L’octroi en mer, une taxe sur les biens importés qui suscite la colère des Martiniquais va être supprimée pour les produits de première nécessité, a annoncé la collectivité territoriale, mercredi 25 septembre.
Des manifestants protestent contre la vie chère devant un supermarché Carrefour, samedi 21 septembre. Photo : Flickr - Jean et Nathalie
Une bonne nouvelle pour les manifestants du mouvement contre la vie chère en Martinique. La collectivité territoriale de Martinique va supprimer une taxe sur les biens importés pour des milliers de produits de première nécessité, en réponse au large mouvement contre la vie chère démarré début septembre dans l'île antillaise, a-t-elle annoncé mercredi 25 septembre. "Un dispositif exceptionnel visant à supprimer les taux d'octroi de mer (...) sur 54 familles de produits essentiels, représentant plus de 5.900 articles de première nécessité (pâtes, conserves, couches, etc.), sera proposé à l'Assemblée de Martinique lors de sa session des 3 et 4 octobre 2024", a précisé la collectivité territoriale dans un communiqué.
Selon la même source, ce dispositif prévu pour une période de 36 mois représente "un effort fiscal annuel de 5,98 millions d'euros pour les collectivités" qui sera compensé par "une taxation accrue de produits dits premium". Parmi eux, les voitures diesel de forte cylindrée ou les appareils électroniques. "Notre priorité est d'aider les Martiniquais à faire face à la vie chère tout en maintenant les recettes indispensables au fonctionnement de nos communes", a déclaré le président de la collectivité, Serge Letchimy.
Un mouvement contre la vie chère, thématique récurrente dans les Antilles françaises, a été lancé début septembre par un collectif baptisé RRPRAC, qui exige un alignement sur l'Hexagone des prix des produits alimentaires, 40% plus chers en Martinique. En marge de ce mouvement, l'île a été secouée par de vives tensions qui ont contraint la préfecture à instaurer un couvre-feu nocturne dans certains quartiers de Fort-de-France et de la commune limitrophe du Lamentin.
Retrouvez notre analyse pour comprendre la colère des Martiniquais en trois graphiques.
Ismérie Vergne avec AFP