Ce matin, le ministre de l'Education Vincent Peillon a présenté sa « charte pour la laïcité » à l'école. "A un moment où notre société est tentée part tant d'imprudence, tant de violence, tant de simplification, un tel goût de la polémique, et parfois de l'abaissement , je veux rappeler que la laïcité est la sagesse de la République"a-il déclaré.
Des sentiments louables qui n'ont toutefois pas convaincu tout le monde. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) notamment regrette la présence d'"allusions" à l'islam que comporterait la Charte, allusions qui risqueraient de renforcer le sentiment de "stigmatisation" dans la communauté. "Pourquoi faire un rappel à la loi de 2004 qui interdit les signes religieux ostentatoires à l'école?" s'est interrogé Dalil Boubakeur, président de cette instance de représentation des musulmans. "Il y a aussi ce rappel à l'égalité fille-garçon... Suivez mon regard..." Au final, craint-il, le texte pourrait être "contre-productif" et "raviver des revendications endormies".
Les mesures pointées du doigt sont en premier lieu celle qui "implique le rejet de toutes les violences et de toutes les discriminations, garantit l'égalité entre les filles et les garçons et repose sur une culture du respect" puis "le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit" qui fait effectivement écho à la loi de 2004. D'autres réactions ont ciblés cette fois la majorité politique plus que la charte elle-même.
Pour le Parti de Gauche, la charte n'est qu'un écran de fumée destiné à détourner les Français des vrais questions. "La laïcité n'est pas un gadget qu'on agite pour faire oublier les conditions déplorables de la rentrée scolaire ni les dérives du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls" a tempêté le Parti de Gauche dans un communiqué.