Il est le 5e macho à être épinglé par l'association des Chiennes de garde pour ses propos misogynes, tenus en 2012. Pierre Blazy, avocat pénaliste à Bordeaux, a reçu à la veille de la journée internationale des droits des femmes le titre de macho de l'année.
Dans une interview réalisée par la chaîne France 3 Aquitaine, il avait déclaré à l'occasion de l'élection d'Anne Cadiot-Feidt comme présidente du barreau de Bordeaux : « Et surtout au pénal, il faut avoir les épaules très larges. Est-ce qu'une femme a la capacité pour le faire ? Je ne veux pas critiquer, mais vous n'avez pas d'avocates qui soient des avocates de renom, connues comme de grandes pénalistes, ça n'existe pas. Est-ce qu'une femme a les capacités pour supporter le poids de toutes ces affaires ? » Pour BulleDog, chienne de garde et rédactrice du blog Humour de Dogue où les résultats ont été annoncés : « Cette phrase est révélatrice de l'expression de la domination masculine et de la banalisation du sexisme. »
La vidéo de France 3 Aquitaine sur l'élection d'Anne Cadiot-Feidt dans laquelle apparaît l'avocat Pierre Blazy.
Le ténor du barreau bordelais prend ainsi la suite de Maxime Valette, créateur de sites Internet désigné en 2012, Jean-Claude Elfassi, paparazzi, Louis Nicollin, président du club de football de Montpellier en 2010, du cardinal-archevêque de Paris, André Vingt-Trois.
L'écrivain et journaliste Patrick Besson et l'homme politique Lionnel Luca ont été désignés comme dauphins du macho de l'année. Le premier pour son édito paru dans Le Point le 24 mai 2012, le second pour ses propos d'avril 2012, rapportés par le quotidien Nice Matin.
Aude Malaret
Un prix contre le « sexisme ordinaire »
Marie-Noëlle Le bas est responsable au sein du mouvement des Chiennes de garde qui lutte depuis le 8 mars 1999 pour la dignité et le respect des femmes.
Pourquoi « récompenser » le macho de l'année ?
Marie-Noëlle Le Bas : En remettant ce prix du macho de l'année, notre but est de sensibiliser aux violences sexistes exercées contre les femmes, sous forme de mots ou d'images. Nous relevons des déclarations extrêmement stéréotypées. Elles sont soumises au vote des membres de notre association sans que les noms de leurs auteurs soient mentionnés. Il ne s'agit pas de voter contre une personne, mais contre une phrase. Ce prix stigmatisant a un effet pédagogique.
Que révèle ce prix sur les comportements des hommes et des femmes ?
M.-N. Le Bas : Ces propos remettent en cause les compétences des femmes. Elles ne sont toujours pas considérées comme les égales des hommes et souffrent du sexisme ordinaire. Aujourd'hui, les stéréotypes se banalisent dans les discours. Ce qui pose problème, c'est que les femmes sont considérées pour leur physique avant d'être reconnues pour leurs capacités.
Propos recueillis par A.M.