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L'Italien Alessandro Chiocchetti, chef de cabinet de la présidente Roberta Metsola, remplacera l'Allemand Klaus Welle à partir du 1er janvier. Photo Cuej.Info / Joffray Vasseur

Des petits arrangements entre groupes parlementaires au cœur des nominations aux plus hautes fonctions de l'Union européenne ? Alessandro Chiocchetti, 53 ans, a été nommé ce lundi 12 septembre au poste de secrétaire général du Parlement européen. Membre du PPE (droite), l'élu italien était à la tête du cabinet de Robertsa Metsola (PPE), présidente du Parlement depuis le début de l'année. Un rôle qui le définit comme « bénéficiaire du népotisme», selon le site Politico

Ce proche du parti Forza Italia (droite), créé par Silvio Berlusconi, a été élu avec 11 voix sur 15 par le bureau du Parlement européen, dont les membres sont composés du président et des quatorze vice-présidents. Le poste stratégique et influent, actuellement occupé par Klaus Weller, était plébiscité par trois autres candidats, tous issus du PPE mais plus proches de la retraite que leur rival.

Sa nomination ne fait toutefois pas l'unanimité au sein des députés européens, en particulier ceux de l'opposition. Les Verts estiment qu'il y a eu un « deal politique» comme le précise le journal Le Monde. En effet, la liste des prétendants au poste n'a pas été publiée publiquement en amont du vote, ce qui pose un problème de transparence. 

De son côté, le Parlement affirme que cette nomination a eu lieu après « de longues délibérations». Elles se sont toutefois tenues à huis clos. Conséquence, la procédure qui permet de départager les candidats n'a pas été rendue publique.

Lors de la conférence de presse tenue ce 13 septembre, la présidente du Parlement se défend : « C'était le processus le plus ouvert de l'histoire de cette institution. Le poste vacant était ouvert depuis plusieurs mois, tout le monde pouvait postuler. Des contrôles d'éligibilité ont été effectués et, pour la toute première fois, plus d'un candidat s'est présenté pour le poste».

Un poste influent à haute responsabilité

Les raisons de cette inquiétude sont justifiées par les missions sensibles dont s'occupera l'eurodéputé. Dès le 1er janvier 2023, Il devra assurer le bon déroulement des séances plénières tout en assistant le président et les vice-présidents durant les sessions parlementaires. Garant de l’administration, cet ancien membre du cabinet de Klaus Welle (PPE), à la tête du secrétariat général durant treize ans, sera bientôt tenu de vérifier l’ensemble des actes adoptés par le Parlement et le Conseil européen et de les signer. 

Son rôle ne s'arrête pas là. L’élu italien aura pour mission d'aider Robertsa Metsola à organiser et préparer les réunions de la Conférence des présidents (CPC), qui permet de coordonner le travail des commissions. Elle se réunit chaque mardi lors des sessions à Strasbourg et prépare la contribution des parlementaires dans le travail. La CPC propose chaque mois une recommandation sur le projet d'ordre du jour de la prochaine période de session et soumet un rapport d'évaluation concernant la conformité des propositions d’actes législatifs. 

Accompagné de la présidente, Alessandro Chiocchetti sera enfin chargé de la préparation des réunions du Bureau, qui établit l'état prévisionnel du budget du Parlement européen et se charge des questions administratives. En somme, son rôle demeure essentiel au bon fonctionnement des institutions européennes. 

Ce n'est pas la première fois qu'une nomination à ce poste fait polémique. En 2018, plusieurs eurodéputés de la GUE (gauche radicale) et des Verts, dont le néerlandais Denis de Jong, avaient déploré une opacité dans la promotion de Martin Selmayr (PPE), ancien bras droit de Jean-Claude Juncker (PPE). De plus, Laura Pignataro, une haute-fonctionnaire de la Commission européenne qui avait jété contrainte de défendre la nomination de l’eurodéputé Selmayr, s’est suicidée en décembre 2018.

