La skieuse haute-savoyarde se voyait sûrement couronnée d’or à Méribel mais a échoué à quelques portes de l’arrivée. Une carrière jonchée de désillusions.
Une troisième victoire aux Championnats du monde de slalom géant, à 33 ans… Le symbole ressemblait à un conte de fées. Malgré son porte-bonheur, le dossard n°1, la skieuse du Grand-Bornand a vécu une nouvelle désillusion. Dans la deuxième manche sur « Le Roc de Fer » de Méribel, elle a chuté à quelques mètres de l’arrivée malgré un départ canon, laissant le titre à l’Américaine Mikaela Shiffrin. Retour sur trois épisodes de la figure de proue du ski alpin français féminin.
Née en 1989 de l’union d’un père australien et d’une mère française, tous deux moniteurs de ski, l’Anemassienne plante ses premiers coups de bâton entre le Grand Bornand et la Nouvelle-Zélande. Jusqu’en 2007, elle fait la navette entre les deux hémisphères, ne connaissant qu’une seule saison : l’hiver. Au milieu des années 1990, la famille de Tessa s’installe définitivement dans la Vallée des Thônes, en Haute-Savoie. Le stade de slalom du Grand-Bornand porte désormais fièrement son nom depuis mars 2022, pour honorer la locale de l’étape.
Comme d’autres athlètes de la glisse, en plus de son statut de sportive professionnelle, elle a rejoint les rangs de l’armée de Terre en 2008. Avec le titre de sergente, elle a eu l’honneur de défiler, non pas sur les Champs-Élysées, mais à Chamonix, le 14 juillet 2020 auprès de ses camarades du bataillon de Joinville. À son palmarès déjà bien garni s’ajoute un titre de médaillée d’or du géant par équipe aux Jeux mondiaux militaires d’Annecy, en 2013, et de championne du monde militaire à Boden en Suède, en 2015, sous la bannière de l’Équipe de France militaire de ski.
Double Championne du monde de slalom géant en 2013, à Schladming en Autriche, et sur les pistes suisses de Saint-Moritz, en 2017, celle qu’on surnomme « la puce » pour son explosivité, n’a pourtant jamais goûté à la joie d’une médaille olympique. La faute à une rupture du ligament croisé du genou droit et d'une lésion du ménisque lors du slalom de Courchevel, en 2013. Cette blessure la prive des Jeux de Sotchi en 2014, et elle mettra trois longs hivers à retrouver son meilleur niveau. Le sort semble s’acharner. Pour la deuxième fois consécutive après ses derniers jeux à Pékin en 2022, la meilleure géantiste française a joué encore de malchance jeudi 16 février, en chutant lors de la deuxième manche face au « Roc de Fer ».
Cyprien Durand-Morel
Édité par Luca Salvatore