Ce fan de cirque qui rêvait de démocratiser le théâtre, est décédé, lundi soir, des suites d'un cancer, à l'âge de 70 ans, à l'hôpital franco-britannique de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).
Le monde du théâtre vient de perdre l'un de ses plus éminents représentants. Le metteur en scène et comédien Jérémy Savary est décédé, lundi soir, des suites d'un cancer, à l'âge de 70 ans, à l'hôpital franco-britannique de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), a annoncé mardi sa famille.
Cette grande figure du théâtre français avait fondé en 1966 la compagnie du Magic Circus (1966), avant de diriger le théâtre national de Chaillot (1988-2000). Il y monta "D'Artagnan" (1988), "Le Bourgeois Gentilhomme" (1989), "Le songe d'une nuit d'été" (1990), "Fregoli" (1991), "Les rustres" (1992), "La nuit des rois" (1992), "La mégère apprivoisée" (1993), "La Résistible ascension d'Arturo Ui" (1994), "Pierre Dac, mon maître soixante-trois" (1994) et les comédies musicales "Zazou" (1990) et "Marilyn Montreuil" (1991). Il a dirigé ensuite l'Opéra Comique, de 2000 à 2005. L'un de ses objectifs était de démocratiser le théâtre musical.
Jérôme Savary était en outre un habitué du théâtre Mogador où il mis en scène : "Bye Bye Show Biz" en 1985 avec le Grand Magic Circus, "Cyrano de Bergerac" en 1983, "La femme du boulanger" en 1985 et les comédies musicales "L'histoire du cochon qui voulait maigrir pour épouser Cochonette" en 1984, "Les aventures du cochon en Amazonie" en 1985, "Cabaret" en 1987 et "La légende de Jimmy" en 1990.
Il a monté des opéras à travers l'Europe : à la Scala de Milan ("Anacréon ou l'amour fugitif", 1983), au festival de Bregenz, en Autriche ("La flûte enchantée" en 1985, "Les contes d'Hoffman" en 1988, "Carmen" en 1991), à Varsovie ("Le Barbier de Séville" en 1992) et au Grand Théâtre de Genève ("Le périchole" en 1982, "La veuve joyeuse" en 1983, "Le voyage dans la lune" en 1985, "La vie parisienne" en 1990).
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Jérôme Savary réalisa également deux films : "La fille du garde-barrière" (1975) et "Le Boucher, la star et l'orpheline" (1975) ainsi que plusieurs fictions pour la télévision.
Lors d'un entretien à Télérama, en mai 2012, Jérôme Savary expliquait qu'il avait refusé de monter Le Bourgeois gentilhomme au National Théâtre de Londres car il voulait "Benny Hill dans le rôle de Jourdain". "J'étais tellement arrogant, je me dis aujourd'hui 'Que tu es con, au National Théâtre, il y a des acteurs formidables qui auraient fait le bourgeois formidablement!"
Antoine Izambard (avec AFP)