Une cérémonie solennelle d'hommage national à Stéphane Hessel, décédé la semaine dernière à l'âge de 95 ans, se tenait ce jeudi matin dans la cour d'honneur des Invalides. Dans son éloge funèbre, François Hollande a salué « un homme juste » et « un grand Français ».
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« Nous sommes réunis, rassemblés, autour d'un homme qui fut une conscience, un grand Français, un Juste », a déclaré François Hollande au début de la cérémonie. Le président français a ensuite salué le diplomate et résistant « c'était un homme libre, libre de ses choix, libre de ses engagements, libre de sa vie ».
La famille Hessel, réunie autour de sa veuve Christiane mais aussi de nombreux ministres et d'anciens combattants étaient venus assister à la cérémonie. Parmi les personnalités également venues figuraient le Premier ministre Jean-Marc Ayrault accompagné de plusieurs membres de son gouvernement, le Premier ministre belge, Elio Di Rupo et les anciens Premiers ministres Lionel Jospin et Michel Rocard.
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« Stéphane Hessel a contribué au prestige de notre pays. C'était un homme doué, doué pouvoir de convaincre. Il aimait la poésie au point d'en faire un art de vivre ». Le président est également revenu sur le manifeste de Stéphane Hessel « Indignez-vous », vendu depuis 2010 à 4 millions d'exemplaires dans le monde. « Son appel n'était pas une incitation à la révolte, mais à la lucidité ».
« Il laisse à la jeunesse le témoignage précieux qu'une vie peut être utile par les actes accomplis, les mots prononcés. Une leçon de vie qui ne s'effacera pas », a conclu François Hollande avant de se recueillir longuement devant la dépouille de Stéphane Hessel.
Avant lui, l'ancien résistant et historien Jean-Louis Crémieux-Brilhac, âgé de 96 ans, a longuement évoqué le souvenir du « jeune officier charmeur » qu'il avait rencontré en 1942, à Londres, et avec lequel il noua « une fraternité de 70 ans ». Suivi par l'actrice Carole Bouquet, qui a lu « La jolie rousse », un poème d'Apollinaire, que Stéphane Hessel « aimait tant ».
Son cercueil est ensuite sorti des Invalides, porté par des soldats de l'armée de l'Air, au son d'un « Chant des partisans » interprété a capella par le Chœur de l'Armée française. Il devrait maintenant rejoindre le cimetière Montparnasse.
Quentin Thomas avec afp