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Carine Kanimba, la fille de Paul Rusesabagina, se félicite de la position du Parlement européen sur cette affaire : « voter cette résolution est une déclaration symbolique forte envers le Rwanda. Il faut les prévenir que le monde regarde ».

Marie Petitjean

Le 11 février, le Parlement européen a adopté à une écrasante majorité (659 voix pour, 1 contre, 35 abstentions) une résolution demandant que « les autorités rwandaises lui donnent accès à un procès juste, équitable et encadré par les normes internationales ». Etant donné sa nationalité belge, il est d’autant plus important que « l’Union européenne s’assure de la protection de ses droits » a insisté l'eurodéputée polonaise Ewa Kopacz (ECR, souverainistes). Pour son homologue Hilde Vautmans (Renew, libéraux), voter cette résolution c’est aussi le moyen de demander une « enquête internationale et indépendante » afin d’éclaircir ses conditions mystérieuses d’arrestation et de détention.

L’eurodéputé roumain Dragoș Pîslaru (Renew, libéraux) a porté le rapport sur le plan de relance de 750 milliards d’euros qui a été adopté par le Parlement européen le 10 février. Selon lui, les eurodéputés ont réussi à dépasser leurs différents pour faire entendre leur voix.

Lutte contre la désinformation

Les interrogations qui tournent autour de sa « disparition forcée » comme le qualifie Human Rights Watch sont multiples. Le 27 août 2020, alors qu’il était en voyage d’affaires à Dubaï, Paul Rusesabagina, a été forcé de monter dans un jet privé pour atterrir à Kigali. Incarcéré depuis, il s’est vu refuser le droit à un avocat de son choix et reste dans l’attente d’un procès qui devrait débuter le 17 février.

Défenseur des droits humains, Paul Rusesabagina est devenu célèbre grâce au film qui relate sa vie, Hôtel Rwanda (2004). En 1994, alors directeur de l’hôtel des Mille Collines à Kigali, il a aidé des milliers de personnes à fuir le génocide. Devenu citoyen belge en 1996 après avoir dû quitter son pays d’origine, il est aujourd'hui accusé d’actes terroristes par le régime de Paul Kagame.

Le 11 février les eurodéputés ont adopté une résolution en soutien à Paul Rusesabagina, arrêté et détenu dans des conditions troubles au Rwanda. Ils appellent à ce que cet opposant soit jugé dans le respect des normes internationales.

Ozlem DEMIREL, rapporteuse du rapport sur les inégalités, au Parlement européen

Face à la multiplication des fakes news et des propos illégaux sur les réseaux sociaux, Sira Rego (GUE/NGL, extrême-gauche) a jugé urgent  de « parvenir à un grand consensus pour lutter contre les discours nauséabonds de l’extrême-droite et aider à expulser la haine de tout espace public. » L’eurodéputée espagnole s'est particulièrement inquiétée de l’influence croissante des mouvements d’extrême-droite sur les réseaux sociaux qui nécessite selon elle un renforcement du fact-checking et de la législation européenne. A l’opposé du spectre politique, Roman Haider, eurodéputé autrichien d’extrême-droite (ID) lui a répondu que « la politique de réglementation européenne ne doit pas être un danger pour la liberté d’expression car cela serait poser un couvercle sur les interrogations des citoyens. »

La Commission européenne s’était déjà penchée sur la question le 15 novembre 2020, en présentant un projet législatif de règlements des services et marchés du numérique (DSA, DMA) afin de créer un espace numérique à la fois plus sûr et plus respectueux des droits fondamentaux. Son adoption est prévue pour 2022. Mais pour les eurodéputés il faut déjà aller plus loin pour protéger les utilisateurs.

Adrien Fuzelier

Le Parlement européen s'inquiète de la prolifération en ligne des fausses informations et des discours de haine et appelle à une meilleure régulation des géants du numérique.

Le Parlement européen souhaite la mise en place d’un modèle numérique responsable, plus transparent et pluraliste.  Lors d'un débat organisé dans le cadre de la session plénière le 11 février, les eurodéputés se sont inquiétés de la désinformation qui prolifère sur les réseaux sociaux. Les représentants des principaux groupes politiques se sont entendus pour considérer que les fausses informations et les discours de haine posent un danger pour la démocratie. Ils ont également dénoncé le pouvoir sans contrôle sur leurs utilisateurs des géants du numérique, comme Facebook et Twitter, et pointé que certaines de leurs décisions peuvent entraver la liberté d’expression en ligne en dehors de tout cadre légal. Dernier exemple en date, la suspension unilatérale par Twitter du compte de Donald Trump en janvier 2021.

Le eurodéputés ont appelé à une réglementation plus claire et à meilleure sensibilisation des plateformes numériques à leurs obligations légales, afin d'éviter les censures arbitraires de leur part. « Cela peut porter atteinte aux droits des citoyens européens » a alerté l’eurodéputée estonienne Marina Kaljurand (S&D, sociaux-démocrates). Les parlementaires se sont également accordés sur le besoin de plus de transparence sur les algorithmes appliqués pour filter les contenus. Du côté du Parti populaire européen (centre-droit), l’eurodéputée bulgare Eva Maydell a souligné que « c’est à nos tribunaux d’appliquer les règles chargées de protéger ces utilisateurs » et de décider ou non d’une suppression d’un compte.

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