Même son de cloche lors du départ de l’Allemand Klaus Welle de son poste de secrétaire général du Parlement en juin dernier. « Il s'agit d'une procédure accélérée injustifiée qui nuit gravement à l'image de l'institution, alors qu'il y a suffisamment de temps pour remplacer l'actuel secrétaire général jusqu'à la fin de l'année», a indiqué l'Espagnole Iratxe Garcia Perez, présidente du groupe S&D (gauche). 

Joffray Vasseur

Édité par Audrey Senecal

 

Pour la deuxième fois en trois mois, la BCE a relevé ses taux directeurs jeudi dernier. Un geste historique qui intervient en réponse à l’inflation galopante, mais qui pourrait fragiliser la zone euro en engendrant une hausse des spreads.

Le lanceur d'alerte "Mudge" a été auditionné par le Sénat américain ce mardi pour avoir révélé des failles dans le système de sécurité de Twitter. Flickr.

« Nous ne sommes pas pour l’euthanasie, mais pour le soulagement et l’accompagnement à la souffrance de l’homme », plaide Marie-Rose, bénévole au sein de l’association Jalmalv Strasbourg, alors qu’une convention citoyenne sur la fin de vie sera lancée en octobre, avec l’objectif d’aboutir à un texte de loi en 2023. C’est ce qu’a annoncé Emmanuel Macron après un avis publié mardi 13 septembre par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) ouvrant la voie à une potentielle légalisation de « l”aide active à mourir » en France. 

Si l’euthanasie est autorisée dans plusieurs pays européens comme la Belgique, les Pays-Bas ou plus récemment l'Espagne, le débat sur sa légalisation et sur le suicide assisté n’est pas récent. Lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, l’exécutif avait décidé que la fin de vie ne figurerait pas dans son projet de loi de bioéthique, soulignant qu’elle faisait l’objet de la loi Claeys-Leonetti de 2016. Dans la même lignée, en 2018, le Conseil d’État puis le comité d’éthique avaient jugé que cette loi ne devait pas être modifiée et avaient plaidé pour un meilleur accès aux soins palliatifs. Mais depuis, l’avis de l’exécutif et du comité ont évolué. 

« Le droit à mourir dans la dignité est un combat qui vous ressemble et qui nous oblige », a affirmé Emmanuel Macron le 2 septembre, lors de la remise de la grand-croix de la Légion d’honneur à la chanteuse et comédienne Line Renaud. En ajoutant, « c’est le moment de le faire… Nous le ferons ». Une prise de position qui ne convainc pas tout à fait Thierry Praud, directeur de l’association Pierre Clément, laquelle accompagne les malades en fin de vie auprès d’institutions médicales et dans des services de soins à domicile. « L’euthanasie est une demande face à une carence, elle n’est pas une réponse », répond-il à l’ouverture d’une légalisation du suicide assisté. 

Renforcer les soins palliatifs

L’association qui accompagne les personnes en fin de vie dénonce surtout le manque de personnel au sein des Ehpad et des hôpitaux. « L’État n’investit pas assez dans l’accompagnement d’une fin de vie décente. Chaque citoyen a le droit à une fin de vie digne », témoigne Marie Stenger, bénévole de l’association Pierre Clément. « Les médecins sont formés à soigner et guérir, mais pas assez dans l’accompagnement de la fin de vie », poursuit-elle.

Outre le manque d’effectifs dans les hôpitaux, les bénévoles déplorent la méconnaissance de la loi actuelle par les patients. « Le problème est que la population n’est pas assez informée sur la loi française actuelle : euthanasie, suicide assisté, sédation profonde, aide active à mourir… il y a un vrai manque de pédagogie », atteste Marie-Rose. En effet, la loi Claeys-Leonetti interdit l'euthanasie et le suicide assisté. Elle permet la « sédation profonde et continue » jusqu'à la mort pour les malades en phase terminale et en très grande souffrance quand leur pronostic vital est engagé à court terme. « Est-ce qu’il faut aller dans le tout noir ou le tout blanc ? Il vaut mieux trouver des alternatives, ce qu’on essaie de faire », juge-t-elle. Écouter, accompagner… c’est ce que les nombreux membres de ces associations réalisent quotidiennement pour soulager les personnes en fin de vie. Sur le modèle de celle pour le climat, une convention citoyenne, organisée par le Conseil économique, social et environnemental (CESE), sera constituée dès octobre et rendra ses conclusions en mars 2023. 

