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Sa position était fragilisée depuis l’adoption en décembre d’une loi très controversée facilitant la transition de genre, permise dès 16 ans et sans avis médical. Dans la foulée, le gouvernement britannique a bloqué la loi, recourant à un dispositif qui permet d’empêcher le texte d’obtenir l’assentiment du roi et d’entrer en vigueur. La mesure a également été épinglée par l'autrice de la saga Harry Potter J. K. Rowling, qui vit en Écosse. Les critiques du texte estiment que des prédateurs sexuels peuvent s'en servir pour accéder à des lieux réservés aux femmes.
Juste après le vote, un scandale était venu donner de l'eau au moulin à ses détracteurs : une femme transgenre condamnée pour avoir violé des femmes avant sa transition avait été incarcérée dans une prison pour femmes, créant de vives réactions. Elle a finalement été transférée vers une prison pour hommes, poussant Nicola Sturgeon à un rare revirement.
Coup porté à la cause indépendantiste
En janvier, après la démission surprise de la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern, Nicola Sturgeon assurait pourtant qu’elle était encore « pleine d’énergie » et qu’elle ne se sentait « pas du tout près » de quitter le navire.
Son départ, sans successeur évident, porte un coup à la cause indépendantiste, le combat de sa vie dont elle était la figure incontestée, déterminée et appréciée du public. Nicola Sturgeon est arrivée à la tête du SNP et du gouvernement écossais après la démission de son prédécesseur Alex Salmond en 2014. Les Écossais avaient alors voté à 55 % en faveur d'un maintien au sein du Royaume-Uni. Elle a depuis, avec patience et détermination, repris le combat pour l'indépendance, revigoré par le Brexit auquel les Ecossais s'étaient majoritairement opposés. Elle se bat depuis pour l'organisation d'un nouveau vote, rejeté fermement par Londres.
Nicola Sturgeon a accumulé les succès électoraux, obtenant une nouvelle fois en mai 2021 une majorité pro-indépendance au Parlement local avec les Verts. Fluctuants, les sondages ont penché régulièrement en faveur d'un « oui » à l'indépendance ces dernières années, notamment pendant la pandémie dont la gestion par Londres, sous Boris Johnson, était très critiquée. Mais sa stratégie électorale consistant à vouloir transformer la prochaine campagne pour les législatives, prévues dans moins de deux ans, en un référendum de facto sur une sécession, a été moins appréciée par les électeurs.
Théodore Laurent avec AFP
Edité par Clémence Blanche
Neuf ans et puis s’en va. Pressentie par les médias britanniques en début de matinée, la Première ministre indépendantiste écossaise, Nicola Sturgeon a annoncé sa démission le mercredi 15 février lors d’une conférence de presse. Elle a précisé qu’elle resterait en poste jusqu’à ce qu’une personne soit élue au sein de son parti, le Parti national écossais (SNP). La dirigeante, arrivée à la tête du pays en 2014, était devenue très populaire grâce à son combat pour l’indépendance. « Dans ma tête et dans mon coeur, je sais que le moment est venu, que c'est le bon moment pour moi, pour mon parti et pour le pays, et j'annonce donc aujourd'hui mon intention de démissionner en tant que Première ministre et cheffe de mon parti », a-t-elle déclaré devant l’auditoire.
Plusieurs leaders de l’opposition ont, par la suite, exprimé leur joie sur Twitter. « C’est un premier revers pour le gouvernement, et pas le dernier ! », écrit Fabien Roussel, le patron des communistes. Pour la dirigeante du Rassemblement nationale, Marine Le Pen, le gouvernement a été « mis en minorité » et pourra être « mis en échec [...] sur l’allongement de l’âge légal à 64 ans ».
Mais ce sont bien Les Républicains qui ont fait basculer le scrutin. 38 députés de droite ont voté contre, et six se sont abstenus. Selon eux, l’index est « inadapté aux réalités des PME ». Une surprise alors même que le parti est favorable à la réforme et que leurs voix sont nécessaires aux macronistes pour atteindre une majorité absolue dans l’hémicycle.
Un « index seniors » loin d’être abandonné
Le gouvernement voudrait rendre cette mesure obligatoire dès l’automne 2023 pour toutes les entreprises de plus de 1000 employés. La réglementation s’appliquera ensuite aux entreprises de plus de 300 salariés dès juillet 2024, puis à l’été 2025 dans celles de plus de 50 personnes. Elle vise à sanctionner financièrement les employeurs qui ne publieraient pas cet index.
Toutefois aucune obligation de résultats du taux d’emploi des seniors n’a été inclus dans l’article 2 de la réforme. Le taux d’emploi en France est de 35,5 % pour les 60-64 ans, contre 81,8 % pour les 25-49 ans, selon la DARES.
Alors que le texte quittera le palais Bourbon le 28 février pour être discuté au Sénat, l’index des seniors pourrait faire son retour lors des va-et-vient du projet de loi entre les deux chambres. Sauf si des groupes parlementaires décident d’en retirer, près de 14.200 amendements restent à examiner d’ici vendredi soir. Un défi pour la majorité.
Joffray Vasseur
Édité par Quentin Celet
Un premier revers pour le gouvernement. L’Assemblée nationale a rejeté, le 14 février 2023, l’article 2 de la réforme des retraites qui prévoyait l’instauration d’un « index seniors » dans les entreprises. L’objectif, selon la majorité présidentielle, était de favoriser l’emploi des salariés en fin de carrière.
Après trois journées de débat, ce sont 256 députés qui ont voté contre et 203 autres qui ont approuvé cet article. Un coup de théâtre qui a provoqué des applaudissements et des cris de la part des parlementaires de l’opposition. Le chant des Gilets jaunes « On est là » a même été entonné par certains, provoquant un rappel à l’ordre de la part de la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet. « Votre attitude est inacceptable », a-t-elle répondu.