Vingt-huit jours pas plus. C’est le temps qu'a passé Amélie Oudéa-Castéra au ministère de l’Education. Mais a-t-elle battu le record du poste occupé le moins longtemps ? Pas du tout ! On vous a fait le classement des ministres qui n’ont pas passé le mois.
Amélie Oudéa-Castéra n'est pas la seule à avoir fait un passage éclair au gouvernement. Jean-Jacques Servan-Schreiber n'y est resté que 13 jours. © Montage Azilis Briend
Le chemin a été semé d’embûches (et de casseroles) et ce, dès le lendemain de sa nomination le 11 janvier 2024, à l’Éducation nationale. Mais voilà… c’est fini. Jeudi 8 février, Amélie Oudéa-Castéra s’en est allée, laissant sa place à Nicole Belloubet, au bout de 28 jours. Si elle conserve son rôle de ministre des Sports, l’ancienne directrice générale de la Fédération française de tennis a été débarquée de la rue de Grenelle.
Mais au cours de la Ve République, nombreux sont les politiques à être restés encore moins longtemps qu’elle. François Bayrou, Thomas Thévenoud, Philippe Briand… Voici le classement des ministres les plus fugitifs.
François Bayrou, un mois et puis s’en va
François Bayrou est resté un mois et quatre jours en poste en tant que ministre de la Justice, du 17 mai au 21 juin 2017. Pour ce soutien de la première heure d’Emmanuel Macron, c’était un retour par la grande porte, dans un gouvernement vingt ans après avoir été chargé de l'Éducation nationale sous la présidence de Chirac. Malheureusement pour la figure centriste, il est contraint de démissionner, après le déclenchement de l’affaire des emplois fictifs d'assistants parlementaires au sein du MoDem.
Alain Bompard, l’ami des bêtes
Comment se faire virer de la politique en une leçon ? Demandez à Alain Bompard qui a été poussé vers la sortie, après un mois (du 22 mai au 23 juin 1981) sous le gouvernement de Pierre Mauroy pour avoir souhaité abolir la chasse à courre. Il occupe alors le poste de secrétaire d'État auprès du ministre de l'Environnement. Mais le président François Mitterrand, dont le frère Philippe est maître d'un équipage au lièvre, s'oppose à cette interdiction symbolique et débarque l’ami des bêtes.
Philippe Briand préfère sa boîte
14 avril 2024. Philippe Briand démissionne de son poste de Secrétaire d’État à l’Aménagement du territoire au bout de… 14 jours (soit un jour de plus que Servan-Schreiber). Personne ne l’a poussé à le faire. Ni le président Chirac, ni son premier ministre Jean Raffarin, c’est lui et lui seul qui préfère se consacrer à Citya Immobilier et de la holding Arche, leader de l’immobilier en France.
Jean-Jacques Servan-Schreiber, l’anti-nucléaire avant l’heure
Dans le gouvernement Chirac, je demande Jean-Jacques Servan-Schreiber. Le fondateur de L’Express ne fait pas long feu pour avoir pris position contre la reprise des essais nucléaires et quitte le gouvernement le 9 juin 1974. Jacques Chirac le congédie au bout de 13 jours seulement en tant que ministre des Réformes.
Louis Schwartzenberg et Thomas Thévenoud = neuf jours
Le 26 août 2014, Thomas Thévenoud est nommé secrétaire d'État chargé du Commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l'étranger dans le gouvernement Valls. Il démissionne le 4 septembre 2014 au bout de neuf jours, contraint à la démission pour ne pas avoir déclaré ses impôts pendant plusieurs années ainsi que des impayés de loyers. Il confie souffrir de « phobie administrative ». Vous comprendrez si on vous dit qu’il a été la cible de moqueries. Surtout quand on sait qu’il a été condamné à trois ans de prison avec sursis pour ces faits.
Neuf jours seulement, du 29 juin au 7 juillet 1988, pour froisser Michel Rocard, alors Premier ministre sous le second quinquennat de François Mitterrand. C’est le temps qu’aura mis Léon Schwartzenberg à la tête du ministère de la Santé pour se faire renvoyer. La raison : avoir mis en place le dépistage systématique du sida et l’utilisation de la méthadone pour lutter contre la toxicomanie. Et ce, sans en parler à Rocard qui n’a pas du tout apprécié.
Azilis Briend
Édité par Max Donzé