cuej.info

À l’Antiquité, les esclaves devenaient maîtres le temps du carnaval

Déconcertant pour ceux qui ne sont pas de la région, incontournable pour les autochtones, le carnaval a de multiples origines qui remontent à l’Antiquité. Dans l’ancienne Babylone, il existait déjà des fêtes qu’on appelait les « Sacées ». D’après la tradition, les esclaves commandaient à leurs maîtres et inversaient donc l’ordre établi pendant cinq jours. À la même époque, des rituels comparables avaient lieu en Grèce ou à Rome. Dans la vallée du Rhin, les premières traces carnavalesques datent du Moyen-Âge.

Dans la tradition chrétienne, le carnaval marque les derniers jours avant le Carême. D’où son nom : le mot carnaval vient du latin « carnelevare », composé de « carnis » (chair) et « levare » (enlever). Ce sont donc des jours durant lesquels on a le droit de manger et boire ce que l’on veut, autant qu’on le souhaite. À partir du mercredi des Cendres, le quotidien est de retour. En mémoire de la souffrance et de la mort de Jésus, les chrétiens doivent alors se priver de viande, d’alcool et de festivités jusqu’à la résurrection de Jésus, à Pâques.

Chaque ville a ses propres traditions

Retour à Mothern. Ici, on croit que le carnaval est venu d’Allemagne. « Ce qu’on dit, c’est que les bateliers qui ont traversé le Rhin, ont apporté cette fête », raconte Martine Ball. La cavalcade du carnaval aura lieu pour la 47e fois à Mothern.

Aujourd’hui, l’origine à la fois païenne et chrétienne est passée au second plan. Même si chaque région, chaque ville, a ses propres traditions, elles restent toutes unies par la joie de la fête et du commerce. Chars, fanfares, chants et danses endiablés : les adultes et les enfants en costumes étranges, drôles ou effrayants, donnent tout ce qu’ils ont pour chasser l’hiver et échapper, un instant, à leur quotidien.

Lucia Bramert
Édité par Luc Herincx

Quand les jours se rallongent, quand les nuits deviennent plus douces, commence ce qu'on appelle la « cinquième saison de l’année » : le carnaval. Une tradition ancestrale de festivités, où les villes et villages bas-rhinois organisent des défilés et des bals déguisés. Plusieurs jours de « folie », d’excès alimentaires et de beuveries afin de chasser l’hiver, mais surtout pour s’amuser.

Très populaire en Suisse alémanique et dans le Bade-Wurtemberg en Allemagne, le carnaval alsacien est fortement influencé par les festivités des régions voisines. À Mothern, village du nord de l’Alsace, les préparations ont débuté il y a plusieurs mois. Malgré l’esprit de fête assumé, le carnaval est une affaire sérieuse pour les Mothernois. « À partir de jeudi, le Schmutziger Donnerstag, et jusqu’à Mardi gras [le 21 février], on fait un bal tous les soirs », explique Martine Ball, présidente du comité des fêtes de Mothern. De plus, le dimanche, environ 40 chars participent à la cavalcade, une longue parade multicolore à travers tout le village.

Le lundi est réservé au carnaval des enfants qui se déguisent en grands-mères ou grands-pères et vont de maison en maison. Puis les festivités se terminent avec un défilé nocturne le mardi soir : « C’est la crémation de la sorcière. » Une poupée déguisée, bien sûr. Parenthèse historique : la sorcière représente les esprits sombres censés régner pendant l’hiver. Elle est donc pourchassée et… brûlée.

À l’approche de Mardi gras, le 21 février, nous sommes déjà en pleine saison de carnaval. Les festivités, fortement influencées par nos voisins allemands, s’inscrivent dans une tradition très ancienne de la vallée du Rhin.

Des députés poussent à l’action

Une large majorité au centre et à gauche de l'hémicycle a dénoncé cette situation dégradée. L’eurodéputée grecque Syriza Kóstas Arvanítis (GUE/NGL gauche radicale) parle d’ “un pas de plus vers le recul de l’État de droit dans le pays.” Selon la parlementaire belge Saskia Bricmont (Les Verts, écologistes), “La Grèce suit le même chemin que la Pologne et la Hongrie avant elle. Il nous appartient d’agir et de dépasser le stade des recommandations.” 

© Audrey Senecal

Pour l'université de Strasbourg, la priorité reste le sauvetage et la prise en charge des rescapés. © İnönü University Center Campus

Samir, en haut, et Mohammad, en bas, rangent les dons dans les cartons. © Audrey Senecal

Envoi de matériel pédagogique, cours en ligne, voire accueil des étudiants et professeurs. L'universitaire Samim Akgönül fait le point sur les pistes qui s'offrent à l'Unistra pour venir en aide aux universités turques et syriennes détruites.

