Les villes de Schiltigheim et de Bischheim ont présenté hier les enjeux de l’urbanisme à la sauce communautaire, lors d'une réunion publique d'information sur le Plan local d'urbanisme. Pour beaucoup, un programme peu appétissant.
La Communauté urbaine de Strasbourg gère désormais l'urbanisme à Schiltigheim. Raphaël Nisand, maire de Schiltigheim, tente de rassurer les habitants sur cette perte de compétence pour la commune. (Photo : Jeanne Richard)
Les habitants de Schiltigheim et de Bischheim étaient peu nombreux, jeudi soir, à la réunion publique d’information sur le Plan local d’urbanisme (PLU) de la Communauté urbaine de Strasbourg. Moins de cinquante personnes se sont déplacées à l’hôtel de ville de Schiltigheim, alors que les deux villes totalisent près de 49 000 habitants. « Il faut dire qu’ils n’ont pas fait beaucoup de pub », commente une participante. « Ils manquent de volonté… ils n’ont rien fait en deux ans ! ».
« Ils », ce sont les élus de la CUS. Depuis juillet 2010 et le vote de la loi 2010-788, plus connue sous le nom de Grenelle II, ils sont chargés de mettre en place un PLU au niveau communautaire, c’est-à-dire entre les 28 villes de la CUS. Auparavant, ce point d’urbanisme était géré au niveau de chaque commune. Et c’est ce changement d’échelle qui contrarie l’habitante de Schiltigheim. « Les décisions s’éloignent des habitants, la CUS ne fait que ce qui l’arrange », estime-t-elle. Pour elle, ces questions ont de l’importance :
La réunion commence. Petit récapitulatif de ce qui s’est passé ces deux dernières années, présentation du calendrier et des grands enjeux du PLU communautaire puis c'est le moment du débat. Lorsque le public prend la parole, c’est au sujet de problèmes précis. « Qui délivrera les permis de construire ? Quelle solution à la circulation des poids lourds en ville ? » Raphaël Nisand, le maire de Schiltigheim, André Klein-Mosser, celui de Bischheim, leur adjoint à l'urbanisme et les représentants de la CUS se relaient pour leur répondre. Souvent revient la même remarque, rassurante : « Ne vous inquiétez pas, vos opinions seront prises en compte. »
« Une machine à gaz »
Car les citoyens des deux villes ont déjà été consultés. Dès 2008, à Schiltigheim par exemple, les habitants avaient pu s'exprimer aux « Jeudis du PLU » et imaginer la ville de demain. Le Plan d'aménagement et de développement durable (PADD), document clé qui définit les orientations du PLU, était prêt. Mais le Grenelle II y a fait obstacle. Après plusieurs mois d’incertitude juridique, il a pu être intégré au projet de PLU communautaire. Alors que d'autres, comme la ville de Strasbourg, ont dû renoncer à leurs projets.
Le message optimiste des élus ne convainc pas tout le monde et alors que les chaises se vident, le bilan est mitigé. La Schilikoise n'ose y croire, et Gérard Mougeot, autre habitant de la ville, est franchement mécontent :
Pour le maire de Schiltigheim, Raphaël Nisand, ce PLU communautaire est une épine dans le pied. Il a freiné le travail déjà accompli et bien sûr, il est plus difficile de se mettre d'accord quand on est plus nombreux :
Les réunions publiques de présentation du PLU devraient se succéder dans les prochaines semaines dans la CUS. Il faudra attendre juin 2013 pour une première version de ce plan d’urbanisme à 28.
Ci-dessous, les grandes lignes du PLU communautaire, présentées jeudi à Schiltigheim.
Jeanne Richard