Trois enquêtes sont ouvertes dans le cadre de la mort d'un enfant in utero, vendredi 1er février, à la maternité Cochin-Port-Royal, à Paris. Les parents imputent la mort de leur enfant à l'hôpital, tandis que la ministre de la Santé Marisol Touraine a demandé une enquête médicale et administrative.
Jeudi dernier, un couple se rend à la maternité de Cochin-Port-Royal, où ils avaient rendez-vous pour faire déclencher l'accouchement de la jeune femme. Faute de lits disponibles, l'hôpital renvoie les parents à leur domicile. Le lendemain, la jeune femme accouche d'un enfant mort. Trois enquêtes sont actuellement en cours pour déterminer les circonstances de ce drame.
Une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris. Dimanche 3 février, les parents ont déposé plainte contre X pour "homicide involontaire par négligence", et demandé une autopsie du bébé. Pour les parents, l'hôpital est clairement responsable du drame : pas de "chambres disponible" pour accueillir la jeune mère, un personnel "débordé"... Si le parquet décide d'aller jusqu'au procès, la ou les personnes incriminées risquent jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.
Une enquête médicale et administrative a également été demandée par la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Des experts pluridisciplinaires internes et externes ont été mandatés. Les premiers éléments de l'enquête devraient être connus en fin de journée, lundi 4 février. Mais les résultats définitifs ne seront pas connus avant un mois. Au final, le ou les agents de la fonction publique qui seront mis en cause – probablement la direction de l'hôpital-, risquent une suspension de leurs fonctions ainsi que des sanctions disciplinaires, comme une exclusion temporaire de la fonction publique.
Une enquête interne a été diligentée, dès la mort de l'enfant, par l'hôpital Cochin-Port-Royal. Il s'agit de savoir si "le personnel est passé à côté de quelque chose". Le patron de la maternité, Dominique Cabrol, a reconnu que le jour du drame, l'établissement était en "saturation totale".
Une commission d'enquête parlementaire a également été réclamée, lundi 4 février, par le président de l'Association des médecins urgentistes de France, Patrick Pelloux. Sur France Info, il juge l'enquête administrative « insuffisante », et souhaite une réflexion plus globale sur l'état des maternités françaises. "Est-ce que la France a les maternités et le niveau qu'elle doit avoir pour l'accueil des femmes et la petite enfance ?", s'est-il interrogé.
Julie Lardon