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Lors de ses pauses, elle relève aussi le danger pour les piétons que représentent les cyclistes. Perdus dans la signalisation, livrés à eux-mêmes, ils transforment les trottoirs en pistes cyclables. “Soit tu bouges, soit tu crèves !”, résume Audrey.
Un autre soir, l’employée de CDC Habitat a “vu une jeune femme à trottinette valdinguer” sur le bitume après avoir percuté un véhicule. Au milieu du carrefour, trottinettistes et cyclistes doivent se faufiler entre les voitures. Déboussolés, certains en oublieraient presque qu’ils sont sur la route, d’autres filent à toute allure sans se préoccuper de l’état du trafic. Jean-Baptiste Gernet, expert en mobilités actives et ex-adjoint au maire de Strasbourg en charge des mobilités alternatives (2014-2020), tempère : “Il faut bien distinguer les accidents de l’insatisfaction, légitime, des usagers.”
Assis en tailleur, cornet de frites à la main, Alain fait la manche. Ce sans domicile fixe s'installe chaque jour à l’embouchure de la rue du Maire-Kuss. Ses trente années dehors semblent imprimées sur son visage. Ça fait longtemps qu’il ne fait plus appel au 115. Pour lui, ces lieux d’accueil sont uniquement un moyen “d’éviter aux habitants de se retrouver face à un cadavre en ouvrant les volets”.
Dans le quartier de la gare, la centaine de places d’hébergement d’urgence, réparties entre la rue du Rempart et la rue de Koenigshoffen, sont toutes pourvues. Depuis un an, les appels ont doublé à Strasbourg. Hamza, 24 ans, sans domicile fixe depuis sept mois, dénonce le système de roulement imposé.
Redonner un coup de neuf aux vitrines des boutiques faisait partie des objectifs pour le QPV Laiterie. Aucun des intéressés rencontrés n’en a profité jusqu’à présent. Pourtant, l’état de certaines devantures reflètent les difficultés des commerces du quartier.
Des commerçants ont décidé de les moderniser par leurs propres moyens, à l’image de la boulangerie centenaire Blédor. Amine Némard et son établissement Délicious Food sont, eux, installés rue de Molsheim depuis 2018. Déçu du manque de fréquentation, le gérant pense déjà à s’en aller. Et les travaux entamés depuis novembre sur le boulevard de Lyon ne semblent pas aider. “Heureusement que j’ai une clientèle fidèle”, soupire un manager du fast-food Akabe, qui voit le manque de places de parking comme un frein supplémentaire au pouvoir d’attraction du secteur.
Profil des demandes d'hébergement au 115 du Bas-Rhin en 2020 (Source SI-SIAO). © Rémi Casalis