Le skieur français abat sa meilleure carte ce vendredi pour décrocher un second titre mondial.
Médaillé de bronze surprise en super-G, vice-champion du monde frustré du slalom combiné à Cortina d’Ampezzo (Italie), Alexis Pinturault vise désormais l’or sur le géant, sa spécialité. "Cette discipline me tient à cœur. S’il fallait en choisir une pour l’or, ce serait elle", a déclaré le leader de la Coupe du monde au sortir du combiné. Pour le priver de son objectif, ils sont nombreux dans le portillon de départ.
La Suisse
Le ski helvète vit une des meilleures périodes de son histoire. La densité de skieuses et de skieurs capables de glaner des médailles est telle que le record du ski suisse, aux championnats du monde 1987 de Crans-Montana (14 médailles dont 8 en or), pourrait tomber. Ils en sont pour l’instant à neuf médailles, en attendant le slalom géant et les slaloms de dimanche. Tout reste possible donc.
Chez les hommes, le slalom géant illustre plus que nulle autre spécialité la renaissance du ski suisse. Cette saison, quatre Helvètes se sont invités sur les podiums des cinq premières épreuves. Le plus dangereux de la bande étant Marco Odermatt, dauphin d’Alexis Pinturault au classement général de la Coupe du monde, et pour le petit globe de la spécialité. Il a fait preuve d’une régularité remarquable avec une victoire trois podiums en cinq courses, et deux quatrièmes places. Nul doute que le skieur de 23 ans sera dans le coup pour contrarier les plans d’Alexis Pinturault vendredi.
Marco Odermatt en démonstration ! Le Suisse remporte le géant de Santa Caterina, Alexis Pinturault prend la 5e place https://t.co/s9FBcNwivX pic.twitter.com/rlUBfDvaN9
— Eurosport France (@Eurosport_FR) December 7, 2020
Outre Justin Murisier et Gino Caviezel, un podium chacun au compteur, Alexis Pinturault devra aussi garder un œil attentif sur Loïc Meillard. A l’heure actuelle, le natif de Neuchâtel est probablement le skieur le plus complet du circuit derrière le Français. Sa médaille de bronze lundi lors du super combiné (derrière Marco Schwarz et… Alexis Pinturault) atteste de sa polyvalence.
Une horde d’outsiders
Hormis les Suisses, Alexis Pinturault ne manque pas de prétendants. Un nom vient immédiatement à l’esprit, celui du Croate Filip Zubcic. Outre le Français et Marco Odermatt, il est très clairement le troisième homme fort de la discipline. Vainqueur du premier géant de Santa Caterina, le fantasque skieur n’est sorti qu’une seule fois du podium cette saison. Sur les deux dernières épreuves disputées à Adelboden, le temple du géant, il apparaît même comme le dauphin d’Alexis Pinturault, intouchable sur la piste suisse.
Rarement régulier sur deux manches complètes, l’Italien di Aliprandini a déjà montré qu’il peut jouer les premiers rôles dans ses bons jours. Même constat pour Zan Kranjec, victorieux d’un géant la saison dernière et troisième à Santa Catarina en décembre. Côté français, la surprise pourrait venir de Thibaut Favrot, plusieurs top 10 au compteur cet hiver, et de Mathieu Faivre, moins performant depuis novembre mais revigoré par son titre mercredi en slalom parallèle.
CHAMPION DU MONDE !!! Le Français Mathieu Faivre décroche le premier titre mondial de l'histoire en parallèle
Vibrez devant les Mondiaux de ski alpin sur Eurosport et https://t.co/7qbNJch1A0#ChaletClub #Cortina2021 pic.twitter.com/LxgQkso5kl
— Eurosport France (@Eurosport_FR) February 16, 2021
Henrik Kristoffersen
Oui le Norvégien n’est que l’ombre de lui-même cette saison. Et encore, cette assertion mérite d’être tempérée par sa septième place au classement général de la Coupe du monde. Oui, le champion du monde en titre du géant, sacre acquis de haute lutte face à Marcel Hirscher et Alexis Pinturault à Äre (Suède) en 2019, n’est monté sur aucun podium dans la spécialité cet hiver. Mais un champion qui sommeille n’en est que plus dangereux un jour de grand championnat. Les compteurs sont remis à zéro et les résultats en Coupe du monde pèsent peu dans la balance.
Certes, la confiance en géant ne joue pas en la faveur du tempétueux norvégien, qui enchaîne les contre-performances. Il n’a pas fait mieux qu’une cinquième place sur le slalom géant inaugural, à Sölden (Autriche), en novembre. Mais sa récente victoire entre les piquets, sur le deuxième slalom de Chamonix, en janvier, a redonné du baume au cœur et de l’appétit à l’un des plus sérieux rivaux d’Alexis Pinturault.
Lui-même
Pour les grands champions, l’adage est connu. Notre pire ennemi, c’est souvent nous-même. A l’heure où le Français semble maître de son ski en géant, comment va-t-il supporter cette pancarte d’immense favori ? Si le skieur de Courchevel est au même niveau que celui affiché sur ses dernières sorties, rien ne peut l’empêcher d’aller chercher un deuxième titre mondial, le premier dans la spécialité.
Pinturault en démonstration ! Le Français remporte le géant d'Adelboden avec plus d'une seconde d'avance sur la concurrence ! #ChaletClub https://t.co/pSm9GAF3ya pic.twitter.com/eeygQEqurK
— Eurosport France (@Eurosport_FR) January 8, 2021
La piste glacée de Cortina d’Ampezzo lui sied à merveille. Libéré de la concurrence de Marcel Hirscher, multiple médaillé dans la discipline (quatre médailles de bronze aux Mondiaux 2015 et 2019, et aux Jeux olympiques 2014 et 2018), le tricolore dispose d’une longue expérience qui doit lui permettre de supporter la pression de l’événement.
Clément Aubry