Par : Matthieu Le Meur
Suspendus à leurs mousquetons, tributaires de leurs mousquetons et de leurs points d’amarrages, ils montent là où nul autre ne peut s’aventurer. Cordistes, élagueurs, ils font le même métier qu’un bûcheron, qu’un laveur de vitres, qu’un peintre en bâtiment. Seulement ils le font dans les airs. Mordus de corde, ivres de vertige, Nicolas et Thomas racontent leur métier. Un métier qu’ils continuent d’aimer, en dépit du danger.
Pour aller plus loin :
Le 11 janvier 2019, s’est ouvert au tribunal correctionnel de Reims le procès des sociétés Cristanol et Carrard Services, poursuivies pour la mort, en 2012, de deux cordistes, Vincent Dequin et Arthur Bertelli, dans un silo à Banzancourt, dans la Marne.
https://www.youtube.com/watch?v=La76KIEsB1M
L’extrait de journal télévisé inséré au milieu du podcast est issu d’un reportage de France 3 Grand Est, réalisé au tribunal correctionnel de Reims fin février. Ce jour-là, la société Cristanol, et son prestataire de nettoyage Carrard Services, sont condamnés pour homicide involontaire et manquements aux règles de sécurité. A six mois de prison avec sursis et à 100 000 euros d’amende. Cristanol sera désormais sous surveillance judiciaire lorsqu’elle devra faire nettoyer ses silos.
Sept ans séparent l’accident de Vincent Dequin et Arthur Bertelli du procès de leurs employeurs. Entre temps, un autre cordiste est mort dans un silo à Bazancourt, Quentin Zaraoui-Bruat. Celui-ci a été enseveli sous 300 tonnes de grains le 21 juin 2017. C’est de cet accident dont parle Nicolas Potin quand il évoque les accidents de travail parmi les cordistes.
Pour beaucoup de ses collègues, la mort de Quentin Zaraoui-Bruat a été le choc psychologique de trop. Eric Louis travaillait avec lui le jour de l’accident fatal. Après cela il a arrêté de travailler, mais n’a pas cessé de défendre les droits des cordistes.
Le 15 décembre 2018, à Reims, plusieurs cordistes s’engagent, et créent l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires.
https://cordistesencolere.noblogs.org/
Bien qu’ils ne fassent pas partie du collectif, c’est par le biais d’Eric Louis, membre actif de Cordistes en colère cordistes solidaires, que Thomas Vernex et Nicolas Potin se sont portés volontaires pour témoigner.