Ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert comparait depuis ce lundi à Nanterre dans une affaire de détournement de fonds issus du “ 1% logement ”, un dispositif de financement de logements sociaux.
Le procès de Thierry Gaubert, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à la mairie de Neully (1983) puis aux ministères du Budget et de la Communication (1993-1995), s’est ouvert lundi à Nanterre. Agé de 61 ans, il est notamment poursuivi pour malversations financières dans l’utilisation de fonds destinés au logement social. En septembre, Thierry Gaubert a déjà été mis en examen dans le volet financier de l’affaire Karachi. Il est soupçonné d’avoir joué un rôle dans le financement occulte de la campagne d’Edouard Baladur pour l’élection présidentielle de 1995.
Jugé aux cotés de quatre hommes, Thierry Gaubert est accusé “ d’escroquerie et prise illégale d’intérêt ” dans une affaire de détournement de fonds issus du “ 1% logement ”. Un dispositif qui collecte l’argent auprès des entreprises pour financer la construction de logements sociaux. L’audience qui se déroule devant la 15e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Nanterre doit durer deux semaines.
“Train de vie excessif ”
Les faits qui lui sont reprochés remontent au début des années 90. A cette époque, Thierry présidait Habitation Française, l’un des collecteurs du dispositif “ 1% logement ” implanté dans les Hauts-de-Seine (92). Il est soupçonné d’être impliqué dans des opérations immobilières financées par Habitation française qui ont profité à des sociétés dans lesquels il détenait des parts.
Il sera également question de “ train de vie excessif sans rapport avec la finalité non lucrative” du 1%, selon l’ordonnance de renvoi en correctionnelle. Outre un salaire annuel de 500 000 francs (75 000 euros), Thierry Gaubert bénéficiait de nombreux avantages : 70 000 francs (10 600 euros) de frais de cocktail, 28 000 francs (4200 euros) d’amendes de stationnement, 30 000 francs (4500 euros) pour des “pourboires et dons”.
“ L’affaire va se dégonfler ”
De son côté, Thierry Gaubert nie formellement les accusations. “Ce dossier est un inventaire à la Prévert qui va nécessiter des débats techniques car le juge d'instruction a très mal fait son travail, l'enquête devra être refaite à l'audience. L'affaire va se dégonfler”, a déclaré Me François Esclatine, l’un de ses avocats.
Le procès, qui aurait dû se tenir en octobre 2010, a été reporté trois fois à cause de retards répétés pendant l’instruction et du dépôt par la défense de “questions prioritaires de constitutionnalité”, procédure qui vise à contester la conformité de la loi appliquée avec la Constitution.
Brice Lambert