Des manifestants défilent à Paris, dimanche, pour s'opposer au projet de loi du "mariage pour tous". AFP
Après les incidents ayant émaillé la "manif pour tous", dimanche à Paris, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a annoncé lundi 98 interpellations et 6 gardes à vue. Les organisateurs de l'évènement cévoquent des violences policières et promettent "une nouvelle manifestation rapidement".
Manuel Valls défend ses troupes. Confronté aux critiques d'une partie de l'opposition après les violences ayant opposé policiers et manifestants, dimanche 24 mars, en marge de la "Manif pour tous" des opposants au mariage homosexuel, le ministre de l'Intérieur a répondu en vantant les mérites des agents de police, lundi matin sur RTL.
Manuel Valls : "Pourquoi présenter des excuses ?" par rtl-fr
"Le comportement des forces de l'ordre a été maîtrisé et professionnel", a assené Manuel Valls, mettant en cause des organisateurs "débordés" par "certains groupes" qui voulaient "en découdre". Sur Twitter, le GUD (Groupe Union Défense, association étudiante d'extrême droite) s'est ainsi targué d'être "en première ligne de la manifestation".
#manifpourtous GUD en première ligne, c est la revolte ! Gaz lacrymo, coup de tonfas mais ça va passer pour les #champs-élysées !!!
— GUD LYON (@gud_lyon) 24 mars 2013
Le ministre a ensuite annoncé le bilan de ces affrontements, avançant un chiffre de 98 interpellations et 6 gardes à vue. Une trentaine de policiers a été blessée pendant les incidents.
Ce lundi, après les explications du ministre, c'est le préfet de police de Paris, interpellé par Le patron du groupe UMP, Jean-François Legaret, au Conseil de Paris, qui s'est défendu, regrettant "que les organisateurs n'aient pas fait preuve de l'esprit de responsabilité qu'on pouvait attendre". Les manifestants avaient en effet pénétré sur les Champs-Elysées, alors même que la préfecture leur en avait interdit l'accès.
Quand Christine Boutin défaille
L'opposition, de son côté, en profite pour railler le gouvernement. Après Jean-François Copé, présent dans le cortège, qui avait "demandé des comptes" à François Hollande, des voix se sont elevées pour demander la démission du préfet de police de Paris, Bernard Boucault. Christine Boutin, qui s'est dite "ciblée" par la police et s'est évanouie au milieu du cortège -provoquant de nombreuses réactions sur le, dont certaines amusées, sur le Net- , aurait été aspergée de gaz lacrymogène lors de la manifestation. Sur Twitter, la chef de file du parti chrétien-démocrate demande la démission du responsable ainsi que celle de Manuel Valls.
Usage des gaz lacrymogènes sur des familles , d'enfants (Lancelot 14ans) d'élus,de moi même,démissions préfet police et M VALLS obligatoires
— Christine Boutin (@christineboutin) 24 mars 2013
Après ces différents incidents, Frigide Barjot, leader du mouvement d'opposition au "mariage pour tous", a quant à elle promis "une nouvelle manifestation". "Ca devient risible et grotesque, ça ne peut pas durer", a-t-elle renchéri, évouquant la différence entre les estimations du nombre de manifestants (300.000 selon la police, 1,4 million selon les manifestants) "il faut arrêter de se moquer des Français". Le texte de loi, adopté à l'Assemblée le 12 février après plusieurs semaines de luttes politiques, passera au Sénat le 4 avril.
Thibault Prévost