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Patrick Lozès, président et fondateur du Cran ©CC BY-SA 3.0

A Strasbourg, au Parlement européen, des partisans d'Abdullah Ocalan, le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), se sont introduits au sein de l'hémicycle et ont interrompu la session plénière. © Flickr / Frédérick Florin 

  • 10 février 2023 - Le tweet polémique d’un député Insoumis

Vendredi dernier, c’est Thomas Portes (LFI) qui a été sanctionné. Le député de Seine-Saint-Denis est exclu pour quinze jours de l’Assemblée nationale après un tweet où il s’était mis en scène, écharpe tricolore en bandoulière et le pied sur un ballon à l’effigie du ministre du Travail, Olivier Dussopt. « C'est consternant et c'est surtout consternant pour l'auteur », a réagi le ministre au micro de Franceinfo.

Seize ans. Il aura fallu seize ans pour que le Conseil représentatif des associations noires (Cran) publie son deuxième baromètre des discriminations en France. Les chiffres sont édifiants : plus de neuf Français noirs sur dix se déclarent victimes de discriminations. Soit près de deux fois plus qu’en 2007, quand ce chiffre s’élevait “seulement“ à 56%.

L’étude, menée pendant plusieurs mois par l’Ipsos, est déclarative. Les sondés, contactés sur internet et par téléphone, identifiaient eux-mêmes leur groupe d’appartenance. Parmi les répondants, 807 s’identifient comme noirs, métisses ou d’ascendance noire. Alors même que les statistiques ethniques sont interdites en France.

Pas de hiérarchie des discriminations

Joint par Webexn le président du Cran, Patrick Lozès, souligne que ce baromètre « donne raison » au Cran sur une position qu’il affiche depuis sa création. « Il n’y a pas de hiérarchie des discriminations. Pour autant, on ne discrimine pas une personne homosexuelle, une femme ou un noir pour les mêmes raisons ou de la même façon. » L’exemple le plus criant est la fréquence des contrôles de police. Les personnes noires seraient deux fois plus contrôlées par la police (49%) que l’ensemble de la population (23%) selon ce baromètre.

Le Conseil représentatif des associations noires (Cran) présentait son deuxième baromètre des discriminations à l’Assemblée nationale. Plus de neuf sondés noirs sur dix se disent victimes de discrimination. Pour Patrick Lozès, la balle est maintenant dans le camp des pouvoirs publics.

  • 16 mars 2011 - « Les ministres, faites dégagez vos voitures ! »

En mars 2011, Maxime Gremetz, l'élu de la Somme, apparenté au PCF avait fait irruption auprès des députés dans la salle d’audition consacrée à la crise nucléaire de Fukushima au Japon. Il était venu se plaindre que plusieurs véhicules en stationnement de ministres et des dirigeants de la filière nucléaire bloquaient sa voiture : « Les ministres, vous faites dégager vos voitures, s'il vous plaît ! ». Cela lui aura valu une exclusion temporaire de l’Assemblée nationale et privé de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois. Une première depuis le début de la Ve République.

À Strasbourg, le visage normalement souriant du pictogramme utilisé pour l’indice de qualité de l’air faisait la grimace mardi 14 février. Fluctuant entre un air « très mauvais », « mauvais » et « dégradé » sur l’échelle mesurée par les associations de surveillance de la qualité de l’air, il est revenu à une qualité acceptable (« moyenne ») le lendemain midi.

 

En cause : la concentration dans l’air de particules fines, mélanges de différents composés chimiques principalement émis lors de phénomènes de combustion ou par réaction chimique de gaz présents dans l’atmosphère. L’exposition chronique à ces particules d’une taille inférieure à 2,5 microns (μm) – le diamètre d’un cheveu humain, lui, est de 50 à 70 μm – a des effets délétères. Santé publique France estimait dans sa dernière étude sur la période 2016-2019 que 40 000 décès par an lui seraient attribuables et que cette exposition représenterait en moyenne une perte de 8 mois d’espérance de vie pour les personnes de 30 ans et plus.

 

Le paradoxe d’un secteur qui pèse lourd

On impute souvent la pollution aux particules fines au trafic routier, or la majorité des particules fines proviennent du secteur résidentiel, comme le souligne le ministère de la Transition écologique et solidaire. En 2016, le logement représentait la moitié des émissions de particules fines en France, contre 21 % pour l’industrie et 18 % pour le transport routier. Et dans ce secteur résidentiel, le chauffage au bois apparaît comme un paradoxe : celle d'une énergie à l’image plutôt écologique, présentée comme « renouvelable » par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), mais qui produit pourtant la majorité des particules fines du secteur (41 % en France en 2022).

 

En France, près de 7 millions de foyers ont choisi de se chauffer au bois, selon l’ADEME. Et dans la région Grand-Est, 22 % des ménages utilisent ce combustible – majoritairement des bûches – comme source de chauffage principal ou d’appoint en 2018, selon le Fibois Grand-Est. Les appareils utilisés dans la région ne sont par ailleurs pas tous récents : hors cheminées à foyer ouvert, plus de 40 % datent d’avant 2004.

 

Nécessaire pédagogie

L’Eurométropole de Strasbourg a ainsi initié une aide financière de 600 à 1 600 € pour le passage à un appareil de chauffage au bois récent. Pour y être éligibles, les particuliers doivent s’adresser à un artisan « reconnu garant environnement » (RGE). Olivier Labrousse, artisan à Vendenheim en banlieue de Strasbourg, en fait partie. « Il n’y a pas encore d’interdiction d’installation de foyers ouverts (cheminées ouvertes, ndlr) mais les artisans labellisés RGE ne sont plus autorisés à en installer. »

 

La sensibilisation fait partie de son quotidien. « Les vieilles installations participent à la pollution aux particules fines. Un foyer ouvert, c’est un rendement (capacité à chauffer, ndlr) quasi nul de l’ordre de 10 %, alors qu’un appareil récent, ce sera 80 % », avance-t-il. Un ordre de grandeur confirmé par l’ADEME, qui souligne l’importance d’une combustion efficace pour réduire les résidus polluants potentiels.

 

« Il faut surtout sensibiliser les gens à la bonne façon de faire du feu, puisque beaucoup utilisent encore du bois humide, du carton ou des journaux. Tout le monde sait faire du feu, mais le maîtriser et réaliser une bonne combustion, c’est une autre affaire », pointe Olivier Labrousse. Un constat partagé par l’ADEME et les métropoles, pour qui le renouvellement vers des appareils plus performants est indissociable de ces « bonnes pratiques ».

 

Nils Hollenstein

Édité par Tara Abeelack

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