Vous êtes ici
13/09/22
17:52

Polémique sur la nomination du secrétaire général au Parlement européen

L’Italien Alessandro Chiocchetti remplacera, dès le 1er janvier 2023, l’Allemand Klaus Welle. Une nomination déjà critiquée par les oppositions pour un poste qui reste méconnu des Européens.

[ Plein écran ]

L'Italien Alessandro Chiocchetti, chef de cabinet de la présidente Roberta Metsola, remplacera l'Allemand Klaus Welle à partir du 1er janvier. Photo Cuej.Info / Joffray Vasseur

Des petits arrangements entre groupes parlementaires au cœur des nominations aux plus hautes fonctions de l'Union européenne ? Alessandro Chiocchetti, 53 ans, a été nommé ce lundi 12 septembre au poste de secrétaire général du Parlement européen. Membre du PPE (droite), l'élu italien était à la tête du cabinet de Robertsa Metsola (PPE), présidente du Parlement depuis le début de l'année. Un rôle qui le définit comme « bénéficiaire du népotisme», selon le site Politico

Ce proche du parti Forza Italia (droite), créé par Silvio Berlusconi, a été élu avec 11 voix sur 15 par le bureau du Parlement européen, dont les membres sont composés du président et des quatorze vice-présidents. Le poste stratégique et influent, actuellement occupé par Klaus Weller, était plébiscité par trois autres candidats, tous issus du PPE mais plus proches de la retraite que leur rival.

Sa nomination ne fait toutefois pas l'unanimité au sein des députés européens, en particulier ceux de l'opposition. Les Verts estiment qu'il y a eu un « deal politique» comme le précise le journal Le Monde. En effet, la liste des prétendants au poste n'a pas été publiée publiquement en amont du vote, ce qui pose un problème de transparence. 

De son côté, le Parlement affirme que cette nomination a eu lieu après « de longues délibérations». Elles se sont toutefois tenues à huis clos. Conséquence, la procédure qui permet de départager les candidats n'a pas été rendue publique.

Lors de la conférence de presse tenue ce 13 septembre, la présidente du Parlement se défend : « C'était le processus le plus ouvert de l'histoire de cette institution. Le poste vacant était ouvert depuis plusieurs mois, tout le monde pouvait postuler. Des contrôles d'éligibilité ont été effectués et, pour la toute première fois, plus d'un candidat s'est présenté pour le poste».

Un poste influent à haute responsabilité

Les raisons de cette inquiétude sont justifiées par les missions sensibles dont s'occupera l'eurodéputé. Dès le 1er janvier 2023, Il devra assurer le bon déroulement des séances plénières tout en assistant le président et les vice-présidents durant les sessions parlementaires. Garant de l’administration, cet ancien membre du cabinet de Klaus Welle (PPE), à la tête du secrétariat général durant treize ans, sera bientôt tenu de vérifier l’ensemble des actes adoptés par le Parlement et le Conseil européen et de les signer. 

Son rôle ne s'arrête pas là. L’élu italien aura pour mission d'aider Robertsa Metsola à organiser et préparer les réunions de la Conférence des présidents (CPC), qui permet de coordonner le travail des commissions. Elle se réunit chaque mardi lors des sessions à Strasbourg et prépare la contribution des parlementaires dans le travail. La CPC propose chaque mois une recommandation sur le projet d'ordre du jour de la prochaine période de session et soumet un rapport d'évaluation concernant la conformité des propositions d’actes législatifs. 

Accompagné de la présidente, Alessandro Chiocchetti sera enfin chargé de la préparation des réunions du Bureau, qui établit l'état prévisionnel du budget du Parlement européen et se charge des questions administratives. En somme, son rôle demeure essentiel au bon fonctionnement des institutions européennes. 

Ce n'est pas la première fois qu'une nomination à ce poste fait polémique. En 2018, plusieurs eurodéputés de la GUE (gauche radicale) et des Verts, dont le néerlandais Denis de Jong, avaient déploré une opacité dans la promotion de Martin Selmayr (PPE), ancien bras droit de Jean-Claude Juncker (PPE). De plus, Laura Pignataro, une haute-fonctionnaire de la Commission européenne qui avait jété contrainte de défendre la nomination de l’eurodéputé Selmayr, s’est suicidée en décembre 2018.

Même son de cloche lors du départ de l’Allemand Klaus Welle de son poste de secrétaire général du Parlement en juin dernier. « Il s'agit d'une procédure accélérée injustifiée qui nuit gravement à l'image de l'institution, alors qu'il y a suffisamment de temps pour remplacer l'actuel secrétaire général jusqu'à la fin de l'année», a indiqué l'Espagnole Iratxe Garcia Perez, présidente du groupe S&D (gauche). 

Joffray Vasseur

Édité par Audrey Senecal

 

Imprimer la page

Fil info

17:02
Monde

Le Hongrois Orban se propose comme médiateur entre Macédoine du Nord et Bulgarie

16:57
Monde

Londres : nouveaux jets de soupe de militants écologistes sur deux tableaux de Van Gogh

16:54
Monde

L'armée israélienne annonce de nouvelles frappes sur des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban

16:45
Monde

Sénégal : Un ancien ministre écroué pour malversations présumées

16:20
Monde

Netanyahu s'en prend à l'ONU, devenue une "farce méprisante"

16:10
Monde

New York : Début d'une rencontre périlleuse entre Trump et Zelensky

16:08
Monde

Namibie : 5 hippopotames piégés meurent alors que le pays est aux prises avec la sécheresse

16:04
Monde

Israël se battra à Gaza jusqu'à la "victoire totale", promet Netanyahu

16:02
Monde

Etats-Unis : Les actions augmentent après des données bénignes sur l'inflation

15:57
Monde

Le maire de New York, Eric Adams, inculpé pour financement illégal de campagne, risque 45 ans de prison

15:51
Monde

ONU : 'Il n'y a pas d'endroit en Iran' qu'Israël ne puisse atteindre, selon Netanyahu

15:50
Monde

Liban : le nombre d'enfants tués et blessés atteint un "rythme effrayant", selon l'Unicef

15:48
Monde

Etats-Unis : rappel de plus de 42.000 Toyota pour un problème au freinage

15:47
Monde

Etats-Unis : A l'ONU, Netanyahu dénonce les "calomnies" contre son pays

15:46
Monde

L'Elysée annonce qu'Emmanuel Macron effectuera un voyage au Maroc fin octobre pour sceller la relance de la relation bilatérale