Sympathisants mais pas militants. À côté de ceux qui ont répondu à l'appel syndical (CGT-FO) à manifester contre l'accord sur la
« sécurisation de l'emploi » du gouvernement, se trouvaient trois élus de l'aile gauche du Parti socialiste, le courant Maintenant la gauche. Il s'agissait, Emmanuel Maurel, conseiller régional d'Ile-de-France, Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice de Paris et le député de l'Essonne Jérôme Guedj.
Jérôme Guedj était ce matin sur la matinale de Canal+, il n'a pas dit s'il voterait le texte. « Je vais faire mon travail de parlementaire, chercher à l'amender, à pouvoir l'infléchir, être au diapason de l'attente de nos concitoyens », a-t-il expliqué en rejetant toute division au sein du PS.
« Est-ce qu'en France, la question au moment où le chômage est le sujet majeur d'inquiétude, un accord dont l'un des leviers, celui de la flexibilité, aboutit à rendre mon contraignant les licenciement est la bonne réponse ? a-t-il ajouté sur le plateau de Canal +. Dit autrement, est-ce qu'au moment où il y a du chômage, faciliter un licenciement ça correspond à la bonne réponse pour lutter contre le chômage ? »
Marie-Noëlle Lienemann et Jérôme Guedj sur BFM TV, durant la manifestation :
Même son de cloche du côté d'Emmanuel Maurel. Interrogé par Francetvinfo.fr, il a qualifié son soutien de « logique, puisque [la manifestation] est organisée contre un accord qui précarise largement les salariés. Dans le cortège, 90% des manifestants seront des personnes qui ont voté François Hollande au deuxième tour. Il s'agit de nos électeurs, ils s'inquiètent par rapport à cet accord, et ils ont raison d'être inquiets ».
Le soutien de membres de l'aile gauche du PS à une manifestation visant le gouvernement révèle un certain tiraillement au sein du parti majoritaire. Entre ceux qui souhaiteraient pouvoir amender le texte lors de son passage à l'Assemblée nationale au mois d'avril, et François Hollande et Jean-Marc Ayrault qui ont appelé leurs troupes à ne pas modifier le texte.
« On reprend les fameux accords compétitivité-emploi de Sarkozy, que François Hollande avait condamnés il y a un an avec beaucoup de force. Si ce texte est adopté, le contrat de travail primera sur la loi, et un accord d'entreprise permettra de baisser le salaire ou d'augmenter le temps de travail », poursuit Emmanuel Maurel.
L'opposition au projet de loi n'est évidemment pas restreinte aux socialistes. Communistes et élus du Parti de Gauche ont dores et déjà annoncé leur intention d'amender le texte. Les écologistes, se décideront fin mars.
Thibaut Cordenier