Christian Vanneste, membre de la Droite populaire, a qualifié de "fameuse légende" la déportation des homosexuels en France pendant la Seconde Guerre mondiale. L'homme n'en n'est pas à sa première sortie homophobe. Cette fois-ci, elle devrait lui coûter sa place à l'UMP.
L'interview date du 10 février dernier. Le très droitier député du Nord répond aux questions du site catholique Liberté Politique, vitrine Internet de l'Association pour la fondation de service politique. Interrogé sur le “lobby gay”, il s'épanche d'abord sur le “narcissisme des gays”, ces gens “qui refusent l'autre, qui refusent l’altérité”. Puis vient la déclaration qui fait scandale: “Il y a la fameuse légende de la déportation des homosexuels.” “Manifestement Himmler avait un compte personnel à régler avec les homosexuels. En Allemagne, il y a eu une répression et la déportation qui a conduit à peu près à 30 000 déportés, mais il n'y en a pas eu ailleurs.” “Il n'y a pas eu de déportation homosexuelle en France”, ajoute le député du Nord.
Exclu de l'UMP
Les réactions dans la classe politique sont unanimement négatives, y compris dans son propre camp. Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a déjà annoncé la « suspension immédiate de son investiture pour les législatives ». Son expulsion du mouvement devrait être actée mercredi 22 février lors du prochain bureau politique de l'UMP.
Côté PS, la porte-parole de François Hollande, Delphine Batho, a jugé dans un communiqué que les propos du député étaient "non seulement homophobes mais aussi négationnistes » : « Nous attendons également du candidat de l'UMP qu'il condamne très clairement ce qui n'est hélas pas un dérapage, mais une idéologie nauséabonde ».
« une vraie bêtise » selon le FN
Même le FN prend ses distances avec les propos de Christian Vanneste. « Il faut que M. Vanneste relise ses livres d'histoire. Pour le coup, c'est une vraie bêtise », a déclaré le vice-président du Front national, Louis Aliot, sur France 2.
En matière d'homophobie, Christian Vanneste a déjà créé la polémique. Il avait été poursuivi en justice en 2006 pour avoir déclaré que "l’homosexualité est inférieure à l’hétérosexualité". Condamné en première instance et en appel, il avait finalement été blanchi par la Cour de cassation en 2008. Cette fois-ci, ses déclarations pourraient lui coûter plus cher.
Anne-claire Poirier
(Crédit photo d'appel : capture d'écran réalisée sur AFPTV)