Charlotte Thïede

Édité par Tara Abeelack

Corentin Chabot

Édité par Clémence Blanche

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Ce mardi matin, les tensions entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie ont connu un nouvel épisode tragique, avec la mort de 49 soldats arméniens. Le conflit dure depuis les années 1990. Photo Google Maps

L’Italien Alessandro Chiocchetti remplacera, dès le 1er janvier 2023, l’Allemand Klaus Welle. Une nomination déjà critiquée par les oppositions pour un poste qui reste méconnu des Européens.

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Nur-Sultan, capitale du Kazakhstan, s'apprête à accueillir une centaine de délégations pour participer au VIIe Congrès des religions mondiales et traditionnelles. Cuej.Info / Алексей Тараканов

L’annonce par le Premier ministre arménien Nikol Pachinian de la reprise des affrontements à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ce mardi a suscité de nombreux appels à la désescalade issus de la communauté internationale. Après un cessez-le-feu entre les deux parties, négocié par les forces diplomatiques russes, l’Azerbaïdjan a annoncé « avoir rempli tous ses objectifs » à la frontière avec l’Arménie qui déplore « 49 militaires tués ». La situation reste cependant tendue entre Bakou et Erevan, qu’un conflit géostratégique oppose depuis les années 1990.

Les origines du conflit

Géographiquement, l’Arménie est prise en étau entre la Turquie à l’Ouest et l’Azerbaïdjan à l’Est, deux pays turcophones aux ambitions irrédentistes. Elle constitue de ce fait un obstacle à leur unification, alors même que ces deux entités turcophones se considèrent comme « une seule nation, deux États ». La région du Haut-Karabakh, située entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, cristallise ces tensions d’ordre géostratégique. Historiquement majoritairement peuplée d’arméniens, elle est pourtant rattachée à l’Azerbaïdjan par le gouvernement soviétique au début du 20ème siècle. Cette décision signe les débuts de décennies de tensions.

La première guerre ouverte (1988-1994)

En 1988, dans une tentative de s’émanciper du joug azerbaïdjanais, le Haut-Karabakh s’autoproclame République socialiste soviétique. Lorsque Bakou s’oppose à cette décision, des tensions éclatent et s’aggravent en 1991 avec la tentative de l’Azerbaïdjan de reprendre le contrôle du Haut-Karabakh en abolissant son statut d’autonomie. Le conflit fera en tout plus de 30 000 morts. Il prend officiellement fin en 1994, grâce à l’intervention de la Russie qui entérine alors sa position d’arbitre dans le Caucase. Mais la fin du conflit ouvert ne signe pas pour autant la fin des tensions et les affrontements se poursuivent ponctuellement entre 1994 et 2020.

La seconde guerre ouverte (2020)

En septembre 2020, un nouveau conflit armé éclate lorsque l’Azerbaïdjan lance plusieurs assauts terrestres dans le Haut-Karabakh. Les hostilités durent un mois et 14 jours et voient tour à tour échouer les tentatives de médiation russe, européenne et américaine. Après la prise par Bakou de la capitale du Haut-Karabakh, Erevan accepte de signer un accord de fin des hostilités qui prend effet le 10 novembre 2020. La défaite est sévère pour l’Arménie, contrainte de céder à l’Azerbaïdjan de nombreux territoires stratégiques. Dans la rue, les appels à la démission du Premier ministre Nikol Pachinian se multiplient, mais ce dernier est tout de même réélu.

Le rôle stratégique des pays voisins

Le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est intriqué dans un enchevêtrement complexe d’enjeux géostratégiques dans le Caucase. S’y illustre notamment la guerre de l’ombre que se livrent l’Iran et Israël, qui compte l’Azerbaïdjan parmi ses alliés et bases militaires stratégiques. L’Iran a appelé ce mardi à « la retenue et une résolution pacifique des différends entre les deux pays ». Au nord de son territoire vit une forte communauté turcophone, dont Téhéran craint que le conflit au Haut-Karabakh réveille les velléités séparatistes.

Louise Llavori

Édité par Luc Herincx

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