A Strasbourg, la solidarité académique n'est pas un vain mot. Samim Akgönül, le directeur du département d'études turques de la Faculté des langues de Strasbourg, est l'un des artisans d'une initiative de l'Unistra visant à soutenir les facultés turques et syriennes dévastées par le double tremblement de terre du 6 février. « Hier, j'ai contacté une par une treize universités [onze turques, deux syriennes] pour leur demander ce qu'elles attendent de nous », explique ce maître de conférence spécialisée dans l'histoire de la Turquie.

Il précise que le soutien proposé par l'Unistra ne prendra pas la forme d'une aide humanitaire d'urgence, mais d'une « solidarité horizontale » entre l'Unistra et les campus sinistrés. Adopter une approche coopérative est également très important, insiste le maître de conférences, qui veut à tout prix éviter une « approche verticale » et souhaite que l'Unistra traite d'égale à égale avec les institutions locales.

Aide à moyen terme

La coopération en vue de reconstruire les campus turcs et syriens n'est pas la priorité immédiate, concède Samim Akgönül. Pour l'heure, la priorité reste le sauvetage et la prise en charge des rescapés alors que, selon les dernières estimations, la catastrophe a tué plus de 40 000 personnes dans les deux pays et que de nouvelle victimes sont découvertes chaque jour sous les décombres.

En Turquie, l'Etat a réquisitionné les bâtiments encore indemnes des campus pour y mettre à l'abri une partie des milliers de personnes privées de logement par les tremblements de terre. Les universités sont donc passées à l'enseignement à distance jusqu'à nouvel ordre.

Mais plusieurs pistes sont envisagées dès à présent pour aider ces facultés lorsque la vie universitaire reprendra – « dans trois mois, six mois ou un an », estime Samim Akgönül –, notamment le renouvellement du parc informatique, l'envoi de matériel pédagogique (livres, matériel de laboratoire) et la mise en place de cours en ligne en turc, en arabe ou en anglais.

Difficultés possibles

Certaines difficultés pourraient apparaître. « Les universités turques sont libres de faire appel à nous, mais elles ne sont pas forcément libres d'accepter tout ce que nous avons à leur offrir », regrette Samim Akgönül, pointant du doigt le fait que la centralisation des universités est bien plus marquée en Turquie qu'en France, et que le régime de Recep Tayyip Erdoğan y exerce un droit de regard.

« Je n'ose pas dire que toutes les disciplines pourront être enseignées [depuis Strasbourg] », reconnaît le professeur, tout en assurant que l'Unistra n'acceptera pas de censure de la part du gouvernement turc : « Nous serons très vigilants dans nos relations avec ces universités et nous resterons fidèles à nos libertés académiques, qui sont la liberté de parole et de recherche. »

Le professeur reste confiant, cependant. Même sous le régime actuel, assure-t-il, toute liberté d'expression n'a pas disparu dans les facultés du pays. « Par exemple, personne n'a jamais empêché la tenu d'un cours d'histoire ou de littérature, et même sur les sujets les plus tabous, comme le génocide arménien ou le droit des LGBT, des franges de liberté subsistent. Il ne faut pas réduire la Turquie à son régime », insiste-t-il.

Soutien psychologique

Une autre piste d'aide pourrait être envisagée : l'accueil de professeurs et étudiants turcs en France, pour une durée d'un ou deux semestres, afin de leur permettre de continuer leurs recherches ou leurs études. Cette hypothèse est de loin la plus incertaine pour Samim Akgönül, qui reconnaît que les considérations administratives et politiques dépassent de loin les capacités de son département.

Enfin, le professeurs souhaiterait voir l'Université de Strasbourg mettre en place une assistance psychologique à destination de ses propres professeurs et étudiants originaires de Turquie ou de Syrie. « L'Alsace, et Strasbourg plus particulièrement, accueille un grand nombre de personnes originaires de Kahramanmaraş, l'une des villes les plus touchées par le séisme », explique le professeur. « J'ai personnellement envoyé un message à tous mes étudiants, de la licence au master, pour leur dire que nous étions à leur écoute et leur proposer une assistance psychologique ou dans leur cursus, et je voudrais voir l'université de Strasbourg dans son ensemble faire la même chose », conclut-il.

Matei Danes

Édité par Corentin Chabot-Agnesina

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